Un message, des mots, un plan. Étrange, se disait-il dans une hésitation dubitative. Malgré tout, le voilà dehors, mains en poche et clope en bouche. Son esprit sans cesse torturé ne semblait pas vouloir le laisser en paix ce soir non plus, il ne pouvait s'empêcher de songer.
Il y a de cela quelques heures, il avait reçu un texto venant de Junko. L'ayant ouvert sans grande précipitation, il s'en trouva surprit de trouver à l'intérieur une date de rendez-vous ainsi qu'un plan d'accès. Un plan d'accès, mais pour aller où ? Constatant qu'il s'agissait d'un recoin reculé de Konoha, plus vers les habitations des quartiers chics que vers un quelconque restaurant ou café. Le brun se demanda plusieurs fois sans trouver réponse à sa question, si il s'agissait là d'un plan d'accès à son habitation. Il est vrai que depuis qu'ils se soient mit ensemble, Sasuke ne savait pas grand chose sur la blondinette, tout autant qu'elle n'en savait pas plus sur lui après tout. N'étant pas du genre bavard sur sa personne, l'Uchiwa s'était fait à l'idée que Junko en faisait peut-être de même. Et puis, si elle souhaiter parler, elle pouvait le faire à sa guise, il ne l'en empêcherait pas.
Voilà donc bien cinq minutes que ses pas le guider en dehors du centre de la ville, afin de se rendre à la direction donnée. Une fois arrivé sur la partie plage de la ville, il ne put s'empêcher de s'attarder sur le soleil couchant, miroitant de son éclat chaleureux sur la mer et le sable. Ici-même, le SN² avait passé toute son enfance, les plus beaux souvenirs du brun. Écrasant sa cigarette pour en rallumer une sur coup, il se détacha de cette furtive vision du passé pour la fuir. S'occupant désormais du coloris que commençait à aborder le ciel, il ne se préoccupa plus que du vol des derniers oiseaux diurnes.

Il fallut donc une vingtaine de minutes voir un peu plus à l'Uchiwa avant d'atteindre le quartier indiqué. Il ouvrit le clapet de son téléphone, en le regardant plusieurs fois, afin d'être sûr de la direction. Cela lui faisait une sensation étrange, de se dire qu'au final cette fille là avait peut-être vécu pas si loin que ça de là où il a passé toute son enfance dans une cage dorée. Observant la ligne droite du béton de la chaussée, il pouvait apercevoir au loin le début du chemin qui menait jusqu'aux quartiers de sa famille. S'engouffrant sans plus attendre dans les lignes coordonnées et symétriques du quartier, il ne vit que des villas et autres bâtisses du même genre. Ce qui parut un peu étrange à Sasuke, étant donné que Junko n'avait jamais présenté aucun signe d'une quelconque bourgeoisie. Après coup, il se dit qu'effectivement, pour pouvoir étudier à Konoha il fallait soit être parmi l'élite, soit avoir de quoi payer les frais de scolarité. Là n'était pas la question, et il s'en contre fichait par la même mesure. L'Uchiwa suivit à la lettre les instructions données sur le plan, plissant des yeux pour une meilleure réflexion. Pour le moment, après maintes vérifications, il semblait être sur la bonne voie. Ce fut après cinq autres minutes de recherche, qu'il finit par trouver le lieu en question. La maison ressemblait à toutes les autres ou du moins abordait le même style architectural. Osant s'aventurer par le portail entre-ouvert, il s'avança dans l'allée en intention d'aller vérifier sur la boite aux lettres qu'il ne s'était nullement trompé.
Entre temps, il retira sa veste, la chaleur prodiguée par sa marche lui suffisant pour résister au léger vent frais de début de soirée. Sasuke s'arrêta sur l'objet métallique carré, marquant un temps de stupéfaction. <<Tsukiyu >>, il était pourtant certain que Junko portait le nom de Kimura, comme Deidara ...? Revérifiant plusieurs fois sur le plan, il ne put qu'en conclure qu'il était bel et bien au bon endroit. Toujours dubitatif, il s'osa tout de même à sonner, se disant que si ce n'était pas le bon endroit le voisin pourrait peut-être lui montrer la bonne direction à suivre. Le déclic de l'interphone retentit, et Sasuke se racla la gorge, hésitant.

- Ahem... Je suis Sasuke, là pour Junko Kimura.

Sur quoi allait-il tomber ? Là était la question. Qui logeait dans cette demeure immense ? Qui allait-il voir ce soir ? Il n'en savait strictement rien. D'ailleurs, il n'avait rien prévu du tout. Tant pis, s'il devait rencontrer les parents de la jeune fille, il tenterait de se rattraper sur autre chose. Mais tout de même, Junko l'aurait prévenu si elle tenait à lui présenter ses parents. D'autres questions du même genre se mirent à turlupiner l'esprit du brun.

