Le Soleil,la plage et le Travail ! [PV: Samantha Williams]

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« Le soleil, l'océan et ses embruns, la délicate odeur du sable, et les rires des touristes... Un tableau à vomir » pensait Feng Wei. Pourquoi avait-il accepté ce rendez-vous à la plage ? Pour une réunion du conseil d'administration, la première qui plus était, une plage ne constituait pas un lieu convenable, d'autant plus que ce magnifique building qu'il regardait avait déjà une salle construite et aménagée pour ça. Une voix le sorti tout à coup de sa rêverie...

"Monsieur ? Nous sommes arrivés..."

"Merci, Kurogawa-san", répondit-il d'un ton maussade, "je vous attendrai vers cinq heures ce soir ici même".

Feng sorti de sa limousine noire. Décidément, tout était sombre chez lui : de son caractère à ses vêtements. En effet, il était vêtu d'une longue veste en cuir noire, d'une chemise, d'un pantalon et d'une cravate de la même couleur. Même ses cheveux et ses yeux étaient de couleur de jai à reflet rouges. Pourtant, un teint si pâle, éclatant au soleil... Ca faisait une semaine que les journaux parlaient de lui. Il venait de signer dans l’un des Label Discographique à la côte mondiale, et simultanément en tant que dirigeant de son propre Studio de Cinéma,qu'il contait bien faire fusionner ensemble pour rivaliser contre les géants de l'Industrie.
Il descendit de sa voiture, sa sacoche d'ordinateur à la main. Le paysage était bien différent de ce qu'il pensait. Nous étions à ce moment encore en hiver, et il y avait peu de gens qui s'aventuraient ici. Il s'arrêta enfin au bord du sable, sans y poser un doigt de pied. Tout cela lui semblait tout de même étrange. Il senti son portable dernière génération vibrer au fond d'une poche intérieure. Il le saisit et décrocha.

"Feng".

Une petite voix féminine se fit entendre :

"Feng-sama ? Inuko au téléphone, votre secrétaire. Je vous appelle pour vous avertir... Cette réunion sur la plage pour détendre l'atmosphère est un canular du Directeur du département vidéoludique. Il est pour le moins taquin..."

Il senti une bouffé chaude lui monter au nez... Il aurait dû s'en douter. Idiot qu'il avait été. Mais puisque il était là, autant travailler un peu. Il répondit froidement avant de raccrocher :

"Merci Inuko. Je vous revaudrai ça".

Bien, il s'avança précautionneusement, sans mettre de sable dans ses chaussures neuves, et s'assit sur un banc, avant d'en sortir son ordinateur, lui aussi dernière génération, avec une mémoire interne de deux téraoctets, une mémoire vive jamais vu : dix gigaoctets. Un modèle non commercialisé, destiné au personnel de son Studio. Un geste plutôt gracieux qu'il avait fait, tout en augmentant les salaires, et réorganisant les différents secteurs. Il n'en avait pas encore fini. Mais il espérait mettre de l'ordre, et garder un maximum de postes. Ceux qui allaient être supprimés devaient sûrement pourvoir être gardés... dans des secteurs moindres, ou en développer d'autres. Comme ce département des renseignements. Les douze informaticiens d’une certaine entreprise en faillite pourraient y être transférés... Il y avait tellement de chose à faire et si peu de temps. Il n'était pas ce qu'on peut appeler un héros, ou quelqu'un de bien. Une seule chose l'intéressait : le changement. Mais un changement pour mettre fin au chaos médiatique, améliorer le confort de vie des autres. Sa gestion révolutionnaire -pour une entreprise asiatique et majoritairement japonaise- allait certainement l'aider. Avec un peu de chances, il diminuerait les soucis, et pourrait s'occuper de futures succursales à l'étranger, en commençant par l'Europe.
Feng ne manqua pas d'envoyer un mail à son directeur du département vidéoludique. La prochaine fois, il serait renvoyé. Habituellement, ce genre de blague ne se faisait pas, mais si il arrivait par malheur que cela se produise, alors non seulement le responsable était renvoyé, mais aussi traîné en justice... Comme ce développeur de cette société de programmation d'intelligence artificielle en 2008. Le pauvre...
Au moins, ici, Feng espérait être seul... Personne qui avait l'air de le reconnaître, aucun enfant perdu demandant de jouer, ou de skateur maladroit qui irait renversé son précieux matériel. Il entendit pourtant quelqu'un approcher.

