Konoha Gakuen [Next Gen] 2.1
Bienvenue à Konoha High School !
Depuis les événements dramatiques de 2011, beaucoup de choses ont changées... Une étrange bactérie du fond des océans vint semer la zizanie et les humains ne sont plus vraiment pareils... La ville de konoha, 25 ans plus tard, sous le signe du chaos et d'un régime totalitaire, venez vivre l'aventure !
Oserez-vous vivre dans un monde où la normalité n'existe plus ?
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MessageSujet: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeJeu 23 Sep - 20:21



Comme le temps passe vite, ce jour là nous étions déjà à la limite de l’été et celle de l’automne. Cette année, je ne l’avais même pas vu passer, une fois de plus. Tellement d’événements étaient arrivés que je ne savais plus vraiment dans quel ordre ils mettaient apparus. Pour profiter des dernières chaleurs de l’été, j’avais pris l’initiative de sortir un peu et d’aller dans le quartier des commerçants. Je remarquais que je n’avais jamais vraiment fait attention à cette partie ci de la ville. Pourtant je l’empruntais assez souvent pour me rendre à divers endroits. C’était peut être d’eu au fait que Ruby prenait chaque jour plus d’emprise sur moi, me laissant ainsi mourir à petit feu. Les souvenirs que je gardais en tête étaient les siens, les miens avaient comme disparu dans les profondeurs d’un océan d’oubli. Cependant, je ne lui en voulais point, j’avais dépassé ce stade il me semble. Dernièrement elle avait fait poser sur mon corps un tatouage. Celui-ci représentait des papillons symbolisant son surnom dans les bas quartiers. Bien qu’il soit ravissant celui-ci me provoquait des douleurs de temps à autre en bas de mon dos. La meilleure chose à faire fut d’aller demander conseil à un pharmacien puis que le prix pour l’enlever était encore plus cher que ce qu’il m’avait couté. Le tatouage étant grand, il allait naturellement mettre plus de deux semaines avant de cicatriser. Arrivée là-bas j’eu la chance ou la mal chance d’avoir un grand choix pour ce genre de problème. Deux questions viennent alors à la bouche de ce monsieur, la première me demandant si j’avais du mal à cicatriser. Vu les coups que Ruby recevaient par jour, je pense que à ce stade j’étais entièrement immunisée et c’est avec un grand sourire que je lui répondais que j’étais on peut plus normal.

Néanmoins, la deuxième question me piquait un peu. Celui-ci me demandait à présent si j’étais enceinte, le rapport était il simplement médicale ? Qu’est-ce qu’un tatouage pouvait avoir avec ce genre de chose ? Plissant mes grands yeux bleus je ne pu m’empêcher cette fois ci d’être froide à la limite du désagréable. Non je n’étais pas enceinte et je ne comptais pas l’être. Une personne partageait déjà mon être et cela m’étais amplement suffisant. De plus, je supposais être stérile car depuis que Ruby allait à droite et à gauche, rien de tel ne s’était produit. Si par malheur se devait être le cas, je ne sais ce que j’aurais pu faire à Mademoiselle Ruby. D’ailleurs je ne préférais pas imaginer ce genre de situation. Sans demander mon reste, j’achetais la crème et quittais immédiatement la pharmacie en serrant les dents. Sans même m’en rendre compte au début, je m’arrêtais devant une vitrine de poupons et d’ours en peluche pour observer ma silhouette dans le petit miroir en face. Avais-je pris du poids ? Non, pas à ma connaissance, ma silhouette était toujours aussi fine et bien faite. Agacée de sa petite question insignifiante, je décidais de changer d’air avant qu’il ne me froisse ma petite journée. Ma mauvaise humeur disparue quand je remarquais alors cette ravissante petite boutique de vins français. Depuis combien de temps n’en avais-je point bu ? Ah ! Trop longtemps pour passer à côté de cette petite boutique sans en acheter une bouteille au moins !

Je venais à peine d’entrer que j’avais déjà la tête qui tournait. Non, je n’étais pas encore saoule, j’étais plutôt heureuse de voir des vins d’Alsace, de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne, du Languedoc, de la Loire, de Provence, du Rhone et du Sud Ouest. Tant de régions que je n’avais encore jamais visitée mais d’où je connaissais leur divin nectar. Ayant retrouvé le sourire, je me glissais alors dans les rayons en quête d’une bonne bouteille à ramener dans mon modeste chez moi. L’argent n’était bien entendu pas un problème vu les subtiles magouilles de Ruby et bien qu’elle en donnait un dixième à ses petits monstres près de la plage, j’avais largement assez pour vivre dans un luxe princier.

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MessageSujet: Re: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeDim 26 Sep - 10:57

Je contemplais à travers l’immense paroi de verre, les reflets cuivrés de certaines feuilles des arbres, de toute évidence, l’automne arrivait. En témoignait la chute brutale de température, et bien que le climat fusse encore très agréable (le climat de cette région est vraiment très étonnant, surtout si on considère le reste du Japon), on était loin des chaleurs asséchantes de l’été. L’automne arrivait. L’automne est la saison que j’apprécie le moins, je ne veux pas dire par là que les feuilles rougeoyantes qui tombent, telles une lente pluie de flammèche tourbillonnantes manquent de charme, mais c’est tout ce que représente et signifie l’automne qui plombait, ce jour-là, mon moral. Je m’imaginais déjà les pluies torrentielles dont on ne peut se soustraire, qui vous trempe jusqu’aux os, et qui est la cause de ce petit tic que nombre de personne contracte à cette période, le reniflement. Je fais souvent la comparaison entre les saisons et les différentes étapes qui composent la vie. Le printemps est la naissance, la période où les sens sont en éveil, où l’on découvre, avec merveille, les choses qui composent notre univers. Puis vient l’été, le temps pendant lequel la vie est à son paroxysme. L’hiver est le repos tranquille, après une vie bien remplis, là où la nature se prépare pour une nouvelle vie. Mais l’automne, c’est le déclin de la vie, une saison triste, la mort.
L’automne arrivait, je n’aime pas l’automne.


Aussi avais-je décidé, de m’aérer l’esprit en m’offrant une promenade dans un endroit qui m’était jusque là inconnu : le quartier marchand de la ville de Konoha. Il s’agissait d’une grande avenue piétonne, avec chaque coté des boutiques de tout type.

*Qu’importe ce que vous cherchez, céans vous le trouverez* pensais-je, en observant les différentes échoppes.

Le problème c’est que je ne cherchais pas grand-chose, mais ce dont j’étais sur, c’était que quoique fût « grand-chose », j’aurais aisément pu me le payer. Mais de cela, personne ne s’en rendait compte. Heureusement ! Bien que j’aie été élevé dans un monde de richesse et d’opulence, j’ai toujours manifesté une certaine forme de dédain envers l’ostentation. Je ne comprenais pas (et ne comprends d’ailleurs toujours pas) cette passion qu’avait les gens de mon monde (comprenez par là, les gens dont le revenu annuel dépasse le P.I.B de bien des pays du Tiers-Monde) pour la démonstration plus ou moins excentrique de l’étendue de leur richesse. Les moyens pour cela sont nombreux et variés : bateaux de luxe, voitures de luxe, montres de luxe, tenues de luxe… La liste est aussi limitée que les revenus de ceux qui achètent ce genre d’article.
Pour ma part, je préfère rester à l’écart de tous ces excès qui finissent invariablement par amener à des dérives (dont je vous épargnerais la liste longue et pas toujours très recommandée pour les enfants).
Une voix me tira de mes rêveries :


-« Je peux vous aider ? »

Je me retournai, et vit que la personne qui venait de me poser cette question était une des vendeuses du magasin dans lequel j’étais rentré (complètement par hasard) quelques minutes plus tôt. Je lui répondis une phrase bateau du genre :

-« Non merci, je ne fais que regarder. »

Accompagnée d’un grand sourire, cette phrase peut aisément vous débarrasser de bien des vendeuses qui cherchent dans la majorité des cas à vous refourguer le produit le plus cher du magasin.
La vendeuse s’éloigna donc, visiblement déçue. Dès que je fus sûr qu’elle ne me regardait plus, je me dirigeai discrètement vers la sortie et m’engouffrai dehors, parmi le flot quasi ininterrompu de passant.

*Allez Gabriel, trouve au moins quelque chose à ramener…* M’intimais-je à moi-même.

