Karl est d’un naturel calme et posé bien qu’il lui arrive souvent d’être un sacré comique. Il aime la plaisanterie et n’hésite pas à raconter des blagues pour détendre l’atmosphère même si son humour est très lourd. Il est en réaction contre l’ordre établi depuis qu’il a été transféré à l’université à cause de ses parents qui le jugeaient « dérangeant ». En effet, Karl n’était pas le bienvenu dans une famille où la morale et la piété étaient les maîtres mots. Néanmoins son éducation carrée lui a laissé quelques stigmates, il est quelqu’un de très organisé, même s’il ne s’en rend pas toujours compte, il déteste le retard et cherche toujours à discuter, débattre avec ceux qui le veulent bien. D’un tempérament agréable, Karl est lunatique, il peut virer d’une gentillesse extrême à une colère noire suite à ce qui serait pour la plupart des gens, des détails. Ces sautes d’humeurs ne durent jamais bien longtemps et il parvient toujours à retrouver le juste milieu. Au niveau de son caractère pur, il sait dire non quand il le faut bien que souvent il ne parvienne pas à refuser sur le long terme ou si l’interlocuteur insiste avec véhémence.

En outre, Karl est quelqu’un qui ne se révèle pas être un mauvais bougre mais il est quelqu’un qui ne se rend pas compte de la chance qu’il a d’intégrer une école aussi prestigieuse et ne voit que par ses entorses au règlement…

Karl n'a pas un physique hors-norme, il a les cheveux couleur châtains foncés, qui lui arrivent jusqu'aux épaules ainsi qu'une mèche devant l’œil gauche. Il a le front haut, ce qui, d'après les croyances populaires, est signe d'intelligence - si c'est vrai, ce n'est pas avec Karl que l'on le saura... -, les sourcils sont étonnamment noirs, ce qui amène parfois les gens à penser que sa couleur est artificielle, alors qu'en vérité celle-ci est purement naturelle. Ses yeux sont couleur vert avec une teinte de gris, ce qui rend le regard perçant et en même temps confère à Karl un air mystérieux. L'arcade droite est ornée d'un petit piercing en argent en forme d'étoile. Quant au nez, il est fin et un peu plus allongé que la moyenne, mais cela ne constitue pas pour autant une engeance sur son visage. Les lèvres sont un peu rentrées, résultat d'un tic de Karl consistant à toujours retrousser ses lèvres lorsqu'il réfléchit ou en cas de stress. A part cela, sa constitution n'est pas enviable même s'il n'est pas un gringalet pour autant, il se cantonne à faire suffisamment de sport pour avoir une bonne santé, développer sa masse musculaire ne l'intéresse strictement en rien. Sur les hanches sont dessinés deux lettres grecques : alpha et oméga. D'une part Karl trouve que cela rend un effet esthétique non négligeable et d'autre part, il confère une certaine importance à la symbolique de ces deux signes qui représentent le commencement et la fin de toute chose.

Karl est né en Allemagne, à Zurich dans une famille noble, prisonnière de son rang. Depuis son plus jeune âge, il fut cantonné dans une morale qui, poussée à l’extrême, devint une véritable prison dorée. Le 25 mars au matin naissait donc Karl, un nouveau-né qui semblait destiné à porter à son tour la lourde épée de Damoclès qui pesait sur tous ceux qui n’étaient pas morts du cancer dans cette famille dérangée. Il ne fallait jamais commettre d’exactions, hausser le ton, se montrer impertinent. En d’autres termes il fallait agir autant que possible de manière irréprochable tant face à d’autres personnes de son rang qu’à de simples paysans venus tout droit de leur ferme dans les montagnes avec leurs vaches et leurs brebis. Ce dont ne se rendait pas compte – et a forceriori ces « nobles » - était qu’ils étaient la risée de tous ceux qu’ils côtoyaient : à vouloir être parfaits, ils se dénaturaient et ressemblaient plus à des pantins qu’autre chose. Un jour où Karl devait se rendre en cours dans un des meilleurs établissements de la ville (sa condition le lui permettant, bien sûr), il croisa dans la rue une bande de jeunes qui étaient venus visiter quelques jours auparavant les lieux. D’un « naturel » poli et sociable, Karl décida d’engager la conversation puisque ceux-ci l’avaient salué avec entrain.

La conversation se faisant, les braves gens lui dévoilèrent l’horrible vérité : bien que respecté par ses capacités intellectuelles et son comportement modèle, il « en faisait trop » pour citer ceux qui le connaissaient lui ou bien ceux de son groupe. Habitué à ce que les choses soient « plates » et jamais « mises en relief » donc discutées, pour reprendre des expressions habituelles dans le cercle familial, Karl ne pût s’ôter cette idée de la tête. La dite journée terminée il rentra chez lui et demanda à ses parents s’ils pensaient eux-aussi qu’ils pouvaient être la risée de toute la ville voire du pays entier. Indignés, ils lui répondirent que si l’on se moque d’eux, c’est que l’on ne comprend pas l’importance de la morale. Cette réponse illogique par définition vint s’ajouter aux doutes que se forgeait Karl quant à la « bonne » vie de famille dans laquelle il était plongé. Il aurait été hors de question de poser la question à son père, celui-ci l’aurait renvoyé dans sa chambre et aurait ensuite essayé par tous les moyens d’éviter la conversation. Karl était donc seul avec ses doutes, et ce n’était que le début.
Personne n’ayant plus entamé le sujet, Karl en vint à mettre cette idée dans le coin de sa tête et à n’y plus penser. C’est l’année suivante que se déclencha la scission entre Karl et son passé. Alors qu’il était toujours le premier élève de sa classe, il se retrouva sur le banc : le professeur avait demandé à la classe de débattre sur les rapports entre la structure familiale et le rapport à la société. Chaque élève donnant un avis différent, Karl ne sut se prononcer. En effet, il avait été habitué toute sa vie à réciter l’avis de gens qu’ils considéraient comme « supérieurs » et qui « avaient toujours raison ». Ce qui s’est passé ensuite n’est pas très important, ce qui l’est est que le professeur demanda à son élève s’il voulait bien aller prendre un verre avec lui après la journée de cours. Karl accepta volontiers et ne se douta pas de ce qu’il pouvait se passer. Les études finies pour aujourd’hui, ils s’étaient donné rendez-vous devant leur bar favori : The Clouds. Chacun prit place et le professeur demanda, sur un ton prompt à la discussion comment cela se faisait-il que Karl ne réfléchissait par lui-même. Homme de confiance, Karl lui dévoila la triste vérité : il n’avait jamais appris à réfléchir et ne se doutait même pas que l’on pût penser un jour, peut-être ne connaissait-il même pas la définition propre du mot et la confondait avec celle du terme « répéter ».

