« Tululut ! Tululut ! Tululut !
SPAFF !! »
D'un coup non modéré je tapais sur le dessus de mon réveil, et me réenroula dans mes couvertures, les yeux toujours clos. « I believe, I can Fly ♪ ~
Mhhhr... »
Cherchant mon téléphone de la main pour l'éteindre, je me bouchais les oreilles à l'aide de mon coussin, essayant désespérément de continuer ma nuit... han... le silence d'une belle matinée d'hivers est magnifique... « HA JIN !! SALE CARPETTE RONFLANTE ! BOUGE TOI DE TE LEVER !... je t'ai préparé un bon petit déjeuné ~ »
Raah... Elle était effrayante ! Comment pouvais-t-on changer aussi vite de personnalité ?! N'empêche... il ne m'en fallu pas plus pour me faire sortir du lit. Je trainais les pieds en me dirigeant vers la salle de bain, et attrapais ma brosse à dent avec un air de zombi. Ma mère débarqua une dizaine de minutes plus tard en fronçant les sourcils ; moi, j'étais toujours avec ma brosse à dent, complètement hypnotisé par mon dentifrice bicolore. Je tournais la tête vers la porte avec la lenteur d'une tortue, sans aucune réactions... les yeux vide et la bouche entre-ouverte.
Je voyais ma mère rougir d'agacement face à mon air blasé... Elle attrapa ma brosse et la fourra dans ma bouche, puis commença à me laver les dents énergiquement.
En quelques minutes seulement, elle m'avait habillé, lavé, coiffé, et fait mangé. J'étais à présent face à mon triste destin, sur la pas de la porte mon sac sur le dos... J'enclenchai le pas en direction de la l'école. Mes parents habitaient un immeuble reculé et miteux en dehors de la ville, et je devais marcher minimum une heure avant de pouvoir la rejoindre. J'arriverais en retard, c'est ce que j'avais décidé... Enfin, disons seulement que le seul bus qui passait par là avait foutu le camp avant que je n'arrives.
Je profitais du calme des routes pour me recoiffer à ma façon, en ébouriffant mes cheveux d'une main. Je desserrais ma ceinture et sortait mon T-shirt de mon pantalon au passage.

Dix minutes... Vingt minutes... Quarante cinq minutes... Une heure... Deux heures, non, peut être trois heures que j'attendais là, devant le portail de mon nouvel établissement. Je sortis de nouveau mon paquet de tabac, et me roulait un autre cigarette. N'arrivant pas à tirer un trait sur mon passé en Corée -sur Lin Soon- je ne pouvais pas me résoudre à mettre un pied dans cette université sans me dire que sa m'engagerait à prendre un nouveau départ dont je n'avais pas besoin.
Moon était déjà rentré depuis longtemps. Il ne devait pas avoir tant de mal à quitter son pays, après tout ce n'était pas sa première fois. Ou alors, c'était sa façon à lui de ce sentir mal...
Tout ce qui pouvait me pousser à rentrer à l'université plutôt que de travailler pour aider ma famille, c'était les études de Photographe. Je caressait inconsciemment mon appareil, rêveur...
Puis finalement, je me levais, pris mon sac et poussa lentement la porte de l'école en promettant de travailler dur afin de renter en Corée.

Arrivé à l'intérieur, je fur surpris par la beauté des lieux... Une allée merveilleusement bordés par des cerisier en fleur. Le printemps était vraiment la saison de la réincarnation... Je marchais d'un pas lent en faisant quelques clichés des arbres en floraison, tout en découvrant ma nouvelle « maison ».
Après cette petite période de nostalgie, je décidais de me reprendre en mains : ici, je ne risquerais pas de m'ennuyer : les filles, les fêtes, la photos... Ce pourrait bien devenir mon paradis !!
Je levais la tête vers le ciel avec un sourire niais « haaaaaaaa la belle vie ! »...

Plus tard, quand j'eus mis un pied dans le hall d'entré, je fus de nouveau ébloui par l'architecture. Cette école n'est vraiment pas réputé pour rien ! Le seul inconvénient, c'est qu'il était quasiment vide de meuble, et donc très résonant.
Amusé par les bruits amplifié de mes pas, je décidais de d'essayer l'effet qu'aurait ma voix si je criais. Il ne m'en fallu pas plus pour me persuader... Prenant un élan de souffle, et comme si les murs ne suffisaient pas, je plaçais mes mains autour de ma bouche de façon à ne perdre aucune goute de son et criais :

- HA JIN ! DEVIENT LE MEILLEUR PHOTOGRAPHE D'ASIE !!! FIGHTING* !!!
- Ha jin ! Devient le meilleur photographe d'Asie !! Fighting !! (écho)
- Ha jin... Devient le meilleur photographe d'Asie... Fighting... (écho)

Waaah... Presque aussi bien qu'à la montagne !! x) … Mais quelque chose me sortit de mon « trip »... je me retournais, et vu un ombre sortir de derrière un des grands pliés du hall. Quelqu'un m'avait entendu ?

