Il n'y a pas si longtemps de cela, mon père était mort d'un accident de voiture, son coeur avait été profondément touché et le temps que les secours arrivent, il était déjà décédé... Le coupable avait fui sans demander son reste... Nous avions porté plainte sans succès. Sa disparition me faisait encore mal. D'autant plus que ma mère avait déjà trouvé un nouveau mari quelques mois après le décès de son conjoint. Je n'étais pas allé à leur mariage et j'avais aussi coupé les ponts avec ma famille... Mes tendres souvenirs d'enfance aux côtés de mon défunt géniteur remontaient à la surface, moments de joie, moments de tristesse. Mais qu'importe, je savais juste que je ne me sentais pas très bien... J'aurais souhaité qu'il reste un peu plus longtemps dans notre monde, cependant la vie est cruelle et ne nous fait pas toujours de beaux cadeaux. Peut-être que d'autres étaient heureux pendant que moi je pleurais en silence. Je crois bien que j'étais l'une des seules à déplorer sa mort, pourtant la vie continuait son cours et ce n'était pas encore la fin de mes études. Alors je m'efforçais de garder la tête haute, même si je m'accordais des pauses pour souffler et faire le vide dans ma tête comme aujourd'hui. Je marchais tranquillement dans les bois sous le soleil couchant, je ne prêtais aucune attention aux endroits où mes pieds se posaient, je me baladais au gré de mon âme, tandis que mon esprit était tiraillé de toute part par les douleurs souvenirs dont je me remémorais et plus j'y pensais, plus je sentais mon coeur se serrer dans ma poitrine et plus les larmes menaçaient de perler de mes yeux meurtris... Je commençais à ne plus voir correctement, mes iris étaient tellement embuées de sanglots que ma vision en devenait floue, je me mettais à tituber et à laisser présager que j'allais m'écrouler au sol sous peu... Néanmoins, c'est ce qui arriva, involontairement, je n'avais pas remarqué l'homme qui dormait tranquillement sur le sol et bien sûr, je trébuchais sur son corps... Il me fallut plusieurs minutes avant de me relever et d'essuyer mes pleurs pour me retourner vers cette personne et prononcer avec difficulté:
- Veui..veui...veuillez...m'ex...m'excu...m'excuser.... Mon...mon...sieur...
Ma respiration s'était accélérée et mon souffle était saccadé, non pas que cet individu m'effrayait, mais ma souffrance était telle que j'en suffoquais... Je dus faire un effort surhumain pour me relever et ne parlons même pas de m'essuyer, je ressentais un vide profond qui semblait déchirer lentement mon esprit endolori...