Avez-vous déjà regardé la perfection à l'état pur ? La fixer dans les yeux jusqu'à en devenir dingue ? Jusqu'à ce jour, aucun remède à cela n'avait été trouvé, mais maintenant, le voilà : Shiki. Appelez-le comme vous voulez, looser, nul, raté, idiot, inutile, tout cela lui conviendrait. Regardez la perfection, et regardez ensuite Shiki, vous reconnaîtrez aussitôt une sensation inverse entre les deux. Le caractère de Shiki est le total contraire du mec sociable et gentil, puisque, il faut le dire : il a un caractère de m*rde. La première personnalité qu'on voit de lui pourrait se qualifier par un seul adjectif : l'égoïsme. Il est prêt à faire n'importe quoi pour qu'on s'intéresse à lui, et pour se faire remarquer. Il n'hésite pas à détruire tout ce qui se mettra en travers de son chemin, tout ça pour atteindre son objectif. Il ne pense qu'à lui, n'agit que pour lui, et n'a que pour ami et modèle lui-même. Il n'a aucune valeur de l'amitié et des liens, qu'ils piétine carrément. Il n'est pas foncièrement méchant -quoique- mais il n'a pas conscience de ce genre de choses. Cependant, il n'aime pas qu'on ait pitié de lui sur ce point, et il ne se pense pas triste parce qu'il ne connait rien sur les sentiments. Il se juge comme magnifique, pour ne pas dire parfait, et pense qu'il a déjà tout (parce que pour lui, tout, c'est avoir la force et la philosophie... enfin, la sienne du moins). Bien entendu, il ne laisse personne lui dicter sa conduite et il possède une arrogance à toute épreuve. C'est l'exemple même du "méchant" stupide qui rabaisse autrui et pense qu'il n'a aucunement besoin d'aide. Il refusera tout service, toute aide, tout conseil, venant de la part d'un autre. Cependant, derrière ce masque de sadisme, de méchanceté et de solitude, Shiki a une toute autre personnalité - plus adaptée à son corps chétif. Il peut se montrer sensible, attentif voire craintif, le plus souvent avec les personnes qui passent outre toutes ses "défenses" et lisent parfaitement dans son jeu. Ou bien, peut-être avez-vous eu de la chance et êtes-vous tombé sur un de ces jours où, faute de motivation et d'envie, il se contente de chercher de la compagnie, et un peu de paix ?

La vie est vraiment injuste au niveau du physique. Prenez Shiki par exemple, son physique est tout à fait convenable. Plus que ça, il pourrait être qualifié de bogoss, mais tout avis là-dessus revient aux filles, bien évidemment. C'est injuste parce que Shiki possède cette beauté dont il n'a pas besoin, tandis que d'autres se démènent à se préparer dans un unique but : être beaux. Chez lui, c'est nature...mais commençons par le commencement : le haut. Une belle tignasse noire ébène trône sur le haut de son crâne, et il serait presque impossible de faire une couleur aussi foncée. Sa coiffure, qui se limite bien évidemment à laisser ses cheveux tels qu'ils sont, lui donnent un air à la fois désordonné et insouciant. Certains trouvent que ça lui va bien, ce qu'il espère bien puisque de toute façon, jamais il ne se coiffera. Il possède un visage assez doux, doté d'une peau légèrement bronzé - qui lui donne un aspect assez sexy - dénuée de quelconques boutons. Passons maintenant à ses yeux : des petits yeux bleus, rieurs et moqueurs, voire sadiques, lorsqu'il manigance quelque chose. Il peut également faire preuve d'ingéniosité en manipulant les gens d'un simple regard triste, de ses -grands du coup- yeux bleus. Au niveau du nez, rien à signaler, mais pour la bouche, il faut savoir que ses dents sont telles des crocs, pointes, ce qui est assez bizarre pour un humain simple. Des oreilles et un cou à la bonne taille concluent notre visite du visage de Shiki. Passons désormais au corps : il est assez mince, sans l'être trop non plus : sa corpulence pourrait être qualifié de parfaite, si le mot parfait s'associerait au milieu. Ses bras sont assez fins de base, mais renforcés par les péripéties qui l'ont conduit ici, ce qui le dote de quelques muscles plus ou moins voyants, mais des mains tout de même assez fines. Son torse est, de la même façon, fin et possède quelques muscles visibles, tout comme c'est le cas du côté de ses jambes. Il mesure dans les un mètre soixante-dix pour environ cinquante-cinq kilos. En bref, la classe.

Tête pourrie, caractère pourrie, devinez la suite ? Histoire pourrie, évidemment, puisqu'elle est on-ne-peut-plus ennuyeuse. En réalité, elle est juste banale pour des gens aussi compliqués que vous, plutôt. Pourquoi aller chercher loin dans des péripéties lorsqu'on a la simplicité à portée de main ? En réalité, Shiki n'est qu'une simple personne qui demande à sortir du lot. Il est né dans une famille ni pauvre, ni riche, mais juste une famille normale. Quant à lui, c'était aussi un enfant normal. Ou presque.

Des pleurs et des cris résonnèrent dans la pièce. Un garçon en sang se jeta dans les bras de sa mère qui l'accueillit, inquiète. En face, un petit garçon avait l'air énervé. Ses poings étaient en sang, remplis de celui du garçon qu'il avait jadis battu, au point de le faire fuir. C'était Shiki, on pouvait même voir son nom sur l'étiquette associée à son tee-shirt. Il avait l'air énervé et semblait se contenir pour ne pas s'énerver, comme s'il luttait contre sa haine, qui semblait pourtant évidente en ce moment.

