La foule se bousculait dans les rues, tous marchaient ans la même direction, celle du centre-ville, plus particulièrement de la place. Tous pouvaient entendre aussi distinctement que moi les essais de micros du chanteur du concert de ce soir. C’était un petit événement pour les étudiants de l’université de Konoha de pouvoir assister à ça et de nombreux visage familiers avaient été croisés, mais pas les plus connus. Peut-être étaient-ils perdus au beau milieu de cette masse vivant qui pouvait vous rendre malade par le tas d’idioties débitées à la minute ou bien par le brouhaha incessant de cette vague de visages différents. Des halos de fumée se dégageaient ça et là au dessus des têtes pratiquement toutes identiques. Il était fou de pouvoir voir tant de diversité auprès des étudiants, ce qui était bien là, ironique. Les jeunes avaient tous les cheveux mi-longs leur tombant à peine sur les épaules, lisses; les filles avaient les cheveux blonds et colorés dont émanait un délicat parfum de shampooing aux extraits de plantes toutes plus bizarres les unes que les autres; les vieux, quant à eux, avaient tous un début de calvitie plus ou moins prononcé, allant du simple épi derrière la tête au sommet du crâne totalement dégarni. Les moines étaient de sortie. Les petits stand qui berçaient la route étaient tous bondés et il était simple de voir que les gérants commençaient à se perdre dans la commande de leur clients qui s’énervaient à devoir répéter une ou deux fois ce qu’ils avaient dit pour qu’une pauvre caissière puisse écrire convenablement leur menu de façon à ne pas le mélanger avec celui des autres. Oui, l’Homme est particulièrement chiant envers ses confrères, enfin, c’est ce que la tête rousse se disait à ce moment là, à regarder le raz-de-marée humain s’amplifier et continuer à se suivre bêtement. Il était assis seul sur une barricade de fer, comme celles utilisées pour les déviation en période de travaux, à chercher une personne susceptible de lui dépanner quelques cigarettes pour combler son paquet où il n’en restait que trois. Il commençait à s’énerver, à chaque fois qu’un fumeur arrivait près de lui, il n’avait pas le temps de descendre de son perchoir pour se présenter poliment qu’il avait déjà eu le temps de disparaître dans cette masse d’indifférence et de pseudo-diversité, tout cela le mettait mal. Alors il remontait inlassablement sur son perchoir à regarder les gens passer.

Le ciel se couvrait dangereusement, et le ciel couleur pastel qui était encore présent il n’y avait qu’une demie heure venait de perdre tout son éclat et sa beauté pour devenir une masse grisâtre et blanchâtre qui ressemblait de loin à une eau sale et tourbillonnante. Si encore les couleurs avaient été nacrés, le rouquin ne se serait pas inquiété mais avec ces couleurs sales et -il fallait le dire- moches, il craignait que la soirée ne tombe à l’eau, ou tout du moins que l’eau tombe à - ou sur- la soirée. Il baissa le nez une nouvelle fois avant de voir par miracle un paquet parterre, rouge, comme ceux des Marlboro. Son unique œil s’était écarquillé et il se jeta avec précipitation dans la foule en bousculant un jeune homme qui le poussait alors en arrière, droit sur ledit paquet. Quelques instant après il se relevé en pleine panique, avec la peur d’avoir écrasé ce qu’il cherchait depuis maintenant une bonne heure. Trois secondes plus tard, un juron sorti de sa bouche, il n’en pouvait plus. Des bonbons Suisses ! ICI ? ( Ricolaaaa XD) Et les clopes ! Elles sont où ?! Il se relevait enfin avant de retourner à son perchoir, dont il était certainement abonné, et demanda une cigarette aussi dégueulasse soit-elle à la première personne qui passait à sa portée. Enfin, plutôt à toutes les personnes qui passaient. Non, non, non, non, non ! S’en était trop.