Un instant, il hésita à sonner ayant pourtant déjà son doigt sur l'interphone, croyant ouïr un son familier. Fermant ses yeux aussi tôt, il se laissa guider par ses sens auditifs. Une douce mélodie au piano retentissait quelque part au sein de la bâtisse. Junko ? Ou peut-être s'agissait-il de quelqu'un de sa famille. Il ne sut pas définir le titre du morceau, n'étant pas dans son répertoire, mais il en apprécia tout de même les intonations mélodieuses. Prenant une bonne bouffée d'air frais, il ne senti qu'une forte odeur de tabac froids mélangé au doux parfum des fleurs environnantes. Se laissant transporter, mélomane qu'il était, il s'oublia et son doigt actionna la sonnette de l'interphone par mégarde. Tiens, le piano venait de s'arrêter ? Stressant légèrement d'avoir commit cette mégarde précipitamment et ne sachant comment réagir, il se racla la gorge histoire d'avoir une voix qui ne fusse pas défaillante. Quelques instants plus tard, la personne décrocha, et Sasuke se présenta. Suivit de cela, ce fut Junko qui déclina son identité. Il n'en répondu pas moins qu'une courte phrase :

- Hm.

Même s'il n'osait pas vraiment se l'avouer, il fut rassurer de savoir que ce serait Junko qui le recevrait sur le pallier de la porte, les relations sociales de première rencontre n'étant pas vraiment son fort, mais plutôt son talon d’Achille. Alors qu'il s'occupait à observer les deux oiseaux semblant obtempérer une parade amoureuse juste sur la branche d'à côté; il entendit le déclic familier d'un verrou se défaisant. Au travers de l'encadrement de la porte, il aperçu alors Junko, légèrement essoufflée de sa récente course. Lâchant un petit sourire en coin, empourprant au passages le visage pâle de la jeune fille, il l'accueillit dans ses bras, lui déposant un baiser sur le dessus du crâne. Se détachant par la suite de lui, elle le questionna en gardant un ton doux et rassurant. Il haussa alors les épaules.

- Ça allait, hormis le fait que tout se ressemble ici au niveau des allées.

L'invitant à la suite à rentrer, Sasuke ne se fit pas prier. L'arrêt de la marche et le vent commençait à lui donner quelques frissons, bien que ce ne fut pas dérangeant. Refermant la porte, la jeune fille ne mit pas bien long pour revenir vers lui, qui en ce moment même avait la tête levée pour observer le travail d'architecture de l'habitacle et de la décoration. A première vue, tout cela lui paraissait... Immense. Bien qu'étant issu de lui-même d'une famille plutôt bourge et conventionnelle, ce style ne lui était pas familier. Les maisons de son quartier familial étaient plutôt de conventions Japonaises.
La pièce où elle le mena fut à la même effigie que les autres, somptueuse. Le brun eut également le temps de remarquer qu'il n'y avait ni parents, ni domestiques quelconque, ni animaux et ni de Deidara. Étrange, était-elle souvent seule ainsi ? Il se rappela que lui aussi était souvent seul depuis le départ de Sachiko, mais se sentir seul dans un petit appartement au centre ville et se sentir seul dans une demeure somptueusement vide, n'était pas du tout de même catégorie. De cette solitude, plusieurs idées lui virent en tête, certaines pas très nettes... Mais il les chassa de sa mémoire en secouant légèrement la tête, chaque chose à son temps. De plus, il n'avait encore rien tenté avec Junko, attendant plutôt qu'elle en exprime le désire. Il ne voulait pas se sentir comme un violeur ou un animal en ruth ayant besoin d'assouvir... Ce qui devait être assouvit. Se concentrant d'avantage sur la pièce, il y trouva un certain charme. La pièce était moins grande que les autres, plus chaleureuse, donnant vue sur la végétation extérieure. Mais l'attention de l'Uchiwa ne se porta pas sur les arbres et la floraison première, mais plutôt sur l'instrument qu'il avait entendu quelques minutes plus tôt. Il en déduisit par la même occasion, qu'il s'agissait bien de Junko lorsqu'il avait entendu les notes. L'instrument semblait flambant neuf et attisait fortement le regard du brun, n'ayant pour le moment à sa disposition, qu'un synthé ne donnant pas la même profondeur qu'un piano comme celui-ci. Détachant finalement son regard, bien que l'envie d'y jouer quelques notes le prit, il prit place sur la banquette simili canapé suivit de près par Junko. Rougissant une nouvelle fois, ce fut elle qui entama la conversation.

- Oui.

Sa première réponse fut plutôt brève, car il eut marqué un temps d'arrêt pour la deuxième partie de la question qui fut par la même occasion, inachevée. Bien qu'il devina de quoi elle voulait en découdre, il chassa de son esprit son frère et les drôles de messages qu'il recevait de temps en temps, l'incitant à la colère et la vengeance. Bien décidé à ne pas s'assombrir sa soirée avec ses songes lugubres, il s'approcha un peu plus près de Junko, posant une main derrière son cou et l'attirant jusqu'à lui, déposant ses lèves sur les siennes en fermant les yeux. Il finit par lui souffler :

- Et non, personne..

Quelques secondes, il l'observa dans les yeux.

- Et toi, comment te portes-tu ?

Attendant sa réponse, il garda une main posée sur la sienne, la caressant du pouce. Après sa réponse et quelques secondes passées, il ne put s'empêcher de revenir à l'instrument qui obnubilait ses pensées actuelles. L'observant une nouvelle fois du coin de l’œil, il se projeta l'image de Junko à l’œuvre, en se remémorant la mélodie entendue lointainement devant la porte.

- Quelle était la mélodie que tu jouais, tout à l'heure ?