- Shiki, s'il te plaît, calme-t...
- Urusai, urusai, URUSAI !

Il était hors de lui. Saisissant tout ce qui lui venait sous la main, il les balança sur la dame, en face. C'était la gérante de la crèche maintenant devenu un terrain de combat. Son père arriva en face de lui, après avoir été appelé d'urgence et tenta de le calmer. La seule réponse qu'il put obtenir fut une caisse entière de jouets dans la figure. L'esquivant avec difficulté, il ordonna à tout le monde de sortir de la pièce. Une bonne minute plus tard, le calme était revenu. Shiki était calmé, dans les bras de son père, mais ce dernier était blessé. Lorsque le garçon le réalisa, et prit également conscience du mal qu'il avait fait, il ne put retenir ses larmes.

Mais maintenant, il était revenu ordinaire, juste un gars normal un peu plus fort que les autres. Il était normal parce qu'il n'était pas plus bourré de fric, et parce qu'il n'en manquait pas non plus. Il était normal parce qu'il n'était pas plus fort, et parce qu'il n'était pas plus faible. Il était normal parce qu'on le voyait comme un enfant normal, et non comme lui-même. Enfin, c'est toujours comme ça, les adultes. Shiki se fichait éperdument de tout cela : il était spécial, et il le savait. Il tenta diverses façons de se faire remarquer, en voulant s'attaquer à plus petit ou à plus grand, ou même avec les pires bêtises qu'on puisse tenter.

Cependant, il n'en pouvait plus, il n'arrivait jamais à se faire voir, à se faire remarquer, sauf lorsqu'il se faisait crier dessus par les professeurs. Mais un jour, ce fut la gloire, lorsqu'il réussit un de ses coups. Il s'en sortit indemne, et on le félicita. Partout où il allait, dans la rue ou non, il était respecté par les enfants de son quartier. Sa popularité était à son apogée, ce qui entraînait beaucoup de jalousies. Il était vu comme "celui qui osait faire ce que personne n'avait jamais fait", et ça lui plaisait.

Cependant, malgré tout cela, il ne se considérait pas comme quelqu'un d'important. Ce qu'il voulait, ce n'était pas la gloire, c'était se hisser dans les hautes instances de la société. Il voulait être parmi les meilleures, et il alla se renseigner auprès de ses amis. La réponse était la même, partout où il posait la question. "Bah, vas à Konoha !" et ils s'en allaient en riant, parce qu'un populaire cherchait davantage de gloire. Un soir, chez lui, le jeune garçon se décida à poser la question à ses parents, malgré sa fierté indiscutable.

« Ne, Otōsan, Okāsan, c'est quoi Konoha ? »

Ce fut sûrement l'une des seules fois où il avait osé parler à sa famille. C'était sans doute un exploit, ce que vous auriez approuvé si nous avions étudié d'un peu plus près leur relation. En réalité, Shiki était un garçon tellement violent et solitaire qu'il n'avait jamais osé demander de l'aide ou autre à sa famille ; que cela aille des devoirs jusqu'aux problèmes de discipline. Ses parents n'avaient jamais osé l'engueuler, et en échange, sa tenue était exemplaire chez lui. C'était comme un "pacte de non-agression" entre "clan".

Cependant, ce respect qu'il l'avait obtenu, il l'avait mérité. D'ailleurs, lorsqu'il apprit que les meilleurs étudiants du pays étaient souvent dans cette école, il avait insisté pour y aller. De toute façon, n'ayant pas tardé à se faire renvoyer de son précédent établissement, il arriva facilement à "convaincre " ses parents. Lesquels n'avaient pas trop le choix, mais heureusement pour le garçon, le directeur l'accepta en vue de ses notes excellentes - bien que son comportement soit souvent inacceptable.

Là, il a eu de la chance, le jeune Shiki. Maintenant, priez pour en avoir à votre tour, priez pour votre survie. "Le démon" est arrivé...

« Ma famille, j'en ai pas vraiment. Si je devrais parler de ma famille, ce serait vraiment pas en bien. S'ils ne font rien pour moi, s'ils ne sont pas de bons parents, c'est pas parce que c'est pas des mauvaises personnes. Ils ont peur de moi, de mes réactions et de mes agissements, ils ont peur de cette violence au fond de mon coeur. Même quand j'étais petit, ils s'opposaient rarement à moi, à mon grand malheur cependant. Je perdais totalement le contrôle et causais le malheur - chose qui est maintenant devenue distrayante. Mon père était courageux, il arrivait à me calmer, mais c'était rare. Ma mère se contentait de pleurer, et de me regarder faire, sans pouvoir réagir. Aujourd'hui, je n'en profite pas parce que je tiens à eux, même si je le cache. Je profite pas de leur peur parce que c'est ma famille, même s'ils se débarrasseraient de moi s'ils le pouvaient. Mais, cette façon d'agir me permet d'imaginer ce que c'est d'avoir une vraie famille, et me rapproche un peu plus de ce rêve, de ce quelque chose que je n'aurai jamais. Mais de toute façon, j'en ai pas... non, j'en ai plus besoin. »