Et c’est donc résolu de faire chauffer ma carte Visa Gold que j’arpentais les rues. Et c’est à ce moment là que je découvris, perdue entre deux boutiques bien plus imposantes, une petite échoppe de marchandise françaises.
Quand je vis ceci, je sentis des souvenirs remonter à mon esprit, de lointains souvenirs de vacances avec mes parents quand nous quittions pour une fois notre manoir berlinois, et que nous arpentions les rues de Paris. Délicieux moments trop vite passés, où mes parents n’étaient pas « Monsieur et Madame Enkeli » mais bel est bien des gens comme les autres, sans distinctions aucunes…
Je me ressaisis avant qu’une larme ne perle sur ma joue, ce n’était pas digne de quelqu’un de mon rang, et entrai dans le magasin. A fur et à mesure que je me baladais à travers les rayons, je voyais baguettes, fromages, bérets (que de préjugés…) et j’arrivais aux vins. Les vins français avaient vraiment quelque chose d’exceptionnels. Et c’est tout en regardant les noms des grands crus et vignobles que je remarquais qu’une autre personne était dans la même réflexion que moi. Je n’étais pas vraiment désireux de connaitre cette personne (d’ailleurs je ne vis d’elle que sa silhouette ignorant le reste, si bien que je ne pouvais dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme…) mais son avis œnologique m’intéressait. Je m’approchait donc de cette personne, les yeux toujours rivés sur les bouteilles et posai cette question dans le vide (pas plus à son encontre qu’au mien)


-«Que choisir ? Quelle vérité est bonne à prendre ? »

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MessageSujet: Re: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeSam 2 Oct - 19:35

Un léger sourire était sur mes lèvres rosées, les yeux légèrement plissaient je cherchais la perle rare qui m’occuperait ce soir. Je n’allais rien fêter en particulier, mais fallait il obligatoirement un événement particulier pour ouvrir une bonne bouteille ? Un mariage ? Un anniversaire ? Un baptême ou bien encore une naissance … En tout cas, ce soir rien de tout ceci m’attendais. Je terminerais ma journée seule avec pour seul souci de ne pas quitter mon lit, mon trésor à la main. Oui, au final j’avais choisi la mort lente, celle qui vous détruit l’intérieur du corps et votre cerveau avec, j’ai nommé l’alcoolisme. Ruby ne pourrait refuser une bonne bouteille, je le savais parfaitement, encore fallait il la trouver dans ses étrangères. Parcourant alors les rayons des yeux, tournant et prenant quelques bouteilles avant de finalement les remettre à leur place sans être vraiment convaincu. Je sentais cependant que j’approchais de mon but, il me fallait juste un peu de temps. Je perdis le fil de ma recherche en écoutant les paroles dite en l’air d’un homme qui m’était encore inconnu. Mes yeux avaient alors quittés les rayons pour basculer sur le côté, l’observant d’un air agacé. Ne pouvait-il pas parler dans sa tête ? Je rebondis alors sur ses mots, il ne fallait pas qu’il tombe sur mon précieux avant moi. Alors que je pensais à ceci, je vu enfin mon bonheur, j’avais alors avancé ma main pour la prendre quand celle-ci explosa sous mes yeux.

Que c’était il donc passé ? Un coup de feu ! D’où venait-il ? Je me retournais alors brusquement pour voir d’où avait était tiré la balle. A peine avais-je osé me retourner qu’un second coup fut donné. Apeurée je m’accroupis alors tout aussitôt, posant mes mains sur ma tête. Que se passait-il ? Cachée par un tonneau de décoration, j’essayais de voir un peu mieux la scène qui s’était déroulée dans mon dos. Trois personnages vêtus de noir étaient au beau milieu du magasin. Tous avaient le visage masqué et tenait d’un air bien décidé une arme à feu menaçant la clientèle et les employés sur les côté. Le meneur de ce petit groupe s’avancer à pas lent vers le gérant du magasin. Je n’avais donc pas de chance. Soit c’était Ruby qui me bouffait ma vie, soit des idiots. Quand allais-je en fait vivre en paix ? Pas un bruit ne semblait se faire entendre à présent dans le magasin. J’avais du mal à comprendre pourquoi ils étaient ici, une banque c’était beaucoup plus habituelle, mais un magasin où l’on y vend du vin ?! Je n’avais encore jamais vu ça. A quatre pattes, j’essayais de ne pas me faire remarquer et de me glisser doucement dans un coin tranquille pour attendre l’arrivé des forces de l’ordre. Manque de chance, l’un d’eux me vit et tira juste au dessus de moi, faisant ainsi tomber une pluie de vin sur moi. Je ne pu m’empêcher de pousser un cri très aigue avant de m’immobiliser face contre terre.

- Que personne ne bouge ! Vous allez tous vous avancer vers le centre du magasin sans geste brusque et tout ira bien ! Toi ! Donne les clés des caves !

J’entendais très clairement la voix rocailleuse du lieder, il se contre disait dans ses propres ordres. Nous disant de ne pas bouger, puis finalement de bouger pour nous avancer vers le centre… Mais mon dieu ! Où allez le monde ?! Apparemment, aujourd’hui il se rendait bel et bien au centre menacé de près par des hommes cagoulés. Trouillarde comme j’étais, je ne trouvais plus la force pour bouger et écouter à leur ordre. Il me le répéta une fois, puis deux et enfin l’un d’eux vient me chercher me tirant par le bras avant de me jeter comme un bout de viande avec le reste des otages. Ma tête frappa violement contre celle du jeune homme qui m’avait agacé au début. C’est qu’il avait la tête dure ce voleur de bouteille. Tremblante comme une feuille je n’arrivais à retenir les larmes qui pouvaient émaner de mes yeux. Je n’étais pas aussi courageuse que Ruby moi ! Ni même aussi folle et aussi bagarreuse qu’elle. Je me demandais justement ce qu’elle pouvait faire, pourquoi ne s’éveillait elle pas ? Me refermant sur moi-même j’observais ses hommes. Le gérant avait donné les clés sans réfléchir plus que cela. En même temps, il n’avait pas à réfléchir s’il voulait alors la vie sauve. Une fois qu’il eu accomplit ce geste il fut jeté sur nous et le lieder d’un rire grinçant, alla ouvrir la porte qui menait aux reverses. Il fut le seul à y descendre pendant que les deux autres nous surveillaient. Je trouvais l’histoire bien étrange, le gérant avait il eu le temps de déclencher l’alarme ? Pourquoi faisaient-ils ceci en plein jour ? C’était tout à fait grotesque ! Sans m’en rendre compte, je me serrais aux autres, voulant presque faire d’eux un mur humain, un bouclier humain qui dans le cas où, me servirais de protection.

Je n’ai pas honte d’avouer que je les préférais morts à ma place plutôt que finir ma vie dans ce lieu. Ma vie était bien plus importante que la leur ! Après tout moi j’avais le malheur de partager mon corps avec Ruby, alors tuer deux personnes en un coup était bien plus important qu’une petite personne sans importance. Une fois cachée dans le petit groupe, j’observais l’extérieur du magasin, un grand camion blanc était devant la vitrine bloquant ainsi la vu. Dans un tel cas, il était normal que personne de l’extérieur pouvaient être témoin de ce qui était en train de nous arriver. Je regrettais déjà d’être entré ici, si ce maudit pharmacien ne m’avait pas énervée jamais je n’aurais été ici retenue contre ma volonté. Il fallait faire quelques choses, mais quoi ? Je ne trouvais aucune bonne idée sauf peut être celle de réveiller la Ruby qui sommeillait encore, mais de quelle façon ? Là était toute la question. Finalement je décidais d’aller secouer le gérant et de lui faire par de mon mécontentement à voix basse. Le saisissant par les épaules, je commençais à le secouer, profitant que les autres soient devant moi pour nous cacher.


- Espèce de vieux fossile ! Vous comptez faire quelque chose avant qu’ils nous descendent un à un comme vos bouteilles ?! L’alarme vous ne connaissez pas ? Je vais vous en foutre moi des coups !


- Du calme Madame !

- Mademoiselle ! J’ai l’air d’être mariée et d’être parent ?! Hou ! Je vais vous …

- Mais arrêtez-vous mademoiselle ! La police ne va pas tarder, gardez votre sang froid je vous pris !

Je le poussais alors une dernière fois avant de regagner ma place, observant avec anxiété le camion blanc qui était à l’extérieur. La police… il l’avait donc alerté, mais combien de temps celle-ci allait elle mettre avant d’arriver ?! Je sentis alors une main me frôler le bas du dos, je me retourner vers cette personne d’un air outré. Il était bien culoter de poser sa main là dans un moment pareil ! C’est à ce moment la que je reconnu le jeune homme de tout à l’heure, se devait être la troisième fois en si peu de temps qu’il m’agaçait. A voix basse je lui exprimai le fond de ma pensée tout en lui donnant un grand coup de coude dans les côtes.

- Vous ne manquez pas de culot ! D’abord vous essayez de trouver ma perle rare, puis vous m’assommez avec votre grosse tête et maintenant des attouchements ?! Je vais porter plainte je vous préviens !

