Amaya & Haiko Uchiwa@ Kaiki Niveau 2 - Belette et Cornichons.
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Fiche d'identité Pouvoir: RP en cours: | Sujet: _ Le fil du rasoir. [Pv Travis] Ven 30 Déc - 20:16 | |
| « Ici, maintenant, à la vie, à la mort. »
21h00. Toujours ce même ciel gris. Toujours ces mêmes bruits. Toujours ces mêmes visages fermés. Toujours ces mêmes habitudes. Carcasses traînantes, corps lancinants ; comment peuvent-ils encore errer dans ces rues sans lumière ? Se perdre dans des allées trop grandes pour un seul être. Se perdre dans les méandres des ruelles. Se perdre dans les yeux des femmes. Se perdre dans le bleu de l’absinthe. Mais toujours se perdre. C'est la fatigue. La lassitude des temps modernes. Boulot, métro, dodo, ainsi disent les européens. Les asiatiques ne sont en rien différents. Se tuer à la tâche. Etre le meilleur. Pour finir par craquer, exploser ses chaînes. Repartir de rien. Et encore se perdre. Il était perdu. Perdu dans le dédale de son propre esprit. Caché dans un recoin de sa psyché torturée. Toutes ces questions. Tous ces buts. Tous ces mensonges qui torturent, blessent et tuent. Peut-être en avait-il oublié son chemin. Oui, sûrement. Son trajet quotidien, piétiné par l'habitude, avait été oublié. Effacé. Sortir du travail, rentrer chez soi. Revenir à la maison, et n'avoir jamais personne pour vous accueillir « Welcome Home ». Comment peut-on rentrer quand l'on est chez soit nul part ? Ainsi, l'ambre, le bleu, et toutes les couleurs de l'alcool étaient devenues ses résidences. Accoudé au bar, toisant les quelques personnes présentes se demandant avec ironie combien d'entre elles étaient perdues ? Toutes, sûrement. Dans un soupir, il s'alluma une cigarette, dans un souffle, il ingéra son poison.
22h00. Les murmures lointains d'une télévision résonnaient dans la pièce, pauvre écran auquel personne ne prêtait attention, trop absorbés par leur verre, focalisés sur le liquide qui dansait. Et malgré le calme apparent, la tension était palpable. Comme une fausse note dans une symphonie. Tel le danger que personne ne voit. Un long serpent s'entortillant autour de votre cou. Suffocation. Quelque chose ne tournait pas rond, mais ceci, aucun être humain ne pouvait le sentir. Personne ne peut prévoir ce qu'il va se passer. Les augures n'existent plus dans la mélancolie de l'homme moderne. Les murmures se font plus fort, alors que le liquide se remet à danser, de plus en plus fort. Les hommes se taisent, laissant l'écran enfin s'exprimer. « Tokyo tremble ce soir, et ce depuis 20h ! Les autres villes alentours ne sont pour le moment que peu touchées, espérons que cela dure... »
L'Uchiwa avait négligemment redressé la tête, les séismes devenaient monnaie courante par ici.
23h00. Une monnaie trop courante pour s'en inquiéter. Il fixait l'horloge, alors que cette dernière affichait 23h00, pile. La télévision c'était éteinte de son propre chef. La lumière cliquetait doucement. Lumière, ténèbres. Ténèbres, lumière.
Et le cauchemar débuta.
En une secousse, il avait perdu l'équilibre, se raccrochant au bois du bar. Les verres tanguaient dangereusement, avant de finalement s'écraser au sol. Et la danse du liquide reprenait de plus belle. Etait-ce sa tête qui tournait, ou bien le sol s’effondrait-il réellement sous ses pieds ? Un cri. Un hurlement. Le bruit du bois qui craque, du verre qui explose, du sol et des murs qui se fissurent. Réveilles-toi. Tu sais quoi faire. La ville subissait le même sort que Tokyo. L'alcool laissait soudain place à l'adrénaline, et il fondit sous le bar, attrapant au passage le bras d'un mec à la tignasse bleue. S’abriter, c'est la seule chose qu'ils pouvaient alors faire. Un courant d'air. La porte c'était ouverte, certains sortaient.
- Restez dans le bar bande de c … !
Trop tard. Toujours ce même ciel gris. Toujours ces mêmes bruits. Le ciel gris au dessus d'une ville en proie au chaos, les cris d'horreurs, les pleurs. L'ambiance de la douleur.
S'étaient-ils perdus en plein cauchemar ? |
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