On était une semaine avant Noël, les guirlandes illuminaient les couloirs et les arbres de l'université, et les écharpes entouraient plus que jamais le cou des gens, mais n'empêchant pas la buée de sortir au dehors. La neige avait activé son pouvoir d'éteindre tous les bruits extérieurs et d'adoucir le sol de son blanc manteau. Ici, tout le monde attendaient, impatients, l'arrivée des vacances. Et pour ceux qui n'étaient déjà plus en partiels, ils parcouraient les rues et les boutiques de la ville pour leurs achats.
Namie qui, habituellement, ne participaient pas vraiment aux fêtes, attendait elle aussi celles de fin d'année avec un enthousiasme non feint. En effet, c'était une des rares occasions où elle et toute sa famille se réunissait pour passer plusieurs jours ensemble. Suivant les années, c'était un membre différent qui accueillait les autres. Namie avait ouvert son ancien appartement à sa famille 3 ans auparavant. Et chaque année, c'était des jours de grande joie pour chacun. Le logement grouillait alors de vie dans toutes les pièces, les enfants jouaient, les adultes riaient et trinquaient. Cela changeait Namie de ses journées taciturnes, et elle adorait ces moments. Tous étaient de magnifiques souvenirs.

Namie avait mis en place plusieurs affiches pour informer les élèves, mais aussi les profs, et tous ceux qui le voulaient, qu'elle proposait ses services de bibliothécaires pour aider à trouver des idées de cadeaux. Contrairement à son attente, elle reçut beaucoup de visites, allant des idées de livres à offrir, ou à des manuels artistiques à emprunter pour créer des objets faits-main. Namie était ravie. Mais aujourd'hui, personne ne venait, tous savaient maintenant ce qu'ils allaient offrir à leur famille respectives. Elle s'était alors mis un CD de guitare en petit fond sonore pour se tenir compagnie dans la salle de la bibliothèque.

C'est là qu'elle entendit ce bruit qu'elle commençait à bien connaître, celui de la porte de la bibliothèque qui s'ouvre. Elle attendit un instant, mais n'entendit plus rien. Elle alla alors voir si la personne était entrée ou non.
C'est au tournant du rayon cuisine qu'elle se cogna inopinément à la personne qui était entrée. Elle ne marchait pas vite à cet instant, la coalition ne fut pas violente, mais suffit à surprendre Namie. C'était une jeune fille qu'elle avait déjà vu quelques fois dans les couloirs. Tiens, d'ailleurs, elle et Namie s'habillait presque de la même façon. Namie sourit à la situation.

-Excuse-moi, je ne t'ai pas fait mal ? Je suis Namie Fukuda, la bibliothécaire, je n'étais pas sûre que quelqu'un soit entré. Je peux vous aider, mademoiselle... ?

"- Enchantée mademoiselle Tsukiyo."

Un petit silence s'en fut. Si la jeune fille en face d'elle était un peu gênée, il n'en était rien pour Namie. Elle savait que les gens étaient toujours un peu timides quand il rencontrait un ou une bibliothécaire pour la première fois, surtout de cette manière-là. Elle savait aussi que les gens hésitaient parfois à dire ce dont ils avaient besoin. C'était bien normal, ça dévoilait un peu une partie de soi à une personne qu'on connaissait peu, et on avait parfois peur du jugement d'une personne sensée détenir un grand savoir encyclopédique. Peur qu'elle dise par exemple que les métiers de cuisine sont inintéressants, qu'il n'ont pas leur place dans les rayons, ou tout simplement prendre le fréquentant de haut, et le mépriser parce qu'il n'a pas demander un livre de Voltaire.

Mais Namie n'était pas comme ça. Elle savait bien ce que c'était, et elle aimait trop tous les genres de livres, et elles respectaient trop les gens pour les considérer de cette manière. Ainsi, elle attendit patiemment, tout en souriant amicalement que la jeune demoiselle confit son besoin en terme de recherche.

"- Sur les métiers de la cuisine, c'est bien ça ? Les ouvrages qui en parlent sont plutôt rangés dans le rayon des formations, par là-bas", dit-elle en se soulevant sur la pointe des pieds et en montrant une direction de son doigt au dessus de l'étagère.
"Mais on a aussi des beaux-livres de grand chefs au rayon Arts qui explique un peu leur métier, ça peut vous intéresser peut-être. Ici, vous n'aurez que les livres de recette.