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MessageSujet: Re: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeMar 12 Oct - 15:36

Elle ne me répondit pas, elle m’ignorait purement et simplement, continuant de sourire à je ne sais quelle pensée. Je haussais les épaules en me disant qu’une personne de ce genre, aussi hautaine et impolie, devait certainement appartenir, soit à une classe aisée, soit (au contraire) à une parti malfamée de la population qui tire son argent de trafics en tout genre (je vous passe volontairement les détails puisque, si vous avez un minimum de perspicacité, vous comprendrez ce dont je veux parler). Je me recentrais donc sur le but premier de ma présence en ces lieux, en souriant à l’idée que mes études en sociologie et en anthropologie, n’avaient pas été inutiles. Je retournais à mes millésimes. Je réfléchissais à ce que je ferais une fois le (ou les) précieux nectar(s) en ma possession. Allais-je les mettre en cave ou bien les dégusterais-je avec le diner de ce soir, si oui avec quels plats se marieraient ils le mieux… (Comme quoi il m’arrive de me poser des questions totalement futiles) Tout à ma réflexion, je détournais une nouvelle fois le regard du mur aqueux qui se dressait devant moi, non pas en direction de la jeune fille désagréable (une seule fois suffit) mais pour considérer un peu mieux l’endroit dans lequel je me trouvais.
C’est au moment où je portais ma vue sur la vitrine (c'est-à-dire à l’opposé de là où j’étais) que je vis un grand camion blanc se garer devant le magasin, ce qui masquait complètement ma vue sur l’extérieur du magasin (et surtout, qui masquait le magasin à l’ensemble du reste de l’avenue commerciale, ce dont sur le moment je ne pris pas conscience). Je vis alors sortir du susdit camion, trois hommes, tout de noir vêtus, portant cagoule et arme de poing qui déboulèrent dans la boutique avec fracas. Je vis l’un d’eux pointer son arme en direction du mur devant lequel j’avais passé quelques minutes de réflexion intensive, (mur qui se trouvait dans mon dos actuellement), et tirer un coup de feu dans cette même direction. Celui-ci atteignit une des bouteilles qui se trouvaient juste devant la jeune fille impolie, (qui n’avait pas encore remarqué les braqueurs). La bouteille que cette dernière semblait convoiter. Le récipient explosa, renversant son couteux contenu sur le sol et sur les vêtements de son ex-future propriétaire.
Avant que celle-ci (ou qu’aucune des personnes qui se trouvaient dans l’échoppe, braqueur exclus) aie pu réagir, un second coup de feu tonna, tiré cette dois en direction du plafond, dans le but évident de nous inciter à nous orienter vers le sol, de façon pacifique, et en mettant nos mains de manières à ce qu’aucun doute de puisse transparaître quant à nos intentions (ou plus clairement, dans le but de nous faire se coucher sur le sol avec les mains, soit en l’air, soit sur le sommet de nos crânes). Je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que le message décrit précédemment fut très rapidement saisi par nous tous. Nous nous abaissâmes donc tous dans la plus grande panique.
Dans ce mouvement que je partageais avec le reste des clients du magasin, je remarquais que mon « interlocutrice » (enfin, si je puis m’exprimer ainsi) s’était carrément allongée, face contre terre, derrière un des nombreux tonneaux d’ornementation qui étaient disposés dans tout le magasin. Au moment où j’allais pour l’interpeller, une grosse voix m’interrompit dans mon élan :


-Que personne ne bouge ! Vous allez tous vous avancer vers le centre du magasin sans geste brusque et tout ira bien ! Toi ! Donne les clés des caves !

Par un rapide et discret coup d’œil vers l’endroit présumé d’où venait la voix, j’identifiais l’homme à la grosse voix et au pistolet mitrailleur Uzi, modèle 1960 (dont je supposais le chargeur 9.mm parabellum plein) comme étant le chef des trois hommes qui venaient de nous prendre en otage.
A ce moment là je me concertais intérieurement pour déterminer qu’elles étaient mes possibilités. Premièrement : je me rendais, obéissais sagement aux ordres qui me seraient alors donnés et, avec un peu de chance, je m’en sortirais sans trop avoir perdu de mon intégrité physique. Deuxièmement : je restais là et…et il n’y avait rien que je pouvais faire en restant là ! Tout juste pouvais-je me cacher pendant quelques minutes, mais ils finiraient inévitablement par me retrouver et là, je risquerais d’en pâtir. Je pris donc le parti d’obéir temporairement, mais j’étais fermement décider à ne pas me soumettre, et tandis que je me dirigeais, en regardant de gauche et de droite dans l’espoir de repérer quelque chose que je pourrais faire jouer en ma faveur, vers l’endroit où m’attendait les malfaiteurs (pensez bien que ce n’est pas le terme que j’utilisais à ce moment pour les désigner, mais par respect et pour ne pas choquer les plus jeunes, je m’abstiendrais bien de préciser en quels termes je me les figurais).
De toute évidence, je n’étais pas le plus démuni dans cette histoire. La jeune fille désagréable, dont les vêtements étaient désormais imbibé d’un grand cru millésimé, avait été tellement terrorisée par les coups de feu (il y a de quoi, quand on pense que le premier tir lui était passé a quelques centimètres) qu’un des preneurs d’otages avait du venir la chercher lui-même en la tirant violemment par le bras. Tandis que je prenais place parmi les autres de ma condition (les otages, oui) il revenait en la trainant d’une manière que je trouvais particulièrement humiliante. Puis il jeta sans délicatesse aucune, celle qu’il avait trainée comme un boulet, au milieu du groupe de personnes qui étaient à genou. Coup malchanceux du destin, la tête de la jeune fille, cogna la mienne à une vitesse suffisamment élevée pour provoquer chez l’un comme chez l’autre une assez vive douleur. Je vis la jeune fille grimacer puis me jetais un regard furieux avant de détourner celui-ci le plus loin possible du mien.
Je remarquais alors que le gérant du magasin (un vieux monsieur assez chétif) venait de remettre les clés de sa cave au leader du groupe qui descendit seul par une porte isolée, tandis que les autres étaient affectés à la surveillance des otages. Ils balancèrent le gérant qui leur était désormais inutile (hormis en temps qu’otage supplémentaire) parmi notre petit groupe.
La jeune fille, qui s’était, jusque là confiner à un état de semi-léthargie post-traumatique (oui, je sais, j’ai beaucoup de vocabulaire) fut prise d’un élan de colère qui me surpris. Elle agrippa le gérant par les épaules et commença à secouer ce dernier dans tous les sens en lui chuchotant :


- Espèce de vieux fossile ! Vous comptez faire quelque chose avant qu’ils nous descendent un à un comme vos bouteilles ?! L’alarme vous ne connaissez pas ? Je vais vous en foutre moi des coups !

- Du calme Madame !

- Mademoiselle ! J’ai l’air d’être mariée et d’être parent ?! Hou ! Je vais vous …

- Mais arrêtez-vous mademoiselle ! La police ne va pas tarder, gardez votre sang froid je vous pris !


Quelque peu indigné par cette attitude vindicative de la jeune fille envers ce pauvre homme (qui n’avait rien fait de plus que sauver sa vie et probablement les nôtres), je décidais de lui demander de se calmer et me penchais vers elle. C’est à ce moment qu’une autre cliente qui était à coté de moi, s’évanouit et s’étala de tout son long sur moi (je vous dis, j’ai une malchance monstrueuse). De ce fait, ma main qui devait, à la base, attraper l’épaule de la jeune fille, connu une perturbation de son plan de vol et atterrit dans le bas du dos de celle-ci. La jeune fille se retourna d’un air furibond, et tandis que je me débarrassais tant bien que mal du corps inconscient qui m’entravait, elle me donna un grand coup de coude ainsi qu’un sermon furieux :

- Vous ne manquez pas de culot ! D’abord vous essayez de trouver ma perle rare, puis vous m’assommez avec votre grosse tête et maintenant des attouchements ?! Je vais porter plainte je vous préviens !

Une fois que je me fus débarrassé une bonne fois pour toute de l’inconsciente, je pris une grande inspiration et déclarai enfin à cette jeune effrontée ce que je pensais d’elle et de son attitude :

- Si je suis culotté, alors il n’existe aucun terme assez fort pour qualifier votre attitude à mon égard ! Je me suis montré aimable avec vous, essayant d’engager la conversation, et vous m’avez tout simplement ignoré ! Pour reprendre vos accusations, j’ignore de quelle « perle rare » vous parlez, je suis juste ici pour acheter une bouteille de vin, pas pour lutter avec une gamine au jeu puéril de « qui trouvera le meilleur cru ». Deuxièmement, je me permets de vous rappelez que j’ai également souffert lorsque nos têtes se sont percutées, mais si vous voulez le responsable de tout cela ce n’est pas ma tête mais bel et bien le monsieur aves son collant sur la tête et son automatique prêt à faire feu. Puis, vous osez, sans fondement m’accuser d’attouchement alors que ma main n’a fait que déraper a cause de l’autre grosse qui vient de tomber dans les pommes. Enfin, je me permets de vous rappeler que nous sommes pris en otage et que par conséquent, pour portez plainte il faudrait que vous puissiez un jour retourner dans un commissariat, ce qui est quelque chose que notre futur incertain ne nous permet pas pour le moment d’envisager !