* Fighting : Expression qui exprime l'encouragement en Corée.

*Sonne... Allez...*

Yun était affalée sur sa table, contemplant avec un certain dégoût ce magnifique soleil qui offrait une très belle journée à ceux qui pouvaient en profiter. Dans quelques minutes elle en aurait l'occasion car elle aurait enfin terminer les cours. Mais ces minutes paraissaient jouer avec ses nerfs, comme si elles s'écoulaient lentement, très lentement seulement dans le but de l'énerver encore plus. Dans un soupire, elle se redressa et lèva les yeux sur le professeur qui semblait faire cours à des zombis. Les maths c'était déjà pas son truc, mais alors en japonais... Cela s'apparentait pour la petite chinoise à du charabia.

Pour la sortir d'une morosité de plus en plu perceptible, la sonnerie retentit. Yun ne se fit pas prier pour remballer ses affaires en vitesse et fuir les quatre murs de la salle. Elle se dirigea tranquillement vers le hall qui se remplirait légèrement le temps de l'intercours. Une fois dehors, la chaleur lui parut extrêmement pesante. Le truc qui casse tout... Malgré sa robe en coton blanc, il lui sembla entrer dans un four. Tant pis pour le beau temps, elle fit demi tour et alla s'asseoir au pied d'un pilier. Elle sortit son i-pod et ne tarda pas à être coupée du monde par la musique. Les paroles chinoises lui rappelaient ses racines. Taipei, tout ce qu'elle avait là-bas... Et dire qu'elle avait été obligée de s'exiler au Japon en quelques sortes pour espérer échapper à un destin déjà tracer. Elle aurait très bien pu l'accepter mais à quoi bon, la lassitude et la monotonie ne l'intéressaient pas.

Un brin nostalgique, une envie de fumer ne tarda pas à se faire sentir. Elle soupira et éteignit son i-pod avant de le ranger dans son sac. Mais à peine eut-elle enlever ses écouteurs qu'une voix forte résonna dans le hall. Sur le coup, Yun n'en saisit pas le sens des paroles que cette voix masculine proférait et se leva, surprise. Elle fit un pas sur le côté, tout en récupérant son sac pour fouiller dedans. Il ne lui fallut qu'un rapide coup d'oeil dans le hall vide pour identifier le jeune homme à l'origine des échos. Elle sourit un instant mais son attention ne tarda pas à être détournée par ses propres mouvements. Elle venait de trouver ce qu'elle cherchait: un élastique.

-Si tu t'accroches à ce rêve, rien ne t'empêche de te donner les moyens d'y parvenir.

Yun avait récupéré ses affaires et s'avançait vers le jeune homme, un sourire sur les lèvres. Toutes la douceur du monde l'animait, petite poupée à l'accent chinois. Elle croyait fermement que lorsqu'on est déterminé et motivé pour réaliser quelque chose, il est facile d'y parvenir. Vérité ou naïveté? A chacun de l'interpréter à sa guise.

-Si tu t'accroches à ce rêve, rien ne t'empêche de te donner les moyens d'y parvenir.

Ses mots sonnaient comme des encouragements dans ma tête. Peu être que ce n’était pas dans les intentions de la demoiselle, mais ils renforcèrent la croyance que j’avais en moi.

- J’ai les moyens d’y parvenir, je n’ai plus qu’à faire mes preuves et hop !