La jeune Tsukiyo savait très bien où se trouvait les livres de cuisines. Elle en avait empruntés un nombre impressionnant. Chez elle, les fins de journées ou le week-end était en parties concentrés sur les nouvelles recettes à explorer. De la simple cuisine, jusqu'à une grande finesse, des plats traditionnels japonais, ou plats traditionnels français, chaque soirs était synonyme de dépaysement ! Elle notait les recettes qui était les plus intéressantes, et parfois, les modifié même légèrement. Au début ce n'était que dans un petit carnet, mais à présent, elle devait en avoir deux à trois cahiers bien remplis.
D'ailleurs souvent, ses nombreuses amis du son ancien lycée en province, lui demandait souvent de les aidaient à faire des Bento appétissants pour leurs copains, ou encore des petites douceurs pour la St-Valentin, et elle y prenait un grand plaisir à transmettre cette connaissance de chaque saveurs des aliments, aux autres. Le résultat en valait généralement la peine de passait trois heures dans sa cuisine. La joie se lissant sur le visage des autres, l'émerveillement des papilles, c'était l'une des plus belles récompenses qu'elle pouvait avoir.
Quand elle y prend du recul, Yoru se dit que vraiment, pourquoi elle avait arrêté tout cela. Elle était un peu stupide certes, mais c'était quand même une grossière erreur.

Mais la jeune femme ne savait alors pas du tout où se trouvait le rayon des métiers, comme cela de la couture, ou encore celui des sciences. Elle avait ses rangés fétiches, où elle avait sans doute lu plus de la moitié des livres de celles-ci. Et son chemin était en général tout le temps le même : elle rentrait, elle allait d'abord au rayon des mangas ( surtout les shôjo), puis celui des romans d'amour ou de suspense, puis celui des livres de cuisine. Quand elle avait trouvé un livre, elle allait s’asseoir à la table près de la fenêtre, ou celle près du radiateur.
Yoru se tourna vers la jeune femme, un petit sourire aux lèvres.

«  Ah.. Là-bas ? .. Merci beaucoup.. »

Puis elle commença à avançait, lorsqu'elle fit quelque pas en ailleurs, lui souriant toujours aimablement. Elle resta silencieuse un petit moment, puis finalement posa sa question un peu gêne.

«  Euuh.. Vous n'auriez pas de livre, ou magazine sur ce sujet à me conseiller ? »

Namie sourit de voir qu'elle avait pu aider la jeune fille. Elle allait tourner les talons pour retourner à son bureau, quand elle s'aperçut que Yoru ne partait pas, et lui poser même une nouvelle question, que Namie accueillit de nouveau avec un sourire serein.
C'est vrai que les livres contiennent le savoir, mais encore faut-il savoir vers lequel se diriger, et ne pas perdre de temps quand on en a peu.

"- Pas de problème, dirigeons-nous d'abord vers le bon rayon, qu'on aille voir ça sur place. "

Namie marcha donc vers le rayon à deux pas de là.

"- Ah, attendez moi un peu ici, je reviens tout de suite."

Namie alla vers le coin magazine, et prit tous les titres qui pouvaient intéresser sa demandeuse. Parmi les numéros, on pouvait trouver "Pâtisserie ou Boulangerie ?", "La charcuterie de luxe, ma passion" ou encore "Femme de cantine, une sinécure un peu bruyante" et bien d'autres. Une jolie petite pile dans les bras, Namie les cala bien sur son torse, et elle rejoint Yoru. Une fois arrivée, elle les posa délicatement par terre, remit une mèche derrière son oreille et commenta tout en les séparant au fur et à mesure, jusqu'à les éparpiller sur le sol.

"- Viens, assieds-toi je t'en prie. On va commencer par les magazines."

Assise ainsi, le dialogue se faisait plus simplement, de manière plus convivial. Namie n'aimait pas les manières trop orthodoxes des vieilles bibliothécaires.
Elle expliqua donc les différences entre les magazines, leurs atouts, leurs manques et comment ils pouvaient se compléter, la clarté des explications, etc. Elle laissait Yoru les feuilleter à sa guise, et insistait sur le fait qu'elle pouvait tous les emprunter sans soucis.

"- Oh, mais excuse-moi ! Je faillis à tous mes devoirs ! J'ai oublié de te demander si tu avais déjà un domaine en particulier qui t'intéressait, je suis désolée ! J'aime aussi la ciusine, et voici que j'étais partie pour tout t'exposer. Il faut m'arrêter tu sais." dit-elle cette fois en rigolant un peu, en cachent timidement sa bouche de sa main, telle une japonaise dont les touristes pourraient raffoler.