- Alors dans ce pays on bouffe des bonbons Suisses, on ne sait que dire « non » ?! Je sais très bien que beaucoup d’entre vous en ont, des clopes ! Vous êtes juste des radins ! Des pro-capitalistes ! Vous enrichissez le système en vous foutant dans la mhhh jusqu’au cou et vous êtes même pas capable de dépanner une cigarette ? Vous êtes pathétiques !

Toutes les têtes étaient tournées vers lui et un silence lourd pesait sur les épaules de tous, plus particulièrement, il se faisait ressentir sur celles du borgne. Il en avait encore une fois fait trop et allait certainement s’attirer une nouvelle fois des ennuis à cause de ça. On pouvait entendre soudain un léger brouhaha; quelques petites remontrance comme quoi notre ami roux était fou, dingue, louche, enfin tout ce qu’ils voulaient, lui arrachant alors un petit grognement, toujours est-il qu’il n’allait pas s’avouer vaincu aussi facilement par tous ces gens plus bêtes les uns que les autres. Quelques uns étaient intimidés et me faisaient alors circuler une cigarette que je prenais avec une incroyable délicatesse avant de la glisser entre mes lèvres. Maintenant que j’en avais une, plus aucune ne circulerait encore, il ne fallait pas être idiot pour comprendre ça, les gens ne pensaient certainement pas que mon but premier était de me refaire un paquet sans débourser un seul centime. Cependant sans trop faire attention -Sans faire attention tout court d’ailleurs-, il avait laissé voleter la cendre de sa cigarette autour du visage d’une jeune fille qui patientait dans la foule qui commençait à bouchonner à la manière d’une file d’attente. Il lui tapota alors légèrement sur l’épaule avant de lui adresser la parole calmement.

- Excuses moi pour les cendres, je n’ai simplement pas envie de descendre de cette barrière et le vent ne facilite rien.

Tout était tranquille dans la maison, cet après-midi-là, enfin.... Jusqu'à ce que notre amie ne se réveille en sursaut sur les coups de 15h, cela était rare quand elle se levait aussi tard. Elle avait eu besoin de sommeil pour on ne sait quelle raison. Elle tenta de se lever mais quelque chose la retenait. Oui, un drap qui ne voulait pas la lâcher, franchement, celui-là, à tout les réveils c'était pareil, il la kidnappait en se transformant en cocon autour d'elle, d'ailleurs la prise d'otage ne marchait pas souvent puisque Mariko s'en libérait facilement!
Après cet épisode, un peu sportif, la jeune fille prit la peine de se préparer pour ensuite se rouler sa cigarette qu'elle alluma directement après, elle se laissa tomber nonchalamment dans le canapé en réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien faire pour sa journée qui était presque fichue. Elle pouvait toujours aller jongler dans un coin de la forêt ou bien aller en ville pour ramasser un peu d'argent en jouant de la guitare non? Elle hésitait, elle n'avait plus vraiment besoin d'argent mais vivre aux frais de son copain? Hors de question. Elle tapa dans ses mains, se levant d'un coup pour prendre sa guitare qui était à l'étage.