J’avais consciences que ce que je disais était vraiment léger par rapport à ce que je pensais. J’aime bien montrer aux autre que rien ne me préoccupe, et encore plus de leur faire croire que je suis doué naturellement, sans n’avoir fournit aucun effort. Tout sa pour me faire une image de géni, de surdoué. Je savais aussi que vouloir devenir photographe n’allait pas être une mince affaire... Je ne gagnerais pas beaucoup, et devrait combler mon salaire par d’autres jobs à temps partiels, et puis il y avait Moon aussi.... Mon frère, qui voulait lui aussi devenir photographe. Il était Doué, charismatique, intelligent... gentil. Le profil parfait ! J’avais donc un très grand adversaire à battre. Je soupirais silencieusement, faisant semblant d’admirer les tableaux installés à quelques extrémités du hall. Soudain, je me souvint de la voix de la jeune femme. Elle avait un accent que je ne connaissais pas... N’étant pas né au Japon, je ne le parlais pas à la perfection, et mon accent était vraiment laborieux. Le fait que j’était un étranger n’était donc pas difficile à deviner. Mais elle, elle parlait bien la langue, et son accent ne faisait juste qu’habiller ses paroles d’un milieu un peu plus exotique.
Un élan d’espérance m’envahit alors, mais la probabilité qu’elle soit Sud-Coréenne était très faible. Je me rendis compte, que le fait d’avoir fait un pas dans cette école n’avait vraiment pas atténué mon mal du pays.
Son accent était moins musical que celui des coréens, moins irrégulier que celui japonais, mais beaucoup plus doux et léger, presque fin.
Du mandarin ?
Je la voyait jouer avec un élastique. Ne me regardant pas, j’en profitait pour l’admirer. Je remarquait qu’elle n’était pas matte, mais plutôt blanche de peau... Difficile de savoir de quel pays elle venait : les Chinois, les Thaïlandais et les Indous sont plutôt bronzés par rapport aux japonais et aux coréen... Mais ses cheveux noires, plutôt lisses étaient typique de ses pays. J’étais envahit de curiosité, et ne pu m’empêcher à me risquer de la questionner. Je pris quelques secondes pour traduire mentalement mes mots.

- Tu n’est pas Japonaise, me trompe ?

Mon accent affreux résonna dans ma tête. Je ne m’en était pas rendu compte avant, ou bien était-ce le fait que je pense à sa qui me fit en prendre conscience, mais mon japonais était à la limite du mauvais. Elle releva la tête, et j’attendais, légèrement impatient de sa réponse. Le fait de ne pas être le seul immigré, me rendait moins nerveux.

- J’ai les moyens d’y parvenir, je n’ai plus qu’à faire mes preuves et hop !
-Alors à toi de jouer!

Ce "blondinet" avait un accent... marqué. Oui, très marqué. Un instant Yun fut rassurée, elle n'était pas la seule. L'élastique qu'elle avait entre les mains lui parut de trop, et elle tarda pas à relever ses cheveux en une simple queue de cheval. Si elle s'aventurait dans la fournaise extérieure, autant faire en sorte de ne pas souffrir plus de la chaleur. Déjà qu'elle ne la supportait pas... Elle avait donc dévié son regard sur le sol un instant, mais sentit celui du jeune homme sur sa petite personne. Ses joues prirent une teinte légèrement rosée. Décidément elle ne s'habituerait jamais aux regards sur elle... Alors qu'elle allait lui demander s'il était du coin, il la devança. Elle rit et répondit avec un sourire.

-Non, je suis chinoise. Et je suppose que toi non plus?

Question sûrement inutile mais elle voulait en être absolument sûre. Peau bronzée, cheveux plutôt clairs, tout comme ses yeux pourtant bridés. Dur dur de savoir de quelle origine il pouvait être. Un parent occidental et l'autre asiatique? Possible. Enfin, elle ne tarderait pas à avoir la réponse, inutile de se torturer les méninges. Ses mains étaient... libres. Sensation que Yun détestait horriblement. Elle ne tarda donc pas à sortir son paquet de cigarettes et à en prendre une. Elle en proposa au passage une au jeune homme.

-Il y a énormément de monde ici et ça fait pas longtemps que je suis là, pourtant il ne me semble pas t'avoir déjà vu ici. T'es nouveau? Enfin, moi c'est Yun, première année en section langues.

Yun savait que lorsqu'on arrive dans un endroit nouveau, les gens demande souvent les mêmes choses. Autant donner les infos de bases directement et avoir la paix après.

- Non, je suis chinoise. Et je suppose que toi non plus?
- Effectivement... Je viens d’immigré au pays, je suis Sud-Coréen !