M’énerver de la sorte n’étais vraiment pas dans mes habitudes, mais son attitude m’avait vraiment fait sortir de mes gonds. Je vis son visage blêmir, au fur et à mesure qu’elle encaissait mes paroles (pour le coup, assez véhémentes). Je pensais un instant à m’excuser pour tant d’emportement en une telle situation, mais je n’eu pas l’occasion de concrétiser mon idée d’apologie.

[color=orange]-Eh vous deux c’est pas bientôt fini vos messes basses ?! J’en connais deux qui vont finir avec du plomb dans la tête, si ça continue !

A ce moment, une idée folle me traversa l’esprit.

*Non je ne peux faire ça… Je vais me faire tuer… En même temps, si je ne tente rien, en cas de problème, maintenant que je me suis fait repérer, je serais le premier à y passer, le deuxième dans le meilleur des cas (dans ce genre de situation on a que très peu de considération pour la vie d’autrui) . Alors dans ce cas… *

Je réfléchis au comment du pourquoi de mon « plan » (si on peut appeler ca comme ça) et je me lançais :

-Excusez moi je faisais remarquer à Mademoiselle que c’était visiblement votre premier braquage à tous les trois.

Que… Quoi ?! Qu’est ce que tu racontes ?
balbutia mon interlocuteur.[i]

Pourquoi tu dis ça ?


[i]Il avait mordu à l’hameçon, il ne me restait plus qu’a ferrer. Et c’était selon moi la partie la plus difficile. Je pris une grande inspiration et me redressai sous le regard ahuri des braqueurs :


-Reste par terre ! Me cria l’un d’entre eux.
Reste par terre ou je te bute !


-Attendez, tout ce que je veux c’est vous montrer où sont vos erreurs. Dis-je, calmement et
distinctement.


-Nos erreurs ?! (L’autre gars s’était joint à notre conversation)
Comment ça ? Quelles erreurs ?

-Vos erreurs de mise en scène. Continuai-je toujours sur le même ton posé.
-De mise en scène ?! T’es vraiment un taré, toi ! Tu veux finir avec un bout de cervelle en
moins ?


Son ton se faisait de plus en plus agressif, marque de son stress et preuve supplémentaire que mon petit numéro fonctionnait. Mais je dois bien vous l’avouez, je ne savais pas, à ce moment précis où m’emmenait cette comédie. Néanmoins, je continuai (arrivé là, c’était de toute façon la seule chose que je pouvais faire) :

-J’ai l’habitude de comparer un braquage à une pièce de théâtre, et en ce qui vous concerne, votre mise en scène et votre jeu sont catastrophique.

-Tu vas arrêter de débiter des conneries, oui !? Dit un des malfaiteurs en pointant son arme sur moi.

-Ecoutez, j’ai de l’expérience dans ce genre de chose, si vous voulez, je peux vous donner des conseils.

-Et a quoi ca t’avancerais, hein ?


Je détournais légèrement mon regard en direction des autres otages, sachant pertinemment que ce que j’allais dire allait les choquer, mais peu importe :[i]

-Ca me permettrait de m’en sortir.

[i]Le type ricana, suivit de son acolyte qui riait plus par mimétisme que par réel amusement :


-Tu veux négocier ta vie, en gros…

-C’est ça.
Lâchais-je en un soupir

-Eh bien, on va voir : montre- nous ce que tu sais faire et on avisera après.

Ouf… Ils ont marchés, maintenant il me fallait mettre toutes mes capacités d’observation à profit

-Dans l’état actuel, ce que je peux vous dire, c’est que vous possédez tous deux des Beretta 92 dont l’un est chargé complètement, l’autre ne contenant plus que treize balles sur un chargeur de quinze. De plus vous disposez de sept otages : trois femmes-dont une évanouie- et quatre hommes. Vous êtes à la base trois mais celui qui semble être votre chef-ou tout du moins le meneur des opérations- est descendu à la cave pour chercher, a priori, des bouteilles que vous désirez vendre au meilleur prix. Et vous avez raté des détails primordiaux.

-Ah oui, et lesquels ?
demanda l’un d’entre eux avec ironie.

-Les caméras de surveillance pour commencer, caché dans les quatre coins de la pièce, derrière des miroirs sans teint.

Je n’indiquais pas la position mais (contre toute attente) les ravisseurs possédaient un minimum d’intelligence, ils tirèrent donc dans les susdits miroirs, et il s’avéra que j’avais vu juste.
Il s’agissait maintenant de ne pas tout raté maintenant


-Comment t’as pu savoir ça ? M’interrogea l’un d’entre eux (toujours le même d’ailleurs)

-Je vous l’ai dis, j’ai de l’expérience dans les braquages… mentis-je avec le plus grand talent d’acteur dont je disposais.

-Et ensuite ?! T’as parlé de plusieurs détails ! C’est quoi le reste ? Tonna le braqueur, visiblement nerveux.

-Et bien, je suppose que vous n’avez pas pensé à vérifier l’alarme …

Les deux se regardèrent avec de grands yeux étonnés. Visiblement j’étais tombé sur les « braqueurs de cave » les plus incompétents qui soient. Je n’étais pas moi-même dans ce milieu d’activité, mais si j’avais voulu braquer n’importe quel magasin, je pense que je me serais renseigné quand au système de sécurité et aux moyens de le désactiver, bien avant de planifier quoi que ce soit d’autre. Apparemment, le petit jeu auquel je me prêtais devant les autres otages (qui étaient abasourdis et à la fois horrifiés par mon attitude) allait se dérouler plus facilement que prévu.

-Et elle est où cette alarme, alors ??

avouais-je. Mais laissez-moi fouiller quelques instants et je vous la trouve. Osais-je demander.

Les deux échangèrent de nouveau un regard, ils eurent un hochement de tête et celui qui s’adressait tout le temps à moi, me dit :

-Ok mais essaye même pas de tenter quelque chose, sinon tu finiras truffé de balles.

-C’est compris.


Je me déplaçais donc très doucement sous les regards ébahi de mes compagnons de fortune et ceux méfiants et stupéfaits de nos ravisseurs. Je déambulais quelque peu (j’ignorais pertinemment où se trouvais l’alarme), en réfléchissant à ce que je pourrais bien faire car de toute évidence une occasion comme celle-ci ne se représenterait pas de si tôt. Tout-à-coup, il me vint une idée. Et me penchant au dessus du comptoir, je lançais :

-J’ai trouvé ! Venez-voir !

Les deux accoururent mais l’un d’entre eux resta légèrement à l’écart tandis que l’autre se penchait à coté de moi pour tenter de voir le bouton imaginaire que je faisais semblant de désigner.

-Hein ?! Où ça ?? Demanda-t-il en agitant la tête de droite et de gauche en dessous du comptoir.

Alors, jugeant que l’occasion ne se représenterait jamais, j’attrapai, en l’espace d’un éclair, le sommet du crâne de l’homme et écrasait sa face contre le comptoir, tout en récupérant l’arme de poing qui était dans la main de celui qui allait avoir un sacré mal de tête demain matin.
Tout cela se passa très vite (j’agissais avec une vitesse qui ne m’était pas familière) et alors que je me retournais en pointant l’arme sur l’autre, une détonation retentit à mes oreilles.
Quand le bruit cessa de retentir en détruisant l’ensemble de mon système auditif, je sentis une étrange sensation dans l’abdomen, je portais ma main libre sur la zone en question et je sentis un liquide épais couler sur mes doigts. Tout-à-coup, je me sentis vidé de mes forces, je fus pris d’un tremblement incontrôlable, et je ressentis alors une vive douleur. Mes jambes se dérobèrent sous moi, m’entraînant en arrière dans une chute qui me sembla durer une éternité, je m’écroulais lamentablement par terre.
J’avais échoué. J’avais mal. J’avais voulu tenté quelque chose pour nous sortir tous de la, sans doute était-ce trop prétentieux de ma part. J’étais la, étendu par terre, un trou dans l’abdomen d’où s’échappait un flot de sang. L’arme que j’avais récupérée avait glissé par terre et était maintenant à quelques centimètres des autres otages. Dans un ultime effort je tendis mon bras pour tenter de l’attraper mais je fus pris d’un vertige et m’effondrais de nouveau. Je jetais un dernier regard en direction des otages, espérant que les ravisseurs seraient cléments avec eux. Puis je fermais les yeux. J’avais mal. J’avais échoué.


