« - Hey! »

Le lycéen remarquait comme un air de déjà vu. On l'ignorait une fois de plus au moment où il saluait, comme s'il avait été inexistant. Où était le mal à être poli? Allez savoir, chose sure, c'est que sa voix charmeuse n'avait pas vraiment marquée l'inconnue aux cheveux noirs comme les siens. Honteux de se voir adresser un silence, le jeune homme retourna à sa lecture, qui le l'intéressait aujourd'hui pas plus que ca. Il y avait beaucoup de mots et peu d'images sur les pages, qu'il survolait, à peine concentré. Il avait fait une rencontre le samedi précédent, quand aux détails, il les garderait pour lui, rougissant quelque peu, ce qui devait sembler étrange aux yeux de ceux qui auraient l'idée de le regarder pendant ces quelques secondes.

« Lyanna et oui je suis nouvelle. »

Soulagement, cette jolie jeune femme n'était pas muette pensa le lycéen qui avait fait remonter ses yeux au niveau du magnifique bleu des yeux de la prénommée Lyanna. Ainsi donc, il ne se trompait pas, ayant bien supposé vis à vis du fait qu'elle était arrivée il y a peu, la voyant se lever sans dire un mot. Sa présence était donc t-elle si désagréable pour qu'on se mette à le fuir? Il fallait croire que non, vu qu'elle revint s'installer à la même chaise, le brun n'ayant pas quitté sa chaise. Le silence dans la bibliothèque lui permettait d'observer en paix la nouvelle venue, dont il estimait l'âge dans les environs du sien, plus précisément en troisième année tout comme lui. Il n'était d'ailleurs pas le seul à s'interroger visiblement, se voyant attribué la question qu'il allait poser.

« Alors Sasuke...Tu es en combien? »

L'observation du visage que contemplait Sasuke fut stoppée net à l'arrivée des nouveaux mots de la lycéenne, dont le regard se figea une nouvelle fois vers les yeux de son interlocutrice. En combien était-il? Il ne tarda guère à donner une réponse, lui retournant également la même question.

« En troisième année, et toi? »

Se voyant toujours autant passionné par son bouquin, l'Uchiwa referma le livre qu'il avait prit quelques minutes auparavant avec une certaine douceur dans ses mouvements, plaçant son dos correctement contre le dossier de la chaise, pour ne plus quitter du regard le visage qu'il prenait, avec un certain plaisir, à observer. S'il manquait de mots? Un peu, ses pensées étaient distraites, contrairement à son habitude. Seuls ceux qui le côtoyaient pourraient se rendre compte de cela, ainsi que de l'expression bien plus vivante sur son visage, en temps normal fermé, sans expression.

« Tu viens d'où au fait? Tu n'as pas les traits de quelqu'un qui vient du pays... »

Cherchant à en savoir plus sur la personne assise devant lui, qui ne le laissait pas indifférent d'ailleurs, le lycéen qui avait son œil droit caché par sa chevelure mi-longue s'était mit en tête de poser autant de questions qu'il pourrait. Qui sait, la soirée de samedi pourrait se réaliser à nouveau? Oui, cette soirée avait été marquante et extrêmement plaisante, le brun ne pouvait se mentir à lui-même sur ce point là.

Spoiler:

Suite au sourire quelque peu étrange, voir désagréable de la lycéenne, l'Uchiwa tira un trait sur tous les aprioris qu'il avait cru remarqué depuis leur premier regard. Que voulait dire ce soupire également? Il n'en savait trop rien, alors que le mot "Paris" suivait. Elle venait donc de France, pays qui faisait parler de lui surtout à propos de la gastronomie. En y pensant, le brun ténébreux se mit en tête de gouter cette cuisine dont il n'avait aucune idée. Il comptait d'ailleurs bien demander un repas typique de là-bas, histoire de s'occuper un peu dans l'appartement qu'il occupait.

« Je viens de Paris...Mon père est français et ma mère japonaise. Le seul problème c'est que suite au boulot de mon père, je ne le voit quasiment pas dans la journée...Voila pourquoi je débarque ici, en début de troisième année au lycée, pour rester un peu plus avec ma mère. Et toi, tu es originaire d'ici? »

Ainsi tout s'expliquait, bien que le jeune homme s'attendait plutôt à la mutation d'un des parents, qui l'aurait faite déménager au Japon. Bref, bien qu'il trouvait qu'il dérangeait, Sasuke ne pu se résigner à partir alors qu'il venait d'arriver, même s'il y avait de fortes chances qu'ils aient quelques cours en commun, ce qui lui permettrait de discuter de temps en temps avec cette charmante personne. La honte n'avait jamais tuée qui que ce soit, puis surtout, la devise "qui ne tente rien n'a rien" était devenue la préférée du lycéen.