Ayant terminé les cours tôt, ils purent parler pendant deux heures environ. Ce laps de temps se trouva être déterminant pour l’évolution de Karl et de son esprit. Il était devenu en très peu de temps un homme qui pensait par lui-même. Le mauvais point est que ce retournement de situation l’avait certes poussé à entrer en réaction contre la morale cancérigène de sa famille, mais d’autre part il nourrissait désormais l’envie de se mêler à tous ces « délinquants » comme les appelaient ses parents, ces jeunes qui traînent les rues le soir et qui fument et boivent pour oublier le monde dans lequel ils vivent… Au départ Karl commença à rentrer de plus en plus tard, de cinq minutes on passa à une heure, et parfois il ne rentrait qu’au petit matin. Il se débrouillait toujours pour que ses parents ne le découvrent pas, mais comme toute chose a une fin, ils finirent par le découvrir. Un jour où son père avait du mal à dormir, il descendit se faire une tisane et vit la porte d’entrée s’ouvrir d’elle-même et aperçut Karl qui entrait silencieusement au beau milieu de la nuit alors qu’il aurait dû être dans son lit à dormir depuis un bon moment. Son père, pris de consternation, ne parvint même pas à le disputer, il ne savait même pas comment que l’on faisait… Karl saisit l’occasion et commit soit la plus grande erreur de sa vie, soit un acte salvateur : il annonça à son père qu’il voulait fuir au plus vite cet asile d’aliénés qui obéissent à des règles qu’ils ne sont pas capables de comprendre, et que d’ici quelques jours ils n’entendraient plus parler de lui. Sur ce, il monta se coucher sans dire bonne nuit à son paternel. Celui-ci, professeur d’université se mit en relation avec les meilleures et plus strictes écoles du monde entier afin d’y envoyer le rejeton rebelle. A force de coups de fils, de documentation, il tomba enfin sur l’école de Konoha au Japon, séduit par le site internet, il décida sur un coup de tête d’y envoyer Karl. Sa femme ne s’y opposa pas, bien entendu, elle considérait aussi que la première personne qui formulait un avis avait nécessairement raison…

Bien sûr, ils n’allaient pas en parler à Karl, si celui-ci s’étaient moqués d’eux en rentrant à des heures impossibles sans jamais leur divulguer les raisons de ces virées nocturnes, ils allaient l’envoyer sans lui demander son avis quelque part où, ils l’espéraient, il serait remis dans le droit chemin. Quatre jours donc après cette confrontation entre père et fils, Karl reçut une lettre dans une enveloppe qui ne ressemblait en rien à celles qu’il avait l’habitude de recevoir de la part de ses amis ou des écoles qu’il avait fréquenté alors. C’était la dite école de Konoha qui le sommait de se rendre au Japon afin de suivre les cours de son école. Au bas de la lettre figuraient les frais d’avion, d’inscription, etc… et sur le côté figurait un tampon : « PAYE ». C’était donc ainsi qu’il allait finir, envoyé sur une île dont il ne connaissait que le nom, coupé à la racine de ses amis, de ses habitudes, c’est-à-dire : tout. Il pensait que si ses parents étaient devenus assez tordus pour l’envoyer dans un lieu dont ils ne savaient rien eux non plus, il se pouvait très bien qu’il n’y ait aucun moyen de communication avec l’extérieur. Il est vrai que les sorties et les relations de Karl en avaient fait quelqu’un de très révolté, non pas contre la société elle-même mais bien contre sa famille et surtout ses parents. Il ne souhaitait pas leur disparition, mais il nourrissait une telle haine envers leur enclavement qu’il voulait partir le plus loin possible et couper le mal qu’ils représentaient à la racine.

N’ayant d’autre choix que d’obéir à nouveau, il se rendit à l’aéroport et arriva au Japon sans lieu où dormir ou autre. Heureusement pour lui, il maîtrisait bien l’anglais et il se trouva un petit travail dans un bar en tant que serveur, en échange de ses services il pouvait loger dans les appartements inhabités qui se trouvaient au-dessus. Ainsi commença la nouvelle vie de Karl au Japon, à l’université de Konoha à laquelle il se rendit en temps et en heure le jour de la rentrée…

Comme dit précédemment, la famille de Karl est la représentation typique d’une caste névrosée qui, recluse sur elle-même en vient à s’afficher au monde avec un comportement dont la morale est poussée à l’extrême. La plupart étant mort du cancer, sa famille ne compte plus que ses parents, deux cousins du côté maternel, le la sœur de son père et son grand-père. Karl n'est plus en contact avec aucun membre de sa famille si ce n'est sa mère qui lui envoie une lettre, ou deux... rarement.