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MessageSujet: Re: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeVen 15 Oct - 23:59

Je fus outrée par le discours de cet homme, d’une traite et d’une seule, il venait de m’humilier publiquement. Cet ignoble personnage était apparemment sûr à deux cents pourcent que tout était de ma faute. Je n’aurais même pas étais surprise si cet abject individu avait osé mettre sur mon pauvre dos ce braquage idiot. Il aurait été de toutes évidences indigne de ma personne de faire une telle chose et ce rustre ne semblait pas savoir à qui il s’adressait. J’aurais été plus que fière de lui lancé un « Mais savez vous à qui vous osez parler sur ce ton ?! » ou un « Mesurez vos paroles, car j’ai la main assez longue pour vous envoyer séjourner au frai ! ». Oui, j’aurais tellement eu envie de lui répondre ces choses là, la tête haute et le regard hautain. Hélas, rongée par l’infâme discours qu’il venait de me tenir au milieu de ces gens, j’eu un inqualifiable dégout pour l’espèce humaine. Une envie, une seule me dévorait de l’intérieur, cette petite voix je la connaissais bien. J’avais plus qu’envie que Ruby arrive sur son beau cheval blanc et vienne pourfendre ce dégoutant personnage qui venait de faire une scène des plus scandaleuses. J’imaginais déjà son air penaud qu’il aurait accroché au visage quand ma sublime viendrait, révoltée, lui arracher avec ses ongles, son pauvre cœur de simple mortel. Confuse, embarrassée, déshonorée… Je m’éloignais sans dire un mot, doucement sans le moindre bruit, attendant patiemment que son heure arrive. Il était évident que si quelqu’un se devait de vivre ici, c’était moi et moi seule ! J’ai après tout, la richesse, la beauté et la culture, il était donc évident que pour la survie de l’espèce, le saint père me laisserait en vie.

Pendant que le rustre divertissait les ânes, je sentais en moi cette indignation me souiller le corps. Elle était comme l’une de ces irritations, elle me donnait envie de laisser exploser mon agressivité, mais toutefois il m’en était impossible. J’avais cette sensation que tout mon corps était en train de prendre feu intérieurement. Ce ressentiment étrange qui vous étouffe et vous pousse à devenir violent. Je ne pouvais pas la laisser m’emporter ici, ce n’était pas digne d’une jeune femme de mon rang et pourtant. Malgré cette barrière, j’avais envie de lui laissait entendre la rage qui bouillonnait en moi. De lui laisser le plaisir de gouter à mes foudres divines pour le punir de l’affront qu’il venait de me faire. De laisse tout simplement la tempête des quatre vents s’abattre sur sa pauvre tête et d’en rire à gorge déployée. J’avais beau y penser, j’avais beau sentir toute cette agitation intérieur, sentir en moi cette animosité sacré qui ne demandait qu’à éclater, je ne pouvais la laisser s’échapper de cette manière. C’était contre ma nature, contre tous mes principes, je ne pouvais pas me montrer si expressive dans un lieu aussi commun. Alors, j’essayais tant bien que mal, de ravaler ma fureur. Je savais pourtant d’avance que c’était peine perdu, j’avais éveillé Ruby et celle-ci ne demandait maintenant plus qu’une chose, laisser son courroux s’abattre de plein fouet sur tout ce qui pouvait m’entourer. Me reculant encore, me mettant presque à l’écart des autres, j’essayais sans grandes convictions de faire taire la furie qui jadis sommeillait.

Certes, je n’y mis pas trop d’effort, car au fond, j’avais plus qu’envie qu’elle vienne justement lui donner une bonne leçon. Tête basse, je sentis un sourire étirait mon visage ainsi que les sueurs froides couleurs sur ma peau si douce. J’étais si excitée, si énervée, que je sentais mon souffle se ralentir doucement pour ensuite entendre de plus en plus mon cœur battre comme un tambour de guerre. Sans le faire exprès, je mordis ma langue, l’entaillant légèrement pour laisser couleur dans ma bouche ce doux élixir qui attirait Ruby comme une mouche sur la viande. Tous mes membres se crispaient alors, un frisson glaçant me parcouru l’échine. Je me sentais partir, je détestais cette sensation étrange où j’avais l’impression de perdre mon âme. Un coup de feu arriva juste après cette métamorphose. Je laissais maintenant Ruby guider mes membres, j’étais son pantin une fois de plus mais cette fois ci sous mon autorisation, du moins s’est ce que je pensais. Ce genre de crise était plus ou moins long, tout dépendait de ma facilité à me rendre ou non. Poussée par mon esprit vengeur, la crise fut courte et se fit sans trop de douleur. Lentement Ruby se tourna vers la scène qui depuis tout à l’heure, était en train de se dérouler dans notre dos. Le coup de feu avait touché l’homme qui quelques instants plutôt m’avait littéralement humilié. D’un côté, j’en tirais une certaine satisfaction, à vouloir faire son intéressant il venait de récolter se qu’il avait semé.

Des cries de terreurs se firent entendre dans la salle, des pleures, la panique montait d’un cran. Un deuxième coup de feu fut donc donner pour avoir de nouveau l’attention des otages. Celui-ci cependant fut tiré en hauteur et sans vraiment savoir pourquoi, je sentis ma main appuyer contre une étrange manette. Je n’eu pas le temps de voir celle-ci que le courant venait de sauter complètement. Nous étions tous plongés dans un noir semi-complet, seuls quelques rayons de lumières arrivaient à traverser les vitrines du magasin sur les côtés. De nouveau les otages laissèrent un nouveau crie s’échapper de leur bouche. Pourquoi Ruby avait elle voulu couper le courant si brusquement ? Comment savait elle qu’il se trouvait ici ?



- Qu’est ‘s que tu fabriques ! La patronne a dit pas de bavure !

- Mais S’pas moi ! J’ai tiré en l’air !

- ‘tain ! Si elle apprend ça on est dans la merde !

- Ben…

- Quoi ben ?!

- Ben.. je pense qu’il faudrait l’appeler…

- Ah ! Par’s que tu sais penser toi maintenant ?!

- T’as une autre solution ?! Tout est bloqué sans courant !

- Et ben appelle couillon! S’pas moi qu’a tiré sur l’drôle d’oiseau en tout cas !

- Si tu l’avais pas écouté, j’aurais pas était obligé de le faire pauv’e con !

- Mais bien sûr ! Monsieur se croit…

- La ferme ! ça sonne !



Je me décomposai entièrement quand je sentis que c’était mon téléphone qui était en train de sonner. Simple coïncidence ou Ruby avait quelques choses à voir avec cette histoire ? Doucement la sonnerie se faisait plus forte et j’avais l’impression que les regards étaient vers moi. Simple impression, il m’était impossible d’assurer une telle chose dans cette obscurité. Je me sentais bouger, lentement à pas feutrés. Puis, je me sentis m’assoir délicatement sur quelque chose de plat, un bureau peut être. Je sentis que mon pied avait poussé en douleur une masse lourde et mole, je supposais alors que c’était l’homme de tout à l’heure qui était encore couché au sol. Non loin de moi, je pu entendre les deux hommes parler presque à voix basse.


- Hé ! t’entends !?

- Bien sûr que j’entends !

- Tu crois qu’elle…

- J’espère pas sinon ça va barder !



L’un d’eux eut juste le temps de finir sa phrase, qu’on entendit tout aussitôt du bruit dans l’escalier de la cave. Des plaintes se faisait entendre, le premier était en train de remonter et d’une voix rocailleuse ordonnait aux deux autres de venir l’aider. Aussitôt ils accoururent dans le noir le plus complet, l’un d’eux donna sans le vouloir, un coup au bureau et laissa échapper un « saloperie ! » qui semblait venir du fond du cœur… A les entendre, ils semblaient transporter quelque chose de lourd et d’imposant, car celui-ci avait du mal à passer dans l’escalier. Tout ceci ressemblait à une pièce théâtrale, tragique ou comique ? Peut être les deux. D’un côté il y avait ce point tragique où un homme perdait de son sang et où d’autre mourraient de peur dans leur coin, n’osant pas bouger. D’un second côté, ces braqueurs étaient d’un grotesque ! Et au milieu de tout ceci, moi, je ne bougeais pas, j’étais là, assise et silencieuse essayant de remarquer les quelques silhouettes qui étaient non loin de moi. Quel était vraiment mon rôle ici ? Etais-je une victime ou l’un de ces personnages ridicules ? Je n’étais peut être ni l’un ni l’autre… Mon visage loin de la lumière, je cru alors comprendre pourquoi. Si par malheur quelqu’un découvrait mon visage, j’étais perdue. Voilà donc pourquoi Ruby avait coupé tout courant ici. Quelle heure pouvait-il bien être ? Je n’en avais aucune idée, mais peu à peu les rayons du soleil passèrent de moins en moins dans la vitrine recouverte maintenant d’un rideau de fer que Ruby avait actionné une fois arrivé au bureau. Lentement le silence revient dans la salle, on pouvait alors entendre les ventilateurs dans les conduits d’aération. C’est à ce moment là que Ruby prit la parole, enfin. Elle avait prit l’une de ses douces voix calme, mais froide.


- Vous n’êtes vraiment que des incapables… Il me semblait avoir dit, qu’il ne fallait aucune goute de sang sur cette moquette. Chaque gouts nous est si précieuses... Terminez et partez !

- Mais Patronne…

- Je ne le répéterais pas… Vous avez assez fait de dégât. Dans quelques heures le soleil sera couché, vous remplirez le camion et retournerez au QG.

- Bien M’dame !



Pas un mot ne fut plus haut que l’autre. La suite des opérations se poursuivit donc dans le noir le plus complet. Elles n’étaient pas dures à exercer pour le moment, d’après l’odeur, j’en conclus qu’ils étaient en train de les droguer tous. Aussitôt je sentis un masque me recouvrir le visage. J’avais donc vu juste. Je ne sais exactement pendant combien de temps nous avions attendu, mais une chose était sûre, le temps m’avait semblait assez long. C’était peut être les secondes ou les minutes les plus longues de ma vie. Je songeais alors à l’homme qui m’avais énervé quelques instants plutôt, celui-ci était toujours au sol, allait il bien ? Non, quelle question, il perdait de son sang. La blessure ne devait pourtant pas être trop grave, car Ruby demanda à ce qu’on lui apporte la trousse d’urgence qui était normalement dans l’établissement. Quand elle fut trouvée, le courant fut réinstaller mais seulement dans une partie de la pièce. Sans aucune manière, Ruby lui souleva et écarta tous tissus qui pouvaient la gêner. Pauvre homme, s’il était pudique, j’espérais qu’il ne se réveille pas à ce moment là. La dose de drogue devait être puissante, car pas un otage ne se réveilla pendant les opérations. Profitant alors de leur pseudo-sommeil, des perfusions furent plantées sur eux pour leur prélever de manière propre et délicate, tout leur sang. Voilà donc ce qui était caché en bas. Ruby avait du prévoir son coup des jours, que dis-je, des mois à l’avance.

Avec application, Ruby désinfecta et referma de quelques points improvisés la plaie superficielle de l’ignoble inconnu. L’idée était quand même assez tordu, mettre ce genre d’outil énorme en bas d’une cave à vin… Déjà pour la mettre là, il aurait fallu que les des hommes travaille ici et le seul qui semblait répondre à ce critère c’était le soit disant leader du début puisqu’il avait reconnu le commerçant et savait très bien ce qu’il voulait, descendre à la cave. Tout ceci avait par la suite, prient un certain avantage pour Ruby, si cet idiot d’humiliateur n’avait pas fait son show, comment aurait elle fait ? S’il n’avait pas dit qu’il y avait des caméras, comment les auraient ils coupés ou les auraient ils coupés tout court ? Oui, cet homme avait donné une chance à Ruby de sortir de sa cachette dès le début et aujourd’hui, par sa faute, plusieurs personnes allaient perdre la totalité de leur sang. Je me demandais alors comment il allait réagir quand il apprendrait la nouvelle … Car après tout si Ruby était en train de soigner sa plaie, c’est qu’elle comptait se servir de lui par la suite. Pour la première fois depuis le début des opérations, je vis ces trois idiots travailler correctement. Le sang était mit dans de gros tonneaux de vin puis placés devant la porte, prêt à être embarqués dans le camion. Les cadavres semblaient être de vieux pruneaux séchés. Comme elle l’avait prévu pas une goute était au sol si ce n’est le sang incrusté dans la moquette de couleur bordeaux du jeune homme. Une fois que les litres de sang avaient étés prélevés dans le plus grand silence, les hommes portèrent le blessé à la cave.

Alors que celui-ci était aussi réveillé qu’un pantin, les hommes installèrent les autres individus dans la salle d’une manière presque théâtrale. Ils étaient maintenus par des barres et des files comme de vulgaires marionnettes que Ruby aimait regarder. Ils avaient tous étés replacés dans le même ordre et dans la même posture du début, juste avant que ces hommes en noirs ne rentrent dans le petit commerce. Je trouvais la chose sinistre, c’était un humour noir dont seul Ruby savait en rire. Peut à peut le moment fut venu et les trois hommes partir à la nuit tombait avec leur petite cargaison tout en prenant soin de m’attacher et de me faire des marques de coup sur les bras, les jambes, la gorge et le visage. Je connaissais la folie de Ruby, ce qu’elle fit ne me surprit pas le moins du monde. Par la suite, je me retrouvais donc enfermé en bas, à la cave, avec l’homme qui m’avait tant tôt adressait la parole. Pendant tout ce temps je n’avais pris à aucun moment le temps de le décrire. Il était surement un homme bon et brave comparé à moi, cela était même plus que sûr. Lui au moins il avait tenté de faire quelque chose, moi, j’avais simplement laissé faire Ruby, une fois de plus. Les mains attachées dans le dos et les chevilles elles aussi jointes, j’étais dans une position inconfortable, assise contre un mur froid et humide. Ruby était calme, sage, sereine … elle avait toujours était douée pour jouer la comédie, mieux que moi et savait en plus être d’une patience extrême.

Je me demandais alors ce que nous allions devenir ici. Les trois hommes reviendraient ils nous chercher ? Surement pas, ceci serait bien trop dangereux de plus ils avaient déjà ramassé toutes traces de leur passage laissant le magasin d’une propreté effrayante. Même la tache de sang n’avait pu résister à leurs produits. En haut, il ne restait que des bouteilles de vins et des marionnettes qui sagement devraient entendre le levé du rideau pour être dévoilés au grand publique. Rien que d’imaginer la scène, cela me donnait des frissons. Lentement je tournais ma tête vers le jeune homme qui me tenait compagnie. Celui-ci semblait dormir profondément et agréablement, au moins un ce soir qui allait bien. D’un geste mécanique je sentais ma tête basculer en arrière fixant alors le plafond et la porte qui menait vers le commerce. Qui nous découvrirait ici ? La femme du commerçant ? Son fils ? Sa fille ? Un employé ? Qu’importe, la nuit je la sentais déjà longue en compagnie de ce dormeur. On moins, les braqueurs et complices de Ruby avaient eu la gentillesse de laisser la lumière de la cave allumé. Ce n’était pas une lumière éblouissante, bien au contraire, c’était une petite ampoule qui donnait une lumière orangé et réconfortante dans le fond. Elle n’était pas très forte, elle éclairait à peine la pièce et cette couleur qu’elle diffusait m’apaisée si bien que je crus retrouver mon calme. J’étais lasse d’attendre et pourtant Ruby elle ne semblait absolument pas s’en soucier. J’entendis alors de l’agitation du côté du dormeur. Celui-ci se réveillait il enfin ? Si c’était le cas, j’aurais ainsi un peu plus de discutions et le temps pouvait ainsi passer plus vite. Depuis ce matin nous étions dans ce magasin et apparemment personne ne semblaient se soucier de notre disparition.

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MessageSujet: Re: †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel]   †- Rue Pompidou ~ -† [Gabriel] Icon_minitimeSam 20 Nov - 16:45

... Lentement, très lentement, j’émergeais… Mon esprit s’éveillait difficilement après une longue torpeur… Cependant, au fur et à mesure que je reprenais conscience, je trouvais que le « lieu » ou je m’étais réveillé (même si j’ignore si on peut parler de lieu pour cela) n’était pas comme les autres. Après quelques secondes supplémentaires d’adaptation mentale à la conscience, je distinguais enfin ce dans quoi je me situais : j’étais dans le néant. Je ne veux pas parler par là de ce à quoi ce nom fait allusion : un lieu vide de toute entité. Il ne pouvait s’agir de cela puisque j’y étais. Enfin, je ne sais pas vraiment si j’y étais, puisque dans cet étrange endroit, je n’avais pas de présence physique. Et quand bien même j’en aurais eu une, il m’eut été impossible de m’en rendre compte : je ne distinguais plus rien. Avec le recul, je tends même à penser qu’il n’y avait tout bonnement rien en ce vide (formule pléonastique me direz-vous). Par ailleurs, il me semblait que mes sens étaient tous déconnectés (normal puisque je n’avais pas d’enveloppe corporelle) ; je ne voyais rien, ni n’entendais, ni ne sentais rien. Pas de matière palpable, ni de goût non plus. Aucune sensation. Seule demeurait ma pensée. Mon âme était à nue dans ce néant. Et cette pensée ne demeura pas inactive : je cherchais à savoir quel était cet endroit et ce pourquoi j’y avais été envoyé, quel était mon but ici. La pensée, dénuée de toutes les interférences que sont les sensations, dispose d’un potentiel insoupçonné, j’explorais nombre d’hypothèse (plus ou mois cohérente) à une vitesse dont je ne me serais jamais cru capable, et au bout de quelques instants (je suppose tout du moins, n’ayant aucun repère temporel) je constatais qu’une hypothèse me paraissait de loin plus crédible que les autres : j’étais mort !