« Hm... Je vois... » commença t-il à répondre, n'ayant pas du tout fait attention aux mouvements de son interlocutrice, qui semblait vouloir dresser un mur entre eux.

« Et en effet, je suis d'ici, et pour tout te dire, je n'ai jamais quitté le pays. »

L'atmosphère n'était pas idéale, ce qui le poussa à utiliser un ton quelque peu désintéressé, comme s'il montrait que le dernier sourire de la jeune femme avait rendu l'ambiance détestable, mais il ne semblait pas pour autant décidé à mettre fin à la conversation. L'Uchiwa avait un mental assez spécial depuis peu, le sujet actuel étant la séduction. Il aimait se montrer attentif envers la personne qu'il visait, puis se faire désirer, mais uniquement dans ce sens, quand à celles qui le regardaient, avec du fanatisme dans les yeux, alors qu'il ne leur avait jamais adressé un quelconque mot, il ne pouvait pas les supporter. Enfin bon, il fallait trouver quelque chose à dire, aborder un sujet cher à la nouvelle étudiante dans le lycée, sans pour autant l'importuner un peu plus.

« Toi qui est française, cites moi des plats de ton pays, vu que je cuisine de temps en temps, je pourrais me préparer un petit quelque chose local. »

Loin d'être attentif à sa réponse, en apparence seulement, le brun décala la mèche de cheveux qui lui tombait dans l'œil, passant ses bras derrière la chaise. Ce n'était pas une position très confortable, mais il avait besoin de bouger, s'ennuyant quelque peu de la nouvelle venue à Konoha, qui était pourtant loin d'être repoussante en la regardant, chose que l'Uchiwa faisait de moins en moins souvent, regardant l'heure qu'indiquait sa montre toutes les deux minutes.

Rien n'échappait au jeune homme. Il observait les moindres faits et gestes de son interlocutrice tout droit venue de France, qui laissa apparaitre un sourire quelque peu moins désagréable que le précédent, donnant une réponse assez surprenante.

« Toi qui est aussi parfait que ce qu'on ma dit, pourquoi ne cherche tu pas toi même? »

Le lycéen laissa entendre un court rire, qui fut suivit d'un soupire. Son visage montrait également qu'il était désemparé, se voyant une fois de plus attribué une rumeur totalement fausse. On venait de le qualifier de parfait, ce qui n'était pas rien, la source étant probablement issue des lycéennes qui regardaient le brun, rêvant de tout et n'importe quoi à son sujet. Il fallait se défendre, le jeune homme préférant dire la vérité plutôt que de laisser croire à la nouvelle venue dans l'établissement une chose qui était bien plus qu'idiote.

« Hum, tu ne devrais pas écouter tout ce qui se dit, car je suis bien loin d'être la personne qu'on pense que je suis... »

Terminant sa phrase par un clin d'œil, il continua sur sa lancée, usant d'un ton provocateur, mais pourtant très doux.

« Puis je pensais que demander des conseils à une habitante de ton pays serait plus utile que de regarder bêtement dans un bouquin... » ajouta t-il, la voyant à nouveau se lever, pour échanger une fois de plus un livre qu'elle avait prit contre un autre, et ce en étant longuement observée par le brun, qui avait posé son coude droit sur la table afin de poser son menton dans la paume de sa main. Ses pensées étaient évasives, ne s'attendant pas vraiment à vivre une situation aussi compliquée, alors qu'il la pensait déjà conquise. Bref, il quitta des yeux la chevelure noire de la dite Lyanna, se concentrant sur les mots qu'elle venait de prononcer. Ayant quelque peu étudié la langue française, l'Uchiwa ne mit pas énormément de temps à traduire les mots un par un, se levant en silence, cherchant un livre assez fin sur une autre étagère, retrouvant quelques instants plus tard celle qui était perdue avec la langue locale.

« Ce livre t'aidera... » annonça t-il, en français également, hasardeux dans ses mots, pensant au minimum faire une faute de prononciation, ce qui n'était pas le cas. Quel était le livre qu'il tenait dans sa main droite, qu'il tendait? Un dictionnaire, un simple prétexte pour gagner du temps auprès de sa nouvelle connaissance.

« Moi je file prendre l'air, tu sais où me trouver si tu as besoin d'aide. »

Finalement, il retourna vers la chaise où était posée sa veste, l'attrapant de sa main droite, l'enfilant, puis se dirigea vers la sortie, après avoir adressé un sourire amusé à celle qui avait à première vue quelques difficultés avec la manière d'écrire des japonais.

Spoiler: