Alors que Yun était sur le point de se rendormir, un gargouillis de plus discrets venant de son ventre se fit entendre. Bien que la couette l'étouffait, dans le silence de la chambre il était impossible de le louper. La petite chinoise soupira et se tourna pour finir allongée sur le ventre. Peut-être qu'ainsi il se tairait et la laisserait tranquille. En vain, quelque minutes à peine après, un nouveau gargouillement perça le silence ambiant. Beaucoup moins audible, c'est vrai, mais tout de même. Exaspérée, Yun soupira et se redressa pour s'asseoir. Elle posa ses mains sur l'objet de ces bruits ingrats et le regarda l'air de dire "Tu vas pas me foutre un peu la paix toi?". En toute réponse, elle eut droit à un grondement sourd. Désespèrent... Oubliant son estomac,Yun passa une main dans ses cheveux sans doute ébouriffés puisqu'ils étaient pleins de noeuds. Dans un soupire, elle ramena sa tignasse devant ses yeux et commença à passer ses doigts dedans pour qu'ils soient un peu plus présentables. Si il a bien une chose sur laquelle elle faisait une véritable fixation, ce sont bien ses cheveux. Après ces quelques minutes de souffrance, elle les balança en arrière alors que la porte de la chambre s'ouvrait. Yuzuji entra, un plateau dans les mains. Comme promis, il apportait son petit déjeuné à Yun.

* Trop chou... Mais... Il est télépathe? *

Il posa le plateau sur les genoux de la petite chinoise qui s'était calée de façon à ne pas en mettre partout, puis s'assis à côté d'elle et prit la tasse de café sur le plateau. Yun le remercia et déposa un baiser sa joue, mais une fois encore son estomac exprima son mécontentement. Ca cassait tout, hallucinant... Yun soupira et leva les yeux au ciel. Marre. Elle prit le verre de jus d'orange et en bus une gorgée. Trop bon.

-Ca fait longtemps que tu es levé? Demanda-t-elle à Yuzuji tout en prenant l'une des tartines.

Pendant un petit moment ils restèrent ainsi à discuter de tout et de rien, le temps que Yun se rassasie. Son ventre cessa enfin de crier à la mort, mais elle avait encore cette envie irrésistible de dormir. A ce train elle finirait par devenir une vraie marmotte. A croire qu'elle avait attrapé la maladie du sommeil....

- Tu as bien dormis ? SI tu veux âpres manger tu peux encore dormir , je vais aller faire deux trois courses tu veux que je te ramène quelque chose ?

Proposition alléchante. Yun réfléchis un instant, mais elle avait déjà pris tout ce don elle avait besoin la veille au combini. Sauf l'essentiel: des fringues.

-Très bien. Euh... Ca te dérange pas d'aller m'acheter des vêtements? Si tu veux je te note mes tailles.

Après avoir donner ses mensurations à Yuzuji, Yun posa le plateau à côté d'elle et se rallongea pour s'étirer tel un gros pacha. Elle ne fit donc pas attention à lamine réjouie qu'eut son amant en relisant ses notes. Tant mieux car sinon bonjour l'embarras. Il reposa son portable sur la table de chevet et déposa un baiser sur la joue de la petite chinoise, annonçant qu'il allait prendre une doche. Yun hocha simplement la tête et se releva pour aller ranger le plateau et nettoyer la vaisselle dans la cuisine. Une fois cela fait, elle revint se vautrer dans le lit pour de nouveau piquer un somme. Songeuse, elle regardait le plafond en attendant que le sommeil l'emporte. Lorsque Yuzuji revint dans la chambre, bien sûr, elle eut le réflexe de tourner la tête. Sauf que... il ne s'était pas rhabiller... et qu'en plus... il n'était pas sans effet... Immédiatement Yun se retourna en mettant ses bras sur ses yeux. Aaaah que c'était gênant !

-Bon sang de Banzai !!

Yuzuji repartit illico dans la salle de bain, et Yun ne bougea pas d'un poil, complètement retournée. Bon ok, c'était pas la première fois qu'elle voyait un homme dans ces conditions... mais la situation faisait qu'elle ne pouvait s'empêcher de réagir ainsi. Là, impossible de se rendormir. Non seulement son esprit pervers très bien masqué mais horriblement virulent quand il ressortait commencerait à lui pourrir la vie, mais il n'y avait pas que ça. Lorsque Yuzuji revint dans la chambre, elle lui lança un bref regard. Il était tout rouge et s'excusa.

-C... C'est p... Pas grave...

Et voilà qu'elle n'arrivait même plus à aligner deux mots. Alors que Yuzuji quittait la pièce, elle remarqua bien son air tout triste. Cela la froissa et elle ne put s'empêcher de se relever pour aller le voir. Il était assis dans le canapé, les coudes sur les genoux, se tenant la tête avec les mains. Yun resta un instant sur le pas de la porte, puis vint s'asseoir à côté de lui.

-Tu sais, c'est qu'un accident... Et puis... peut-être que j'empiète trop sur ton quotidien...

Réflexion peut-être insensée, mais elle avait cette sensation. En fait elle avait toujours peur de devenir un poids. Même si là, il n'en était sûrement pas question. Elle soupira et se ressaisit, exaspérée par ses propres pensées.

-Ne t'inquiète pas, de toute façon le futur fera que ça arrivera forcément.

Elle sourit, sachant parfaitement qu'ils en passeraient par là. Si du moins rien ne se mettait entre eux.

A ses première paroles, Yun avait détourné le regard, les joues légèrement rosies, signe de son malaise. Yuzuji la prit dans ses bras et passa une main dans ses cheveux.

-Ne dit pas sa ma chérie , tu est la plus belle chose qui me soit arriver , je veux pas que tu disent sa , je te l'ais dit tu peux rester ici autant de temps que tu veux ! Mais je n'ai pas encore l'habitude d'avoir quelqu'un a la maison.

La petite chinoise sourit, touchée par ces paroles, ses joues encore plus roses. Elle reprit néanmoins, laissant son embarras de côté.

-Ne t'inquiète pas, de toute façon le futur fera que ça arrivera forcément.
-Oui ... mais sache que je ne veux pas d'une relations basée sur sa , tu est la fille que j'ai chercher durant des années ! Pour moi une relations amoureuse est basée sur les sentiments entres les deux personnes , mais ... nous somme ensemble il faudrait bien passer par la ! Sinon ont va nous prendre pour des coincées !
-Pour moi aussi, une relation amoureuse se sont des sentiments à la base. Le reste, ce n'est qu'une suite. Et puis si tu ne veux pas en passer par là maintenant, je saurais attendre. De toute façon, il est peut-être encore trop tôt.

La dernière partie de dernière phrase qu'avait prononcé Yuzuji avait tout de même intrigué Yun. Personne n'était censé être au courant de ce qu'ils étaient susceptibles de faire quand ils étaient ensembles... Quoi que des indiscrets, il y en a partout. Yuzuji lui sourit et lui donna un dernier baiser sur la joue avant de se sauver au centre commercial. Pendant ce temps, Yun fila sous la douche, et resta un moment à profiter de l'eau chaude. Un espèce de péché mignon. Après cela, elle sortit sur le balcon pour profiter du soleil radieux en écoutant de la musique. L'I-pod, une des plus belles inventions de l'Homme.

Tranquillement installée au soleil, la musique sur les oreilles, Yun ne remarqua pas que Yuzuji était rentré. Lorsqu'il mit ses mains sur ses yeux, elle sursauta par surprise et enleva ses écouteur alors qu'il la fit se retourner.

-Hehe , ça va tu a pus te détendre un peu ?
-Oui mais... Qu'est ce que tu fabriques?

A ce moment là, il déposa une petite boite rouge, typique de celle qui renfermaient une bague. Yun la regarda avec des yeux ébahis, n'étant pas sûre de ce qu'elle voyait. Yuzuji posa son front contre celui de la demoiselle puis ouvrit la petite boite. Une petite bague, simple mais pour le moins magnifique.

-Tiens ma chérie c'est pour toi !

Le jeune homme prit la bague et la passa au doigt de Yun. Elle avait posé son Ipod sur une petite table à côté d'elle, et ne quittait plus la bague des yeux, complètement éblouie. Un grand sourire illumina son visage et elle leva les yeux sur Yuzuji qui l'embrassa. Elle passa ses bras autour de son cou et le remercia, plus heureuse que jamais.

-Je ne veux que ton bonheur !

Encore toute souriante, elle l'embrassa, alors que pendant ce temps, dans la maison en face cette simple scène du quotidien mettait plus d'une personne en émoi. Yun avait entendu dire qu'un couple de retraités français immigré à Konoha vivait là.

-Géraaaaard !! Viens voir par là! Le petit jeune d'en face va se marier !
-Comment ça? Et c'est qui celle-là? On l'a jamais vu là avant.
-Arrête donc d'être aussi pessimiste! Il vient de lui offrir une bague, c'est bien qu'il va se marier non?
-Il me semble pourtant pas qu'il est majeur, qu'est ce que tu veux qu'il se marie tout de suite? Ton imagination va beaucoup trop loin.
-J'en suis sûre Gérard, j'en suis sûre. Va plutôt prévenir la voisine. Un évènement pareil ça se fête!
-Mouais, mariés à 20 ans, divorcés à 30. C'est pas raisonnables les jeunes de nos jours.

Si les deux tourtereaux les entendaient, ils auraient déjà fui depuis longtemps. C'est ça le problème quand on a des voisins. Il y a toujours des commères pour raconter n'importe quoi.