Oui, la mort expliquait tout : la disparition de mon enveloppe corporelle, l’annihilation sensorielle, le néant, aussi. Je devais en effet me trouver dans une sorte d’antichambre de la mort, en attente de La Suite, la question à laquelle chaque être humain à chercher une réponse, énigme intemporelle dont j’allais connaître la solution dans peu de temps. A cette pensée, je me rappelais les circonstances de ma mort : j’avais essayé de sauver des vies en tentant de désarmer un malfaiteur, mais j’avais pris une balle, et j’étais mort. Fin héroïque s’il en est, je songeais que cela pourrais me rapporter quelques points positifs dans le cas où je serais jugé par quelque entité supérieure, pour décider de mon sort post mortem.
Et si on me demandait de récapituler ma vie, de faire ma défense moi-même, que pourrais-je bien répondre …


* Je me nomme Gabriel Enkeli, un peu moins de 24 ans à l’heure de ma mort, profession : milliardaire… Non ce n’est pas une profession, ça… Profession : euh… En même temps, qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de ma profession sur Terre ?! Ce n’est pas ça qu’ils vont regarder… D’un autre coté je ne sais pas vraiment « ils »-quoique que soient-ils- vont me juger, ni sur quoi dans le cas où ils le feraient… Et s’ils me demandaient les grandes étapes de ma vie, ce que je sais faire… Comme un C.V quoi ! Bien ma veine, j’ai jamais eu à faire de C.V, moi, j’ai passé pratiquement toute ma vie à faire le tour du monde d’écoles prestigieuses en écoles super prestigieuses… Je n’ai fais que ça, étudier. Ce que je sais faire ?! Tout et rien… Je peux vous parler de physique des particules comme je peux vous parler d’histoire de l’art sur n’importe quelle période. Ce que je sais faire ?! Ca dépende en fait de ce qui vous intéresse, si je l’ai lu quelque part je peux vous le ressortir. Ce que j’ai fait de ma vie à part étudier… J’ai fais le tour du monde sur mon yacht, deux fois, j’ai rencontré des personnes de toutes cultures, de toutes ethnies, j’ai visité des lieux incroyables, ressenties des choses inexprimables… Des périodes magnifiques qui sont loin maintenant, surtout depuis que je suis mort, et que eux le sont aussi... Mon deuxième tour du monde s’est arrêté lorsque j’ai appris le crash de mes parents et que j’ai du sortir du monde de l’insouciance pour celui des affaires et du luxe. J’avais toujours vécu dans le luxe mais là quand je suis devenu Mr Enkeli, c’était démentiel et…
Pourquoi je me raconte tout ça, moi ? Il n’y a rien, ni personne autour de moi et je suis mort, c’est derrière moi tout ça …*

J’étais vraiment troublé par cette rétrospective que je venais de subir par mon fait. Cela m’avait, étrangement fait, à la fois, souffrir et me sentir soulagé. Je ne désirais plus qu’une chose à présent : que cette attente se termine enfin…
Tout-à-coup, le néant qui n’était qu’obscurité, devint lumière, et je sentis quelque chose se produire dans mon âme, quelque chose d’indescriptible, presque insoupçonnable, comme si un morceau de mon âme venait de se déplacer. Je pensais que le grand voyage allait commencer…

« Toudoum » Une impulsion venait de parcourir mon esprit. Je me concertais pour tenter d’en connaître la provenance, quand le phénomène se répéta « Toudoum » L’intensité de l’onde s’était accrue. Et je remarquais à la troisième impulsion que la fréquence à laquelle elles se produisaient avait connu le même sort. Au fur et à mesure que ces mystérieuses vagues immatérielles, s’intensifiaient en nombre et en force, je sentis que j’entamais contre mon gré une ascension. A chacune des inexplicables pulsations, je m’élevais dans cet espace à une vitesse croissante, ne pouvant voir que le « monde » dans lequel je me trouvais, disparaissait peu à peu. Le rythme désormais effréné de ce qui s’apparentait aux pulsations d’un cœur, vécues de l’intérieur, m’était devenu insupportable. A chacune d’entre elles,( c’est-à-dire toutes les demi-secondes) c’était comme si un courant électrique me traversait l’esprit. Ne pouvant plus endurer ce qui était désormais, une torture, je sombrais de nouveau dans l’inconscience…

Dans un sursaut, j’eu une grande inspiration. Après une ultime impulsion, je m’étais réveillé (encore une fois) dans un lieu qui m’apparaissait (pour l’instant) plus vivant. Cependant, avant de m’intéresser à l’endroit dans lequel je me trouvais, je m’attardais plutôt sur mon propre état (faisant ainsi un écart à toutes les règles les plus élémentaires de politesse, qui dictent le détachement par rapport à son sort, et la priorité à celui des autres). J’étais dans une drôle de situation (cependant cet adjectif perdait ici toute sa signification comique) : à genou, les mains dans le dos, pieds et poings liés. Par ailleurs, outre le fait que cette position était très inconfortable (et que, si j’en croyais mes engourdissements j’avais du passer plusieurs heures ainsi), un autre détail me faisait me sentir en grand danger : l’état de mes camarades de misère. Car je n’étais pas le seul à subir ce traitement : tous les otages du magasin étaient là, inconscients, tous liés de la même manière que moi, mais pour la plupart ils étaient allongés malgré leurs entraves. Mais ce qui m’inquiétait le plus, c’était leur état général : tous, à l’étrange exception de la jeune fille avec laquelle j’avais eu quelques différents, (je ne remarquais cependant cette exception que bien plus tard) ressemblaient à des fruits qu’on avait pressés. Leur visage était creusé à l’extrême, leur peau, qui paraissait sèches et craquelée, avait une étrange couleur sombre. Le tout formait un tableau lugubre qu’on aurait dit sorti tout droit d’un mauvais film d’horreur. Il m’est difficile de décrire la peur qui me saisie à ce moment là, tant elle était violente. Cette vision me terrifiait, me poussant à la limite de l’évanouissement, et pourtant, j’étais incapable d’en détacher mon regard, pris dans une sorte de fascination macabre. Je cherchais une raison à tout cela, et l’hypothèse la plus plausible était que nos ravisseurs nous avaient empoisonnés. Il me paraissait alors évidemment que j’allais sous peu connaître le même sort.


* Finalement j’ai bien fait de préparer mon discours de présentation devant la mort, je vais en avoir besoin plus vite que prévu. Je n’aurais vaincu la mort que pour lui succomber quelques heures plus tard. Quelle tristesse… Je serais mort si jeune… J’avais tant de chose à accomplir encore…Papa, Maman, désolé… Je n’aurais pas pu perpétuer votre œuvre, votre héritage… Je…*

*Il suffit !*

Sur le coup, je songeai que je venais d’être victime d’une hallucination post-comatique : je venais d’entendre, dans mon esprit, une voix qui n’était pas la mienne. Stupéfait, je prononçai, mentalement, cette phrase stupide (mais que, soyez honnêtes, vous aussi, vous auriez prononcé) :