Raaah vous ne pouvez pas savoir le bien que cela vous fait quand on peu crier haut et fort nos origines ! Ce n’était pas comme si être étranger devrait rester caché, mais le fait d’en parler me donnait la sensation que je n’étais pas obligé d’oublier ma vie passé, et encore moins prendre un nouveau départ.
Mon attention fut attiré par les gestes de la demoiselle. Le fait qu’elle ce soit attaché les cheveux lui dégageait agréablement le visage, et lui donnait un air plus accessible. Elle semblait « pure » et gentille... Pas vraiment le genre de fille que je fréquentais habituellement. A vrais dire, je préférais le genre rebelle et indépendante. Il m’était moins difficile de jeter ce genre de fille, sans avoir à faire des manières...
Elle sortit un paquet de sa poche, et je fus surpris d’apprendre ce que c’était. Elle fumait ?! Non pas qu’elle n’en avait pas le droit, mais toute l’image que je me faisais d’elle tomba en morceau. Enfin, j’en faisais certainement toute une montagne, mais elle n’était pas le genre à toucher au tabac (du moins au premiers abords). Comme on dit, l’habit ne fait pas le moine... J’avais visiblement encore du mal avec cette citation. Après m’en avoir proposé, je lui en pris une en la remerciant. Même si ce devait être la vingtième cigarette que je consumait depuis ce matin, je la trouvait bienvenue.

- Il y a énormément de monde ici et ça fait pas longtemps que je suis là, pourtant il ne me semble pas t'avoir déjà vu ici. T'es nouveau? Enfin, moi c'est Yun, première année en section langues.

Je souriais furtivement. Bien sur qu’elle ne m’avait jamais vu ici, sinon, elle ce serait souvenu de moi !

- Eh bien enchanté, Yun. Moi je suis Brad Pi....

J’attendis quelques secondes... Avant de me reprendre. J’avais la fâcheuse habitude de faire des plaisanteries ignobles, pour faire fuir les gens... En fait, les filles n’aiment pas les vantards lourds qui n’on aucuns sens de l’humour. Et je prenais un malin plaisir à jouer les « cons » pour ne pas avoir de casses pieds dans les pattes. Sauf que là, je n’avais pas affaire avec une de ses filles collantes...

- Hum... Moi je suis Ha Jin, section art. Enfin, je suppose que tu l’avait deviné... Et oui, je suis nouveau ici, cela ne fait que quelques minutes que j’ai posé le pied dans l’établissement.

Je comblait ma légère gêne en sortant mon briquet, et en le portant à ma cigarette. Heureusement, je m’arrêtais à quelques centimètres avant de l’allumer.

- Aller dehors serait peu être mieux pour fumer, non ?

Nous nous dirigeâmes vers l’extérieur, où la chaleur nous envahirent. Je soupirais... Après avoir fait tout ce trajet sous le soleil tapant, j’étais épuisé, et j’avais chaud. Je n’avais pas envie de devenir une merguez ambulante, alors j’attirais avec moi la jeune fille pour pouvoir ce réfugier à l’ombre, derrière les arbres en fleur.
Ici, la chaleur était plus fraiche, et moins contraignante. Je m’allumais alors la clope, et prêta mon briquet à Yun.

- Pourquoi t’es venue au Japon ?

Avec Yun, mieux vaut ne pas se fier aux apparences. Au premier coup d'oeil la demoiselle à tout d'une petite sainte respectant des valeurs strictes. Et bien non, loin d'elle un tel comportement! Elle s'ennuierait à mourir... La vie lui parait déjà assez morne et monotone comme ça, pas besoin d'en rajouter. Le jeune homme prit une cigarette et se présenta... sous le nom de Brad Pitt dans un premier temps. Il n'avait pas fini sa phrase mais Yun n'était pas si idiote que ça. Elle ne put retenir un rire.

-Alors moi je suis Kate Moss dans ce cas là.

Yun n'avait rien à voir avec cette mannequin. Elle était petite, sans formes et surtout chinoise. Enfin, le sois disant Brad Pitt ne tarda pas à dévoiler sa véritable identité. Avec son appareil photo, il y avait de grandes chances qu'il soit en section art, en effet. Yun ne releva pas, mais nota bien le fait qu'il était nouveau.

-Tu as de la chance d'arriver au moment où le hall n'est pas bondé. Crois moi c'est... intimidant.

Elle se rappelait encore combien elle avait été impressionnée de voir tous ces étudiant tenir entre 4 murs. Lorsque Ha Jin allait allumer sa clope en plein milieu du hall Yun resta un instant de marbre le dévisageant. S'il voulait déclencher l'alarme incendie, c'était encore le meilleur moyen. Mais heureusement il s'arrêta et proposa à la petite chinoise de sortir pour fumer. Bien sûr elle accepta et ils ne tardèrent pas à quitter le hall. Yun regretta amèrement la fraicheur de Beijing... Heureusement, a l'ombre la chaleur était plus supportable. Ha Jin alluma sa cigarette puis prêta son briquet à Yun, lui demandant pourquoi elle était venue au Japon. Longue histoire...

-C'est la guerre avec mes parents. Il faut absolument que je reprenne l'entreprise familiale mais personnellement je n'en ai rien à faire et ça me ferait plus chier qu'autre chose. Vu que je ne les supporte plus j'ai préféré venir étudier au Japon. J'en avais envie depuis un moment alors comme ça tout est régler, et au moins je peux faire ce que je veux de mon avenir. On peut dire que c'est mon sale caractère qui m'a amené ici.

Chiante et déterminée, ses amis la connaissait bien sous ce jour. Si elle avait été bien docile il est clair qu'elle serait encore à Beijing à l'heure qu'il est. Elle sourit et tira sur sa cigarette avant de retourner la question à Ha Jin.

C’était une bonne petite... Le sens de l’humour faisait partit de son vocabulaire. Elle commença à me compter son histoire, que j’écoutais attentivement, surtout pour essayer de ne perdre aucune goûte de son japonais que je n’avais pas encore totalement cerné.

- C'est la guerre avec mes parents. Il faut absolument que je reprenne l'entreprise familiale mais personnellement je n'en ai rien à faire et ça me ferait plus chier qu'autre chose. Vu que je ne les supporte plus j'ai préféré venir étudier au Japon. J'en avais envie depuis un moment alors comme ça tout est régler, et au moins je peux faire ce que je veux de mon avenir. On peut dire que c'est mon sale caractère qui m'a amené ici.

Décidément, elle n’était vraiment pas comme elle pourrait le laisser paraître aux premiers abords. Mais son côté de rébellion lui donnait du charme. Elle me retourna la question, et je ne pu me résoudre à dire la vérité.

- Hum... Moi ? Je suis venu ici pour la photo... Comme tu as pu l’entendre, je compte devenir un des meilleurs, et on ma conseillé cette école...

Balivernes, si j’avais eu le choix, je serais resté en Corée ! Que je sois tombé sur cette université était complètement un hasard, le fait qu’elle soit à moins d’une heure de marche de l’appart de mes parents ma tout de même aidé. De toute façon, avec ou sans les études je serais devenu photographe.
Je ne savais pas ce qu’il m’avait pris de raconter des mensonges... En temps normal, je dramatise au possible pour que la vérité donne l’impression de le pas l’être. Mais le fait qu’elle soit honnête m’a déstabilisé... Ou plus précisément, c’est son histoire qui ma poussé à mentir. J’aurais tout donné pour pouvoir garder notre petite vie en Corée, mais le licenciement de mon père nous à beaucoup affecté. Je n’allais même plus au lycée, pour pouvoir travailler ci et là afin de pouvoir nourrir la famille, et mon frère ne manquait pas à en faire autant. J’ai tout fait pour rester là bas avec Lin Soon, mais mon père c’est retrouvé muté dans une usine de dentifrice au Japon... J’aurais pu les laisser partir, mais j’étais le deuxième pilier de la maison, je me devais de compléter les besoins de la famille, alors je suis venu ici. Encore maintenant, je travailles en dehors des cours pour rembourser les frais d’études à mes parents, et pouvoir me payer une chambre d’étudiant.
Alors qu’elle, elle avait un travail déjà promis, et certainement une vie aisé. Si je lui avais dit la vérité, aurait-elle eu pitié de moi ? Je n’avais pas envie que les gens compatissent.
Je tirais une latte nerveusement en me remettant les idées en place.
C’était vraiment égoïste de ma part de ne pas imaginer ce que la jeune fille avait bien pu endurer, au point de vouloir fuir. Mais en aillant vécu toute ma vie en prenant n’importe quels petits boulots pour que ma sœur puisse manger à sa faim, il m’était difficile de comprendre le fait de vouloir fuir une vie sans soucis d’argent. Bien que, je n’en ai jamais été malheureux, et que j’ai toujours adoré ma vie, le fait d’avoir été obligé de quitter Lin Soon ma beaucoup affecté... Au point que la vue que je portais sur l’argent ai lui aussi changé.

Je finis par m’asseoir par terre, au pied de l’arbre en faisant signe à Yun de faire de même. J’étais conscient qu’elle n’avait pas pu déceler mon mensonge, j’étais doué... On ne peut pas vraiment dire que ce soit un don, c’est juste une question d’entrainement. C’est comme manger un piment fort, en prétendant qu’il est doux. Suffit juste de tout garder à l’intérieure. Mais on n’arrive jamais à s’y faire, du moins, pas moi. Quand je ment, j’ai comme la conscience qui pèze, comme une impression de ne pas avoir assez mangé de gâteau. On ne peu pas mentir sans effets secondaires. Mais je n’étais pas encore décidé à lâcher la vérité comme sa. Et puis, ne dit-t-on pas que les fille préfèrent les garçons mystérieux ?

Après qu’elle ce soit assis, et que j’eus terminé la cigarette, je m’appuyais dos à l’arbre, silencieux. C’était assez rare chez moi de ne rien dire. J’étais partagé entre l’idée que ce soit ma frustration face à mon mensonge, ou bien elle qui m’intimidait qui me fit garder le silence.
Il est vrais que je n’avais pas rencontré de fille comme elle depuis bien longtemps. Malgré son côté honnête, elle restait mystérieuse. La différence entre son apparence à sa façon d’être était intéressante...

Mon regard fut attiré par son épaule droite. Quelque chose y bougeait. Je plissait légèrement les yeux pour mieux y voir.

- Euh... t’as une drôle de bestiole sur ton T-shirt...

Je pointait du doigt l’endroit ou l’insecte était posé, la tête légèrement plus vers elle pour ne pas quitter la bête des yeux.

- Hum... Moi ? Je suis venu ici pour la photo... Comme tu as pu l’entendre, je compte devenir un des meilleurs, et on ma conseillé cette école...

Yun hocha simplement la tête, ne sachant pas vraiment quoi relever. Elle avait toujours vécu dans la facilité, loin des soucis financiers et tout ce qui y était lié. La moindre chose qu'elle désirait, aussi impromptue soit-elle, elle pouvait l'acquérir sans problèmes. Elle avait donc grandi dans une monotonie pesante. A l'adolescence, toute cette simplicité devait absurde et lassante. C'est pourquoi lorsque ses parents ont voulu qu'elle fasse des études pour reprendre leur entreprise elle s'y était opposé. Suivre un parcours tout tracé est une fois encore beaucoup trop facile. Elle n'avait plus envie de suivre les schémas qui lui étaient destinés mais de se construire elle-même un avenir. Trop de confort tue le confort, un peu plus de sobriété dans une vie de luxe pour Yun c'est une vraie bouffée d'air.

Ha Jin finit sa cigarette et s'assit au pied de l'arbre. Il s'adossa contre et fit signe à Yun de faire de même, ce qu'elle ne manqua pas de faire, ayant elle aussi finit de fumer. Elle s'assit de sorte à ce que sa robe ne dévoile pas trop son corps. Un silence régnait entre les jeunes gens, une certaine interrogation turlupinant la petite chinoise. Après avoir répondu, Ha Jin avait gardé le silence, l'air nostalgique. Yun avait aisément deviné que le bas fond de cette histoire n'avait pas été révélé et resterait probablement tu. Mais curieuse comme elle était, les questions sans réponses fusaient dans son esprit. Elle était cependant trop polie pour demander quoi que ce soit au jeune homme à côté d'elle. Un peu perdue dans ses pensées, c'est lui qui brisa le silence qui s'était installé.

- Euh... t’as une drôle de bestiole sur ton T-shirt...

Yun tourna la tête un peu surprise, et baissa les yeux sur ce que désignait le doigt de Ha Jin. Un insecte. La petite chinoise fit des gros yeux, retenant un cri. Si il y avait bien une chose qu'elle insupportait, c'était bien les insectes. Moche et inutile selon elle.

-Répugnant... Maugréa-t-elle en virant la bestiole de la bretelle de sa robe.

En levant les yeux, elle remarqua le visage de Ha Jin près du sien... Très près. Gênée, elle se redressa, rougissant légèrement. Physiquement, elle ne pouvait pas nier qu'il était attirant. Il est bien connu que les filles aiment bien le petits côté mystérieux qu'a la gente masculine, et la petit chinoise ne dérogeait pas à la règle. Le Sud-coréen avait bien sûr cet aspect dans sa personnalité...

-Désolée si cette bête te passionnait tant, mais j'ai horreur des insectes...

- Désolée si cette bête te passionnait tant, mais j'ai horreur des insectes...

J'adore les insectes... ils sont petits, sans états d'âme et peuvent voir le monde sous un autre angle. N'avez vous jamais imaginé que vous étiez minuscule et que vous vous gambadiez dans votre jardin en cherchant un beau trésors dans le terrier des fourmis ? Non ? Bon... même si je suis le seul à encore aimer rêver de ses choses là, cela n'enlève rien à leurs charmes. Par exemple : Ne trouvez-vous pas que les chenilles sont magiques ? Elle ne vivent pas longtemps, mais elles ont la capacité de ce transformer en quelque chose de féérique ! Et les mouches... Chiantes, certes, mais tellement attractives ! On peu passer des heures à essayer de toutes les attraper. Quand aux scorpions, on peu toujours essayer de les écraser, ou même de les asperger d'insecticide, ils ne crèvent jamais. Et il y en a encore des centaines de milliers comme eux : les cloportes, les sauterelles, les gendarmes, les coccinelles, les vers de terre, les milles pattes...
Mais... je comprends tout de même la répugnance que certaines personnes peuvent éprouver pour ses petites choses... Et même si je suis fasciné par certains d'entre eux, j'ai quand même la phobie des araignées et les pince-oreilles ! Raaaah ils ne devraient même pas exister si le monde était parfait ! Une fois, j'ai du aller chez les voisins pour prendre ma douche, parce qu'une araignée de deux centimètre arpentait le sol de la baignoire. Et quand on me dit que les ptites bêtes ne mangent pas les grosses, je réponds :J’préfaire pas tenter, on ne sais jamais...
Fin bref... Tout ça pour dire que j'aime les insectes, mais que je ne les aimes pas en même temps... (xD paragraphe qui ne sert strictement à rien !)
Revenons donc à nos moutons :

Elle vira la petite chose de son épaule avec dégoût, et je me précipita pour la rattraper afin de pouvoir l’identifier. C’était un vert à soie. Je m’amusais à le caresser : Cette petite chenille blanche, fascinante et super douce a toujours été un de mes insecte préféré ! Pour empêcher qu’elle risque une fois de plus d’être éjecté d’une certaine épaule (je jetais un regard à Yun), il fallait que je la mette à l’abris. Je me levais et la déposa dans petit trou un peu plus loin en lui faisant signe de partir avec les mains. Mais quelque chose d’autre bougea juste à côté... Encore une amie chenille ? Je ne tarda pas à le savoir : Une énorme araignée sauteuse s’empara de Momo (le nom que j’avais donné à la chenille) et l’enroula dans sa toile gluante en moins de deux.

- Haaaaannaaannn !!!! Momo !!

Même s’il était mort, il fallait que je le venge ! Je pris une pierre et la lança sur la grosse méchante araignée. C'est seulement à la suite de plusieurs tentatives, que je réussissais enfin à l’écraser... Pauvre Momo... Après prié pour lui, je jetais une petite motte de terre sur lui pour l’enterrer puis retourna m’asseoir près de Yun, tête basse.

Quelques secondes plus tard, je relevais les yeux, et découvrit que Yun avait un teint rosé. Je me demandais si elle m’avait entendu, avec une pointe de honte. Sans y avoir réfléchit je m’étais laissé entrainé par les évènements (c’est le moins que l’on puisse dire xD). Mais je me rappela qu’un peu plus tôt, mon visage avait demeuré près du sien, et en déduit que ce devait en être la raison. Être tout près des gens ne me gênait pas, j'avais été habitué de la sorte. Et il arrivait parfois que sa devienne même impolie. Je mis ma main sur mes lèvres, en retenant une irrésistible envie de rigoler. Il était tellement facile de la faire rougir que sa en devenait mignon. Elle me regarda avec un air presque interrogateur et je ne pus pas m'empêcher de rire plus longtemps.

- Pfff... !!! T’es toute rouge !

Je me tenais le ventre comme pour exagérer ma plaisanterie, tout en guettant sa réaction.

[IRL : Toute une histoire d’insecte xD]

A peine la petite chinoise avait-elle enlever la bestiole de son épaule que Ha Jin s'était déjà précipité dessus pour la rattrapée. Il paraissait vraiment fasciné par cet insecte, et le caressait à présent. Yun était effarée par un tel comportement envers ces erreurs de la nature selon elle. M'enfin, chacun ses goûts et elle ne dit rien, se contentant de garder ses réflexions pour elle. D'autant plus que le petit manège de Ha Jin était assez amusant. Il semblait se méfier des réactions de Yun et alla mettre sa larve en sécurité. Manque de chance: cette fois-ci son pire ennemi ne fut pas Yun mais une araignée tout aussi répugnante. La larve ne fit pas long feu... et l'araignée non plus: Ha Jin s'acharnait à la renvoyer en enfers avec une pierre. Yun souriait, se retenant de rire. D'autant plus que le nom qu'il avait donné à sa larve était à hurler de rire.