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Il y avait beaucoup de monde qui déambulaient dans les rues, aujourd'hui! Par simple curiosité, Mariko jeta un oeil à ce qui pouvait bien intéresser les gens et les faire sortir en masse. Elle s'approcha lentement de la place avant de remarquer qu'une scène était mise en place, il semblait qu'il y allait avoir un concert, ici-même. Dommage, qu'elle ne sache pas de quel genre musical était le ou les groupes qui allaient passer, sinon, elle serait sûrement restée.
Ce soir, il risquait d'y avoir encore plus de personnes à l'extérieur, autant en profiter maintenant non? Elle observa les alentours et se dirigea tranquillement vers un lieu qui semblait inoccupé et où on ne la piétinerait pas, en gros, un banc. Elle retira la bandoulière de son épaule et posa sa guitare sur la structure de bois avant de poser l'étui de son instrument de prédilection au sol. Elle s'installa comme il le fallait puis commença à jouer et chanter un peu.
Quelques passants s'arrêtaient intrigués par ce qu'il se passait sur ce banc, qui, quelques minutes avant, était sans vie. Certains étaient sympa et déposaient une pièce ou d'autres se contentaient de l'admirer en silence, enviant sûrement ce savoir faire et ce culot de se mettre dans la rue afin de gagner un peu d'argent alors qu'elle ne semblait pas vraiment pauvre.
C'était vrai, Maki ne faisait pas partit de ces gens pauvres, mais elle avait toujours vécu dans cet esprit-là. Elle errait dans les rues depuis son plus jeune âge et ce n'était pas ce qui la dérangeait le plus que de se donner en spectacle, après tout, la guitare était une passion et la musique était faite pour être partagée, non pour être gardé pour soi.
Elle n'avait pas vu le temps passé, la nuit commençait à tomber et la masse humaine se faisait de plus en plus grande, on aurait pu même appeler cela une « marée chevelue »! Enfin... Chevelu? Elle venait de voir un vieillard avec une calvitie bien prononcé. Bref, elle se décida à ranger son matos et regarder ce qu'elle avait gagné. Ce n'était pas une somme colossale mais elle avait assez pour se payer un paquet de tabac, des feuilles et des filtres, c'était nickel. Elle sourit mettant sa guitare sur le dos, puis se dirigea vers le tabac le plus proche pour s'acheter tout ça. Bien qu'il lui restait encore du tabac dans son paquet actuel, elle préférait en acheter d'avance, une Maki en manque de cigarette, c'était pas beau à voir.
Une fois son achat fait, elle se roula une clope avant d'écarquiller les yeux en remarquant que pour rentrer chez elle, elle devait passer de l'autre côté de la foule mais pour cela, il fallait foncer dans le tas, et c'était le cas de le dire!

Elle soupira tout en allumant sa cigarette. Elle se faufila dans la foule pour se retrouver à faire la queue derrière une grand mère qui ne faisait que de râler après « ce jeune roux de délinquant! », Mariko haussa un sourcil, si elle aimait pas la population, la vieille, elle avait qu'à ne pas sortir de chez elle, bon sang! Ces roux s'en prenaient plein la face à chaque fois et ça la désespérait.
La grand mère fini par avancer tout en continuant à parler seule, elle ne devait pas s'ennuyer chez elle, au moins. Mariko se retrouva à se demander ce que cette personne âgée avait comme animal de compagnie, histoire de passer le temps, elle doutait que ce soit un chien sinon celui-ci l'aurait déjà égorgé! Un chat peut être? C'était docile, ce genre de bête avec l'espèce au cheveux grisonnant. Elle sortit de sa réflexion en sentant quelques cendres sur son visage puis sursauta en sentant quelqu'un lui tapoter l'épaule, pendant ce sursaut, elle avait manqué de faire tomber sa clope qu'elle avait rattrapé de justesse. Un jeune homme roux avec un cache-oeil noir s'excusait pour les cendres prétextant qu'il n'avait pas envie de descendre de son perchoir. Mariko sourit amusée puis hocha la tête.


Des cendres, ce n'était rien, étant fumeuse et copine d'un fumeur, elle avait l'habitude. Certes ce n'était pas agréable mais elle n'allait pas s'énerver pour si peu. Elle pouvait comprendre qu'on ne pouvait pas contrôler les cendres, de plus avec cette foule, il valait mieux être où il était: en hauteur.
Elle se faufila puis s'incrusta à côté du garçon en question.

Elle sourit un peu gênée, avant d'écraser sa cigarette dans sa main droite et de se préparer une autre roulée. Tout en léchant la feuille, elle reprit la parole.