*Il y a quelqu’un ?*
*Ta couardise ne provoque en moins que dégoût et mépris* Me répondit sèchement la voix, sur un ton qui ne laissait aucun doute quant à la colère qui l’animait.
* Qui…Qui êtes vous ?* Osai-je à peine demander.
*Tu as l’insolence de me questionner sur mon identité ?! Pauvre fou… Je suis toi, enfin ce que tu aurais pu être, ce que tu aurais du être, si tu n’avais pas manifesté autant de lâcheté…*
* Je ne comprends pas*
*C’est vrai, tu n’as jamais compris… Je suis Gabriel Von Enkeli ! Descendant, héritier et nouveau patriarche de la famille Von Enkeli !* proclama la voix sur un ton impérieux, rajoutant à mon nom la particule que j’avais supprimé, quelques années auparavant, car j’avais toujours trouvé cela un peu trop prétentieux. * Permet moi de te rappeler qui nous sommes. Nous sommes la première fortune d’Allemagne, la deuxième fortune d’Europe, et la quatorzième fortune du monde. Notre famille est la lignée la plus noble qui soit, nous sommes les descendants des Kaisers, et je ne supporte pas de voir notre sang si pur, si bleu, contaminé par ta faute. Si, dans ton infinie faiblesse, tu t’autorises à te laisser mourir à petit feu, il n’en est pas de même pour moi ! Je ne tolèrerais pas de voir mon honneur, mon sang, mon rang, bafoués. Je ne nous laisserais pas mourir sous le joug d’une petite mafia de quartier, réduite à piller des commerces sans prétentions, à prendre en otage des individus lambda sans histoire et à les empoisonner après les avoir détroussés. Ah ca jamais ! Ils ne nous auront pas ! Ils connaîtront mon courroux, je leur réserve tant et tant de supplice que je souhaiterais qu’ils aient plusieurs vies pour pouvoir leur faire subir tous les châtiments que j’ai pour eux. Ils vont regretter le fait d’avoir osé toucher à mon honneur, à ma fierté, à mon sang, à moi, Gabriel Von Enkeli ! Et ce, que tu sois avec moi ou non, être pathétiquement faible… *

Même si j’étais terrifié par cet entité qui se disait être un autre moi, je trouvais que son discours avait quelque chose d’électrisant ; il y avait une part de vérité dans ses revendications, et sa voix si majestueuse, si prompte à commander, me faisait penser que je devais peut être le laisser faire. J’étais, avant ce moment, persuadé que j’allais mourir, et cette voix, en un discours digne des plus grandes tragédies, avait déclenché en mon âme un feu de colère contre mes ravisseurs, un feu qui brulait et m’irradiait de l’intérieur, comme celui qui animait la voix de l’autre moi. Je me sentais gagné par une émotion qui m’avait quitté et que le discours de la voix avait su faire renaitre : l’envie de vivre.

* Que voulez-vous ? Vous venger ?! Nous venger ?! Et bien allez-y, vengez nous, vous avez carte blanche ! Je vous laisse les rênes…* Lui lâchais-je, dans uns lassitude simulée, tentant désespérément de cacher ma reconnaissance.
* Bien que ce geste de reddition à mon entendement ne fasse que prouver une fois de plus, ton infériorité déjà évidente, c’est de loin le seul acte sensé que tu ais accompli en ce jour.* La voix venait de nouveau de parler, mais cette fois sur un ton plus calme.

Je sentais que je perdais le contrôle de mon propre corps et que celui-ci était maintenant régit par l’autre moi. Mais cela m’importais guère. Je me rendais entièrement, à lui, désirant maintenant plus que tout autre chose rester en vie, dus ai je même vendre mon âme au diable. Mais j’avais l’intime conviction que ce n’étais pas une entité maléfique qui s’était emparé de moi. Non, cette voix n’agissait pas dans le but de me nuire. Et à cet instant où je lui cédais pour la première fois les rênes tenant ma conscience, je ne ressentais plus aucune peur envers cet ange qui était venu et qui allait me sauver. Telle était ma pensée à ce moment…

Je ressentis une drôle de sensation, comme si quelqu’un m’avait forcé à expirer tout l’air de mes poumons. Quand je repris une inspiration virtuelle, je n’étais plus dans un état que l’on pourrait qualifier de naturel. Je ne contrôlais plus mes mouvements. Je tentais de contracter mes muscles, ils ne m’obéissaient plus. Je pouvais toujours voir, entendre et sentir mais ce n’était pas à travers mes yeux que je voyais, ce n’était pas mes oreilles qui me rapportaient les sons... Mon corps ne m’appartenait plus.
Pris de panique, je criais (bien qu’aucun son ne sortit de ma bouche qui ne s’ouvrit même pas) :


*Qu’est ce qui se passe ???*
La voix me répondit sur un ton parfaitement calme :
* Ne t’inquiète pas ! Ton état est tout-à-fait normal. Nous sommes désormais deux à partager ce corps et pour le moment, c’est moi qui en ai le contrôle. Tu vas donc pouvoir ressentir les choses comme je les ressens, mais sans pouvoir agir. Il est même probable que tu sombre dans une léthargie provisoire, ton esprit n’étant pas habitué à cet état.*
*Mais vous étiez comme-cela vous aussi ??*
] * Oui*
*Depuis combien de temps ??*

Je n’entendis pas la réponse car, comme il me l’avait annoncé, je plongeais dans un micro-coma. Dans cet état, je percevais mal les informations, ne ressentant plus que par sensations les pensées de l’Ange (c’était le nom que j’octroyais alors à l’autre moi). Je me contentais d’observer ce qu’il faisait, sans être capable de percer ses intentions. Il me sembla qu’il éprouvait la solidité des liens qui nous entravaient. Puis, à bout de force après ma résurrection, ma rencontre avec un autre moi, sa prise de contrôle, je sombrais dans un sommeil spirituel…

A partir de ce moment, l’autre n’a souvenir d’aucun fait : dans son inqualifiable faiblesse, il s’était laissé aller à un sommeil, que je ne peux qualifier que de hautement inapproprié à la situation dans laquelle nous étions. C’est donc votre serviteur, celui qu’il appelle l’Ange qui vais vous narrer la suite des évènements.
Comme il vous l’a susdit exposé, à partir du moment où il me laissa l’entier contrôle du corps, je ne restai pas inactif. D’une part car j’ignorais parfaitement combien de temps je pourrais rester au pouvoir et de l’autre, parce que j’étais alors persuadé qu’un ignoble poison circulait dans mes veines, contaminant mon sang si pur. Il m’est difficile d’exprimer la colère que je ressentais à ce moment. Pour bien que vous compreniez, le sang représente pour moi, un héritage immuable, la vie que l’on tient de ses ancêtres, et je suis particulièrement fier, à raison des miens. Sentir (de façon psychosomatique, certes) mon sang ainsi souillé par des personnes d’une lâcheté telle qu’ils en étaient à nous empoisonner, me mettais dans un état de rage pure que je contenais difficilement.
Je gardais tout de même suffisamment de retenue, pour pouvoir me concentrer. Il me fallait observer, analyser, comprendre, réfléchir puis agir. La priorité urgente était de stopper ce vol de fluide vital. Et le seul obstacle qui se dressait à l’encontre de cet arrêt, c’était ces liens qui retenaient mes mains. J’avais éprouvé tantôt leur résistance, et étais parvenu à la conclusion que je ne pouvais les briser par la force. Mais je savais que je possédais en moi un atout formidable : le savoir.
Je me savais détenteur d’une masse de connaissance qui ne demandait qu’a être exploitée. Je me concentrais donc en me rappelant ce proverbe allemand : « Die Feder ist stärker als das Schwert » La plume est plus forte que l’épée.

J’avais acquis au fil des années un savoir qui était très conséquent, mais que l’incapable qui dirigeait d’ordinaire ce corps, sous-exploitait. Pouvais-je réellement l’en blâmer, cette masse de connaissances était un amalgame de savoirs divers et trouver une information qui correspond à celle que vous cherchez tient sinon du miracle, de l’affaire d’une concentration extrême.
Cependant, je savais où chercher parmi la masse de souvenir. J’avais fait le tour du monde à la voile, les cordages n’étaient pas sensé être un problème pour moi. Tandis que je me souvenais des différents nœuds que j’avais appris, je regardais autour de moi. A coté de moi se trouvait une jeune femme avec qui mon autre moi dans son manque de galanterie évident avait eu quelques altercations. Elle était somnolente, mais encore assez consciente pour m’entendre parler si je prononçais le moindre mot. J’allais pour lui adresser la parole quand des détails retinrent mon intention. Je pris soin de les garder en mémoire, puis je me souvins avoir déjà croisé ce nœud qui me retenait. Je savais comment le défaire, cela était par contre assez dur à réaliser : ces nœuds étant prévus normalement pour résister à de fortes tensions, ils étaient habituellement rompu à l’aide d’une lame et non défaits. Ceux qui nous avaient pris en otage n’étaient pas des amateurs. Tandis que je contorsionnais mes poignets pour me défaire de ces horribles liens qui entravaient mon corps et mon esprit, avides de liberté, je me décidais à adresser enfin la parole à ma voisine de torture.
Je pris le soin de prendre un ton qui n’avait rien à voir avec celui de mon pleutre partenaire de corps- nos voix n’étant déjà pas bien ressemblantes- et lui murmurer :


-Veuillez accepter mes plus plates excuses pour son comportement de tout à l’heure… Avez-vous une idée de ce pourquoi ils font ca ?
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