Le mariage.. Quelle drôle d'idée. Bien que Yun soit majeure aux yeux des autorités chinoises, elle ne l'était pas au Japon. Et comme dans son pays d'origine c'est assez compliqué, la majorité matrimoniale n'est qu'à 20 ans pour les femmes. Donc de toute façon c'était râpé. A la base elle était venue au Japon pour étudier, et elle comptait bien en finir avec l'université avant de penser à quoi que ce soit d'autre. La terrasse des français d'en face n'était pas bien éloignée du balcon de Yuzuji, si bien que leur conversation peu discrète parvint jusqu'au jeune couple, coupant Yuzuji au milieu d'une phrase. Ca cassait vraiment tout.

* Bande de pas romantiques ! * Pensa Yun en leur lançant un regard mauvais.

Yuzuji leur décocha un regard noir et monta sur la rambarde du balcon, leur lançant des paroles pas très plaisantes pour les remettre à leur place. Sur le coup, Yun eut plus peur que Yuzuji tombe et se fasse mal, mais elle finit par rire. Cette façon de faire était très délicate, mais pour le moins efficace. Les deux retraités eurent vite fait de retourner à leurs occupations. Yuzuji redescendit en riant puis alluma une cigarette tout en s'accroupissant.

-Non mais j'y crois pas moi ! Ta vue comment y s'imagine des trucs eux !
-Que veux-tu, la vieillesse c'est juste bon à lancer des ragots et radoter. Et puis ils doivent se faire chier alors il fait bien qu'ils trouvent une occupation. Entre autre, épier le moindre de nos mouvements.

Si c'était pour devenir comme eux, franchement non merci. Yun était quasiment sûre que la petite vieille lançait encore des regards vers le balcon pour voir où ils en étaient. Un portable sonna dans l'appartement, et la petite chinoise reconnut le sien.

-Oups, pardon.

Elle alla récupérer l'appareil dans le salon et répondit sans prêter attention à qui cela pouvait être.

-はい?... 吗吗?... 什么??!! (Oui?... Maman?... QUOI??!!)

Ses parents à Konoha. La bonne blague il ne manquait vraiment plus que ça ! Sa mère lui expliqua en vitesse qu'ils étaient venu en vacances au Japon pour quelques semaines, et que du coup ils passaient par Konoha. Complètement paniquée, Yun conversa un peu avec eux puis finit par obtenir de les voir en ville. Il fallait absolument qu'elle évite la question suprême "Tu ne nous emmènes pas chez toi?". Elle aurait l'air fine... La petite chinoise revint sur le balcon, un peu mal à l'aise.

-Yuzu'? Je dois aller en ville pour un petit moment, mes parents me préviennent seulement maintenant de leur passage...

Ca la mettait en rogne, oui. Si ils espéraient recoller les morceaux de cette façon, c'était raté.

Yun avait de la chance d'avoir des parents qui se souciaient d'elle, c'est vrai. Mais elle ne savait pas vraiment si cet intérêt si soudain ne cachait pas quelque chose. Depuis son départ pour le Japon il y a maintenant quelques mois, les coups de files avaient été rares et ils auraient très bien pu passer par Konoha sans pour autant exprimer le désir de voir leur fille. Riches dirigeants d'une grande entreprise d'informatique chinoise, ils ne dérogeaient pas à la règle qui veut que ce genre de personne soit hautains et égoïstes. Comportement que Yun répugnait et qu'elle cherchait à éviter. Il était donc fatal qu'elle s'en aille lorsque ses géniteurs commencèrent à lui parler de reprendre la tête de l'entreprise dans plusieurs années. C'était au moment où elle entrait à l'université, entre les études de commerce et celles de langues, il y a un écart alors forcément ils avaient mis ça sur le tapis. "Or de question" avait répondu Yun, et en insistant ils avaient obtenu un simple départ. Sous ses airs de poupée docile, elle cachait une force de caractère à ne pas prendre à la légère. L'habit ne fait pas le moine.

Dans les paroles de Yuzuji, la fin de sa phrase la laissa perplexe. "moi aussi j'aurais aimer avoir cette chance ". Qu'est ce que cela voulait dire? Yun aurait aimé avoir une réponse mais ce n'était pas le moment. Ils auraient sûrement l'occasion d'en reparler, d'autant plus que cela devait cacher quelque chose de douloureux pour Yuzuji. Si elle ne filait pas en vitesse, elle aurait encore droit à des remarques désagréables de la part de ses parents. Elle sourit simplement et prit son sac dont elle avait enlevé ses affaires de cours.

-Fait attention a toi.
-Ne t'inquiète pas, au pire je crierai. Et puis j'ai mon petit portable magique.

En général ça marchait bien, et ça faisait accourir tout le monde aux alentours. Yuzuji déposa un baiser sur son front, puis elle partit en direction du centre ville. Si elle tenait plus d'une heure avec ses parents sans qu'une dispute n'éclate, ce serait un miracle.


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