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Hiver morne et sans chaleur aucune, quand tu nous tiens. La nature semble aussi éteinte que la population pâle et vide de toute flamme qui se presse dans les rues de Konoha chaque jour. Les beaux jours reviennent tout doucement, mais l'esprit de renaissance qui les anime ne se font pas encore ressentir. Cette pesenteur d'un quotidien aussi gris que le monde qui m'entoure me ferait presque regretter le soleil toujours radieux de Los Angeles. Rester enfermée dans une routine qui se résume aux cours, au boulot et à tout ce qui régit la vie quotidienne ne me dérange pas pour une fois, mais une échappatoire serait tout de même la bienvenue. Pas d'extravagance où l'alcool coule à flot, ou de consolation futile d'une nuit. Je choisis donc de profiter du beau temps qui risque de vite virer au ciel couvert. Direction la plage avec ma guitare accoustique pour un petit moment de détente bien mérité en musique.

Une fois là-bas, je suis surprise de voir que des touristes se prélacent sur le sable fin, certains ayant même pris le risque de se baigner. Je ne peux m'empêcher la reflexion qu'il faut vraiment être fou pour en arriver là. Personnellement, je n'enleverais mon perfecto pour rien au monde car il fait encore frai. J'ai déjà les jambes à l'air, même si je porte des bas, c'est bien assez. Je porte un short noir couvert par un T-shirt ample blanc imprimé du drapeau de mon Angleterre natale. Pour une fois, j'opte pour de simples doc martiens usées que je ne lasse pas. Elles ont dû faire une grosse partie de mon adolescence et leur côté destroy me plait toujours autant. Bien sûr avec ça, accessoires en pagaille et maquillage épais.

Je m'éloigne au maximum des personnes présentes sur la plage et doit donc marcher un petit moment. C'est le soleil soudain qui attire tous ici ou bien? Non pas que je sois agoraphobique ou tout simplement asociale, je tiens juste à avoir un minimum de tranquillité. Je trouve un coin tranquille tout au fond de la plage, m'assoisà une cinquantaine d'un jeune homme qui semble être un bureaucrate et sors ma guitare. J'espère ne pas trop le déranger, c'est le genre de persone qui m'inspire des préjugés tels que je préfère les fuir. Un comportement hérité de mon père, sûrement. J'entame des reprises de ballades en tout genre, histoire de ne pas commencer trop fort.

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« Alors, par où commencer ? » Voilà la seule véritable question qu'il se posait... Il fallait revérifier une dernière fois son organigramme, retravailler son discours pour la conférence de presse, préparer une dizaine de conventions et de rendez-vous, quelques études de marché à valider, une bonne dose de plans à revoir, et aussi avancer sur ce programme qui avait encore du mal à intégrer les nouveaux algorithmes. Bref, du travail à la pelle, pas de quoi virer une seule personne. « Cette entreprise n'avait jamais si bien fonctionné du temps de son ancien directeur.J'arrive, et on a déjà quinze projets en attente. » C'était vrai, mais il savait pertinemment que son prédecesseur était attaché aux valeurs sûres, et ne voulait pas prendre une seule once de risque. Mais que serait la vie sans risque ?
Il continuait donc à travailler, seul, en silence. Il sentit pourtant quelqu'un approcher. Quelques secondes plus tard, en effet, il vit une jeune femme qui passa devant lui. Rien de bien important, il reprit le travail. Cette jeune femme s’installa non loin et commença à jouer de son instrument.
Feng leva les yeux, et regarda autour de lui. Visiblement, ce son venait bel et bien d’elle, il n'y avait personne aux alentours susceptibles de l'entendre à part lui. En quoi était-il si bizarre pour attirer la jeune fille ? Il ne sentait pas mauvais, était bien habillé, n'attirait personne en particulier. « Je sais que j'ai été idiot de me laisser embarquer dans cette histoire de réunion près des fruits de mer, mais elle ne peut pas le savoir... Que me veut-elle ? » Il observa son interlocutrice... Physiquement, rien d'étrange, en même temps il ne la voyait que de dos, il n'avais pas fait attention lorsqu'elle passait à côté de lui...Feng soupira :

"Excusez-moi Mademoiselle mais je me dois de vous demander de faire un peu plus de silence. De plus, dans cet endroit je peux assurer que chacun peut posséder un petit coin tranquille, en occurrence il semblerait que celui dans lequel nous somme soit le mien vous voyez ? Mais je peux comprendre que chacun ai sa propre conception du silence et du... bouquant. N'est-ce pas ?"

Deux questions rhétoriques d'un coup... Plus que ne l'autorisait habituellement ses règles de rhéteur. Il tenta de se désintéresser de la personne, mais quelque chose l'intriguait. Peut-être son aplomb qu'il avait senti à sa mélodie. Ces vêtements. Où tout simplement la stupidité de son acte. Il n'avait pas l'air de la connaître en tous cas. Feng referma son ordinateur, se leva avant de se diriger vers la jeune fille. Il inclina la tête, et lui dit :

"Au fait, je suis Monsieur Feng... Feng Xyu Wei. Et toi tu es... une élève de Konoha ?"

Il avait un don pour reconnaître ceux qui « traînaient » là-bas. Il n'y était que passé devant en arrivant à Konoha, mais cet endroit lui avait laissé une marque... Et pas qu'à lui on dirait. Lors de ses études il dû se contenter de la meilleur école de Hong Kong. Mais il savait qu'il aurait voulu y aller si ça avait été le cas. Il releva la tête. Son portable vibra de nouveau... Il décrocha.

"J'écoute ?"

"Feng-san, pardonnez moi, c'est Mashiro Akira, votre responsable des relations publiques. Je voudrais vous rappeler qu'à dix-huit heures, vous avez votre conférence de presse, et qu'il est hors de question que vous..."

"Ne vous inquiétez pas, Mashiro. Je sais comment m'y prendre, les autres face à moi ne sont que des amateurs". Il ajouta à l'intention de son interlocuteur, "Désolé, le travail".

Il raccrocha. Il avait véritablement une sainte horreur de cet homme. Un poste inutile qu'il ferait bien de supprimer. Bref cette demoiselle lui semblait étrange... Vraiment, ça l'intriguait de plus en plus. Elle n'avait pas vraiment l'air bien dans sa peau. Un peu seule, peut-être. Mais la solitude n'expliquait pas... certains détails. Il alla se rassoire sur le banc, et proposa donc à le jeune femme de le rejoindre. Il rouvrit son ordinateur. Il pouvait -et devait- travailler tout en discutant. Et tant pis pour la politesse, mais son travail était urgent. D'ailleurs, il allait s'atteler aux tâches les plus rapides. Ainsi il pourra se concentrer sur le reste.

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Pourquoi s'encombrer la tête avec tant de notions abstraites qui régissent un monde où l'on ne résonne qu'en terme de capitalisme? La simplicité rend les gens plus heureux, c'est un fait. Certes, on ne pourrait pas vivre sans le domaine économique mais je ne comprendrais jamais les gens qui se tuent au travail dans ce monde là, mon père en premier. Je ne peux pas dire que j'ai choisi la simplicité. La psycho, c'est une notion très abstraite mais il me semble qu'elle apporte beaucoup plus aux gens. Sûrement l'aspect social de cette médecine.

Une fois tranquillement posée sur la plage, je laisse les mélodies qui me passent par la tête s'exprimer à travers ma voix et ma guitare, et mon esprit divaguer avec elles. Malheureusement, et j'aurais dû m'en douter, ma présence n'est pas du goût de tout le monde. Mon voisin assis sur un banc un peu plus loin ne tarde pas à se plaindre de mon indiscrétion dérangeante. Je me retourne pour voir un peu de qui il peut s'agir et ne suis pas vraiment surprise de me retrouver nez à nez avec le bureaucrate. Ca fait gros décalage, lui qui est tiré à 4 épingles et moi qui suis toute débraillée, des Ray-ban sur le nez et une clope au bec.

-Ca va, j'me casse.

Je me lève et m'apprête à récupérer mes affaires pour aller m'installer carrément sur une digue un peu plus loin. Elle marque la limite de la plage et là au moins je n'embêterais que les mouettes. J'ai l'habitude d'attirer les regards, déjà parce que je suis européenne et blonde platine par dessus le marché, mais surtout parce que je n'ai rien de conforme dans ma façon de m'habiller. "I love rock 'n roll" une devise plus qu'une simple chanson. Provocation et extravagance sont des mots parfaits pour résumer ce qui se dégage de mes tenues, et mon apparence en général. Je me sens donc particulièrement observée, ce qui a le don de m'exaspérer un peu, bizarrement. Normalement je n'y prête pas attention mais là...

-Au fait, je suis Monsieur Feng... Feng Xyu Wei. Et toi tu es... une élève de Konoha ?
-Euh... Ouais, Samantha, ça suffira. T'es aussi de là-bas?

Puisqu'il me tutoie pourquoi me gêner, je n'aime pas les formules de politesse interminable et préfère m'en tenir à l'essentiel. Son nom m'indique qu'il n'est pas japonais, sûrement chinois. Malheur à moi si je me trompe... Je range ma guitare dans son étui histoire d'éviter de trop l'abîmer. Le sable et l'air salé de la plage n'est jamais très bon pour les instruments. Mon interlocuteur ne tarde pas à avoir une conversation téléphonique à laquelle je ne prête aucune attention. Mon humeur maussade due à la saison hivernale me rend encore plus distante que je ne le suis à la base. Le jeune homme va se rasseoir sur le banc et m'invite à venir à côté de lui. Je me fais jeter et maintenant c'est le contraire? J'avoue que je n'y pige absolument rien, mais obéis. On verra bien ce que ça donne.

-T'as l'air aussi peu d'ici que moi... Tu viens d'où si c'est pas indiscret?

Pour ma part, ça se devine très bien: mon accent anglais me trahit. Enfin, ça ne veut pas dire grand chose non plus. Entre les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Angleterre, la devinette est plutôt corsée. Ma cigarette quasi terminée, j'en extrait le restant de tabac qui finit de carboniser et le laisse tomber sur le sable, jetant le filtre dans la poubelle juste à côté. Je n'en rallume pas une directement derrière sachant que certaines personnes ne supportent pas ça.

Un peu plus loin, des touristes commencent à se faire accoster à par des vendeurs ambulants. Je hais particulièrement ce genre de personne. De vraies sangsues! Pire que des marocains! Je sens venir le moment où ce sera notre tour... Là je regrette de ne pas être asiatique, je passerais un peu plus inaperçu. Surtout je garde mon calme reste un minimum respectueuse.... Ca va être dur.

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« Quelle dégaine » pensa Feng. Cette gamine avait une étrange façon de parler. Trop cool pour lui. Enfin, une adolescente comme les autres, sûrement. Non, elle avait du cran, bien plus que les autres et cela commençait à plaire au chef de Studio. Il se délectait de chaque parole aussi osée fut elle. Il fut jugé trop sérieux... Pas étonnant venant d'une ado de quoi, dix-sept ? Peut-être dix-huit ans ? Feng se contenta de répondre simplement en regardant vaguement l'horizon azuré :

"Non mais c’est dernier temps,je ne connais rien d'autre que le travail. C'est toute ma vie, je n'ai jamais eut le temps de m’intéresser à cette école. Désolé d'être trop sérieux".

Même l'atmosphère de la plage ne le changeait pas. Il se demandait ce qui le pouvait en fait. Jamais ses parents ne l'y avaient emmené. Aucun plaisir, ça nuit à l'esprit disait son ancien père.
« Une bien étrange personne que cette gosse. » Quel était cet étrange regard ? D'où venait ce type. Elle n'avait même pas l'air japonaise. Le mode de communication occidental était loin d'être familier au jeune homme, mais après tout, c'était un bon moyen de s'y habituer. Et apparemment, les siens étaient tout aussi inconnus aux yeux de la jeune femme.

"J'ai vingt et un ans,au fait depuis trois mois. Corrigea-t-il. "Et, tu peux m'appeler Feng, nous ne sommes pas en réunion et c’est assez impoli de se contenter d’un "toi"

La conversation téléphonique passée, Feng eut enfin le plaisir de découvrir le nom de la fille avec qui il parlait. Samantha... Un joli prénom, bien que peu commun. Anglais, semblait-il. Tout du moins anglophone.

"Enchanté Samantha. Et au cas où personne ne l'aurait dit : Bienvenue au Japon".

Feng alla se rassoir, invitant Samantha à faire de même. Il se remit parallèlement à sa discussion au travail. Malheureusement, il n'avait pas de temps à perdre, bien que parfois, il aurait aimé... Il reprenait son organigramme, et l'analysa, faisant naître une question de la part de la demoiselle.

-T'as l'air aussi peu d'ici que moi... Tu viens d'où si c'est pas indiscret?

"Non tu as bien raison je ne suis pas d’ici, je viens de Taiwan. En fait, je dirige un groupe industriel ici au Japon. Un travail à plein temps. Je dois valider pas mal de modèles, de graphiques, de plans, et je dois travailler sur un programme, et deux prototypes. Rien de tellement passionnant au fond".

Il soupira. Finalement, la vie lui manquait peut-être un petit peu plus qu'il ne voulait le croire. Il reprit :

"Mais aucune pause autre que déjeuner, et sommeil. Malheureusement je n'ai aucun réel hobby, juste un peu de sport de temps à autre. Enfin, assez parlé de moi... Ca ne doit être que des inepties pour toi. T'es pas en âge de t'intéresser à ce genre de chose, hein ? Tu en as toi, des hobby ?"

Oui, l'esprit de la jeune fille l'intéressait. Peut-être ces hobby étaient-ils des meurtres en séries, ou une série de MMORPG. Avait-elle seulement des amis ? Ce qui leur fairait au moins un point en commun.
L'organigramme était enfin terminé, et envoyé à son second pour une étude approfondie. Il passa ensuite aux plans de son prototype de projecteur holographique, tout en gardant un oeil sur son interlocuteur. "Toi je commence à t'apprécier, tu pourrai facilement mettre hors d'état de nuire certains de mes collaborateurs, et qui sait peut être même avoir un rôle ". Mais il y avait encore un détail qui le titillait : ce style, cette attitude, et même sa façon de parler en fait. Non, cette nana n'avait pas l'air bien. Dans tous les sens du terme. Feng n'était pas du genre à aider son prochain. Mais cellle-la avait quelque chose de spécial. Il connaissait la solitude, et avec un peu de « chance » si l'on peut dire, il savait aussi ce qu'était le manque d'amour. D'ailleurs, une enfant occidental devait sûrement être envoyé aussi loin de ses parents en internat... Cela ne pouvait signifier qu'un désintéressement de ceux-ci. Enfin pour l’instant ce ne sont que des suppositions. Mais si c'était réellement le cas, il la plaignait, sincèrement. Aussi sincèrement qu'il le pouvait.

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Alors que je commençais à discuter avec ce jeune homme qui, un peu plus tôt, m'avait demander de ne pas le déranger, je découvris petit à petit une personne emmurée par son travail, ce que je trouvai bien dommage. Venant d'une dévergondée dans mon genre ça ne peut qu'être normal d'avoir ce genre de jugement. En même temps tout en lui allait dans ce sens, jusqu'à son apparence. Il s'excusa même d'être trop sérieux, et je me contentai de lui répondre par un léger rire en secouant la tête. C'est une chose qu'on ne controle pas vraiment, je ne peux pas lui en vouloir d'autant plus que je ne le connais pas. Notre tempérament n'est pas modulable à souhait, je le sais parfaitement.