Tout cela était bien beau, mais ses joues encore rosées la ramenèrent au sérieux. Elle avait été élevée dans des valeurs assez strictes et autant dire que les contacts rapprochés avec les gens avait été plutôt proscrits de son éducation. Cela expliquait donc sa réaction quand au fait qu'un instant son visage avait été proche de celui du jeune homme. D'ailleurs ce dernier avait un main sur la bouche, et Yun ne sut pas vraiment pourquoi il faisait ça. C'est pourquoi elle lui lança un regard interrogateur. Ha Jin piqua alors un fou rire.

- Pfff... !!! T’es toute rouge !

Yun esquissa un sourire, bien qu'elle fut encore plus gêné. Elle baissa les yeux sur ses mains posées sur ses jambes. Il est vrai qu'il était stupide de rougir pour si peu, mais c'était dans sa nature et elle n'y pouvait strictement rien.

-Je m'en passerai bien...

Un courant d'air passa alors, apportant un peu de fraicheur dans cette chaleur pesante. Yun releva la tête pour un profiter un peu, rêvassant de quelque peu. Du froid, elle en mourrait d'envie.

-Une glace ça te tente?

- Je m’en passerai bien...

A vrais dire, j’étais surement autant gêné qu’elle. Ce n’était pas dans mes habitudes de fréquenter des jeunes femmes timides et mes réactions exagérées cachaient en réalité un certains malaise. Seulement il était hors de question de faire paraître cette faiblesse : Se serait un comble que le grand Dom Juan soit mal à l’aise devant une femme !
Une brise pleine de fraicheur s’empara du moment. La jeune chinoise releva la tête pour en profiter. J’attendais le bon moment pour dire quelque chose, mais elle me devança.

- Une glace ça te tente ?

Il est vrais que Yun n’avait pas l’air de supporter la chaleur, ce qui pourrait paraître étonnant étant donné que dans son pays d’origine et à cette période de l’année, il fait une chaleur étouffante et humide.
Personnellement, ce n’est pas le superflu de soleil qui me gênerait. Au contraire, j’attendais avec impatiente que l’été arrive. Il n’est pas dispensable de vous en donner la raison, vous devez certainement vous en douter.
Une glace ? Bien sur que j’en voulais une ! Mais était-il convenable d’y aller avec quelqu’un que je connaissais à peine ? En fait, ce qui me dérangeais le plus, c’était le fait inhabituel d’y aller sans arrières pensées... Malheureusement, la gourmandise était plus forte que tout. C’est en bondissant sur mes pieds que j’acceptais après ce faible moment d’hésitation :

- Et comment ! On va en ville ?!

Je lui tendais la main pour l’aider à ce relever, pris mon sac et l’entraina à la sortit du Bahu en direction de la grande rue commerciale.

[IRL : désolé, c’est difficile un dernier RP xD j’au pas d’inspi T_T... Dis moi le par MP si t’avais une autre idée quand à l’endroit où acheter la glace, j’éditerais. Sinan on fais la suite dans la grande rue commerciale ?]

Oui, en Chine il fait chaud. Mais Yun avait prit l'habitude d'essayer d'être constamment au frai pendant les périodes de fortes chaleurs. Voilà pourquoi quand elle se retrouvait au soleil il lui était difficile de supporter la chaleur. Autant dire que pour elle, le bronzage est à proscrire de toute activité durant l'été. Ha Jin semblait enchanté par la proposition de la petite chinoise, et ne tarda pas à se relever en moins de deux. Il lui proposa d'aller en ville, pourquoi pas. C'était même logique... Aux alentours de l'université Yun ne voyait pas vraiment où ils pourraient acheter des glaces. Elle accepta donc, tout en saisissant la main que lui tendait le jeune homme pour l'aider à se relever. Très aimable de sa part. Elle récupéra ses affaires et se laissa entrainer par Ha Jin vers la sortie de l'université. Il était entreprenant, c'était le cas de le dire et Yun ne put retenir un rire.

-Gourmand va! Lui lança-t-elle avec un sourire moqueur.

Un grand gamin, comme beaucoup parmi la gente masculine. Rien de bien étonnant ou de surprenant; Yun était habituée. La plupart de ses amis de Beijing étaient comme ça, plus ou moins sérieux cela dépendait de la personne. Les deux étudiants se dirigeaient maintenant vers la ville, plus précisément vers la grande rue commerciale. Yun avait eut l'occasion d'y passer. Il y avait toujours un monde fou, quelques animations par-ci par-là, des stands culinaires, et surtout tout un tas de boutiques en tout genre. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'ils trouveraient forcément leur bonheur là-bas.

[Sujet terminé, suite dans la grande rue commerciale]