Sa roulée prête, elle se la mit derrière l'oreille gauche en regardant le rouquin, suivit de la foule qui amplifiait à vue d'oeil. Autant faire connaissance avec ce gars que d'attendre comme une glandue dans ce lieu pour pouvoir passé.

La brunette s’était installée à côté de lui alors qu’il terminait sa cigarette de « détente ». Elle avait raison, toute cette populace ne faisait que de s’accroître au fur et à mesure du temps et si elle voulait rentrer, soit elle devait pousser tout le monde, soit attendre que toute la ville aie rejoint la place, l’option de la téléportassions étant quelque peu trop accrochée au domaine de la fiction pour s’appliquer ici. Son filtre était sur le point de brûler lorsqu’il lâcha enfin son mégot avant qu’il ne s’écrase au sol, juste en dessous de lui. Il avait fait assez de conneries dans la soirée et se voyait mal devoir se battre face à X-type(s) uniquement pour une futilité, il avait ce que l’on pouvait appeler une flémingite aiguë, et ne bougerai certainement pas de son perchoir de la meilleure espèce -bien que celui-ci soit douloureux à force de ne pas bouger-.Les réverbères s’étaient allumés, offrant un peu de leur luminosité artificielle, tandis que les nuages sombres couvraient les étoiles et la Lune, ce n’était pas une très bonne chose pour la fin de ce jour de fête, si on pouvait appeler ça comme ça. Tout le monde avait l’air au courant sauf le rouquin qui n’avait pas eu vent de ce spectacle, et qui n’avait pas vu une seule affiche sur le campus ou dans n’importe quelle rue. Bien dommage, car le groupe avait peut-être l’air intéressant en vue des bribes de guitare qui lui venait aux oreilles pendant que les musiciens s’accordaient. Un rythme relativement accrochant, agressif mais comportant toujours une mélodie quelconque, le parfait petit riff de métal ou peut-être même de punk ? Bref : un bon son coûte que coûte. De toute façon en voyant la foule, il était impossible de pouvoir se trouver une bonne place devant la scène, juste à mi-chemin entre les deux colonnes d’enceintes. Pour lot de consolation, il y a quelques instant, il écoutait Mariko frotter les cordes de sa guitare. Son jeu était léger et relativement habile, elle se débrouillait très bien et il se demandait même pourquoi elle n’était pas actuellement sur scène pour éviter de faire patienter trop longtemps la horde humain sous ce ciel pourri. En y repensant, son regard jonglait d’une façon quelque peu comique entre la housse de la guitare - et son contenu- et la jeune fille, il détaillait ses mains fines mais aux doigts musclés qui permettaient une bonne accroche aux cordes. Il lui avait aussi semblé qu’elle avait chanté pendant son jeu, doucement, la concentration pour la musique primant sur les paroles de la chanson puisque, de toute évidence, le son de l’instrument était le plus audible et le plus intelligible pour toute cette foule.

En effet, le rouquin n’était pas un très grand fan des musiques locales et il n’était pas parvenu à identifier l’air de la chanson qu’elle jouait, c’était bien dommage puisqu’elle avait l’air bien construite musicalement parlant. Il lui accordait alors un sourire qui dévoilait alors ses dents aux légères taches nacrées en raison de la cigarette -c’était un très très gros fumeur, comme on le sait- et même le brossage abusif de ses dents ne pouvait empêcher l’apparition de ces tâches. En parlant de tâches, enfin, pas vraiment, il restait quelques vieux dessins sur le jean qu’il avait enfilé pour ce soir, un colt à la manière western dessiné sur une cuisse, un crâne de vache dessiné sur l’autre, les genoux râpés et déteints et l’extrémité de ses jambières déchirée, tombant pratiquement en lambeaux sur ses talons. Il soupirait avant de relever rapidement le visage vers lui assez gêné.

Il n’eut à peine le temps de terminer sa phrase qu’un grondement sourd provenant du ciel lui coupa la parole de façon nette. Il n’allait pas tarder à pleuvoir.