Mon naturel me pousse à parler aux gens avec une adresse et d'une façon si décontractée que cela heurte parfois la sensibilité si habituée aux formes de respect et de politesse des asiatiques. Je pourrais faire des efforts, c'est sûr, mais j'ai horreur de ce genre de conventions qui ne servent absolument à rien, de mon point de vue du moins. Enfin bon, ça n'a pas l'air de déranger ce jeune homme plus que ça alors je ne me prends pas la tête.

-J'ai vingt et un ans,au fait depuis trois mois. Et, tu peux m'appeler Feng, nous ne sommes pas en réunion et c’est assez impoli de se contenter d’un "toi".
-T'es de mon âge? Si je m'étais attendue à ça... Bref, personnellement ça ne me dérange pas.

Sûrement une question d'habitude. A côté de ce Feng, il est clair que je ressemble plus à une adolescente. Je ne tiens pas à me fondre dans la masse de tous ces jeunes adultes qui vivent dans le soucis permanent de l'avenir qu'ils se construisent. Bien sûr j'ai les mêmes préoccupations mais je n'en fais pas tout un plat. Le présent et mes études sont tout ce qui m'importe pour l'instant, le reste viendra plus tard. Peut-être ai-je tord de penser ainsi mais c'est beaucoup plus facile moralement. Les présentations terminées, Feng me souhaita la bienvenue au Japon. Ca fait déjà un moment que je suis arrivée mais je prends quand même, une petite marque de sympathie que je lui retournai avec un sourire.

Il alla se rassoir et me fit signe de venir à côté de lui, ce que je fis sans vraiment comprendre mais sous ses airs de bureaucrate ambitieux il était plutôt sympa. Pour le moment du moins. J'en profitai pour approfondir notre conversation en lui demandant d'où il venait.

-Non tu as bien raison je ne suis pas d’ici, je viens de Taiwan. En fait, je dirige un groupe industriel ici au Japon. Un travail à plein temps. Je dois valider pas mal de modèles, de graphiques, de plans, et je dois travailler sur un programme, et deux prototypes. Rien de tellement passionnant au fond.
-Oh du calme, tu me parles une langue complètement étrangère là. Je comprends qu'avec des trucs aussi barbares tu te fasses chier franchement. Enfin t'as l'air de bien gagner ta vie c'est déjà pas mal.
-Mais aucune pause autre que déjeuner, et sommeil. Malheureusement je n'ai aucun réel hobby, juste un peu de sport de temps à autre. Enfin, assez parlé de moi... Ca ne doit être que des inepties pour toi. T'es pas en âge de t'intéresser à ce genre de chose, hein ? Tu en as toi, des hobby ?
-Non non, justement je ne peux m'empêcher d'appliquer mes ensignements de psychologie de ma tête en t'écoutant, c'est très intéréssant. Enfin ça doit te paraitre absurde. Mes hobbys... Tu vas prendre peur. Tout d'abord j'ai la musique, t'as pu le remarquer. Ensuite... Et bien j'adore m'amuser et pour ça il me faut de l'alcool, des clopes et des hommes à faire tourner en bourrique. Je peux aussi m'en passer mais c'est encore ce qui me fait le plus marrer quand je n'ai personne avec qui sortir. Sinon les soirées arrosées entre amis c'est aussi assez courant chez moi... Je n'ai rien de très traditionnel pour tout dire.

Ca me donne envie de fumer d'ailleurs de constater une fois de plus que je ne suis absolument pas sérieuse. Et dire qu'à côté de ça j'arrive à suivre des études de psychologie, si c'est pas le méga paradoxe. Je sors une clope et lance un regard à Feng.

-Je peux?

Attendant sa réponse, je regarde l'horizon en jouant avec ma cigarette.

-Tu dois te demander ce que je fous là si c'est pour passer mon temps à me bourrer la gueule, non?

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